RÉSUMÉ SUCCINCT. Les médecins ont diagnostiqué un problème de reproduction chez Lindy, 16 ans. Cette nouvelle inattendue va bouleverser ses envies d’avoir des relations sexuelles, ses présomptions sur la féminité, sa relation avec sa mère, et surtout, avec elle-même.
RÉSUMÉ SUCCINCT. Après la mort de sa belle-sœur dans un accident de moto à Saigon, Thiên se voit confier la tâche de ramener son corps dans leur village natal, accompagné de son neveu de 5 ans, Dao, qui a miraculeusement survécu à l’accident.
COUP de ❤️ de la semaine
CRITIQUE Élie Castiel
★★★★ ½
Le regard de Thiên
Thiên, le personnage central, admirablement incarné par Le Phong Vu, retient tout au long du film – sauf dans les séquences au salon de massage et celle du baiser qui nous paraissent quasi incongrues avec le reste du film – une distance physique et dans le même temps stoïque, plus spirituelle que terrestre. C’est dans l’expression du visage, dans ses gestes contrôlés qui frôlent l’abandon corporel que Thiên se comporte au village. La grande ville ne répond plus à ce qu’il ressent dans ce lieu qui se montre insensible au passage du temps.
Il y a, chez ce protagoniste, un fort repli sur soi, bien qu’ayant séjourné pendant longtemps à Saigon, dans un sens, la ville de tous les possibles. Serait-ce le retour à son village natal qui ne semble pas avoir traversé le temps.
Il ne reste alors que le regard qu’on y porte. Car L’arbre aux papillons d’or (titre du film en français) est surtout un essai esthétique sur l’image, le plan-séquence, ici, du moins, cette continuité qui ne brise jamais le sens véritable de ce qu’on tente de montrer.
Pour Thiên, il s’agit bel et bien, justement, d’une question de regard, comme dans certains film du regretté Theo Angelopoulos, quelque chose d’abscons que son contraire, la luminosité, aurait eu tendance à renverser les véritables intentions du cinéaste.
Le personnage est étroitement lié avec l’auteur scénariste, dans sa démarche, l’incontinuité d’un anti-récit malgré les apparences, la possibilité de donner au médium-cinéma son véritable engagement artistique, sa supériorité dans le monde de la culture.
Paysage dans le brouillard.
Pour le jeune cinéaste vietnamien, dont c’est ici un premier long métrage remarquable, de ceux qu’on croyait avoir perdus de vue et qui ne s’affichent que rarement, c’est aussi la suspension qu’on se permet avec l’espace et le temps, quelque chose d’inexplicable que seules les images (particulièrement en mouvement) peuvent exprimer.
Sur ce point, on assiste souvent ici à la notion de la « suspension de l’incrédulité » (suspension of disbelief). Après un début à Saigon qui s’achève avec « l’accident », un début de film tout à fait anodin, anecdotique, au village, nous sommes portés à accepter ce qui nous désoriente. Notre zone de confort est ainsi bousculée, le cinéaste nous sommant de collaborer à cet exercice de style des plus épatants.
Jeter les balises sur les évènements du film serait trahir la découverte de la part des spectateurs. Déjà, et ce n’est qu’une première tentative, Thiên Ânh Pham endosse la durée – trois heures de projection – aucune tentative de la réduire, car c’est avant tout dans la contemplation que se résume cet Arbre aux papillons d’or.
Si d’une part, Pham semble croyant, cette foi n’est pas celle issue d’un quelconque rassemblement organisé, mais issue d’une force intérieure qu’il manifeste notamment par les images en mouvement. Ici, un rituel où les dieux pourraient faire partie des vivants.
Encore une fois, comme chez Angelopoulos et, pourquoi pas, Apichatpong Weerasethakul. De ce dernier, Pham retient le mouvement, l’effet magique, l’effet gigogne, comme des poupées russes qui établissent l’ordre des grandeurs. Nous sommes les témoins d’un paysage vietnamien aussi luxuriant que mythique, reconstruit par soi-même après le célèbre conflit avec une Amérique, aujourd’hui, repentie.
Si d’une part, Pham semble croyant, cette foi n’est pas celle issue d’un quelconque rassemblement organisé, mais issue d’une force intérieure qu’il manifeste notamment par les images en mouvement. Ici, un rituel où les dieux pourraient faire partie des vivants.
Et cette séquence finale magique, au bord d’une rivière, où Thiên arrive finalement à concilier le monde terrestre à celui de l’esprit.
Scénario Thiên Âhn Pham Direction photo Din Duy Hung Montage Thiên Âhn Pham Musique Schubert, Mauro Giuliani Chansons locales
Thiên Âhn Pham
Genre(s) Drame contemplatif Origine(s) Viêtnam / France Singapour / Espagne Année : 2023 – Durée : 1 h 38 min Langue(s) V.o. : vietnamien; s.-t.f. ou s.-t.a. L’arbre aux papillons d’or
Bên trong va jén vàng
RÉSUMÉ SUCCINCT. Ellias, le nouveau directeur artistique d’une célèbre maison de Haute Couture française Ellias se rend au Québec pour régler la succession, suite au décès de son père.
Une crise existentielle sans motifs apparents.
BREFSAPERÇUS < Très librement adapté de L’ascendant, roman d’Alexandre Postel, permettant à Xavier Legrand de donner libre cours à des situations, parfois, néanmoins, incongrues; < Après un défilé de mode tout à fait original et bien filmé, où les mannequins, autant les hommes que les femmes, semblent, comme toujours, de mauvaise humeur, comme si cela faisait partie de la stratégie-marketing, le film bascule vers d’autres horizons, sans vraiment de transitions; < Les comédiens, incluant Marc-André Grondin (et Yves Jacques) subissent les contrecoups d’un récit peut-être « trop écrit »; < La découverte d’un secret de famille, la partie la plus intéressante du film, est malheureusement platement explorée.