Derniers articles

La passion de Dodin Bouffant

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l’admiration réciproque est née une relation amoureuse.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Le goût

du bonheur

Dans une cuisine d’un manoir lors de la préparation d’un repas, le maître de maison fait goûter une sauce à une jeune fille et lui demande d’en énumérer les ingrédients.

Nous sommes à la fin du XIXe siècle dans la province française. Dodin, magistrat encore jeune à la retraite, est un fin gastronome et occupe en partie sa journée à penser à des plats et donc à élaborer des recettes que sa cuisinière Eugénie Chatagne lui prépare pour leurs plaisirs partagés. Dans un lieu malgré tout réduit, la mise en scène de Trăn Anh Hùng chorégraphie ce travail, ces échanges de mots et d’ingrédients, ces gestes précis qui échafaudent un repas qui comporte plusieurs services même dans ses versions les plus simples.

Un certain protocole qu’il faut conserver.

La cinématographie de Jonathan Ricquebourg a un caractère pictural assumé dans plusieurs séquences comme celle d’une femme au bain ou d’hommes devisant dans un salon. Dodin est le leader d’un quatuor d’amis gourmets, de classes sociales différentes qui se réunissent pour partager un excellent repas. Leurs discussions sur d’autre sujets sont placées dans le hors-champ par le scénario du cinéaste inspiré du roman de l’écrivain gastronome suisse Marcel Rouff. La description d’un fameux pot au feu qui est le point central de ce récit devient pourtant un élément plus secondaire du long métrage centré sur la relation amoureuse entre un homme et sa cuisinière.

Le cinéaste franco-vietnamien a ainsi réussi, après L’odeur de la papaye verte (Mùi đu đủ xanh) et À la verticale de l’été (Mùa hè chiều thẳng đứng), une ode sensorielle aux éléments de bonheur qui nourrissent notre vie.

Benoît Magimel et Juliette Binoche, qui furent un couple dans la vie, instillent dans leurs jeux une complicité qui est délicieuse à voir. Ce ballet amoureux et culinaire est enchâssé dans une large palette de teintes qui nous fait participer aux saisons et aux changements de luminosité selon le temps qu’il fait et les heures de la journée.

Le cinéaste franco-vietnamien a ainsi réussi, après L’odeur de la papaye verte (Mùi đu đủ xanh) et À la verticale de l’été (Mùa hè chiều thẳng đứng), une ode sensorielle aux éléments de bonheur qui nourrissent notre vie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Trăn Anh Hùng

Scénario
Trăn Anh Hùng. D’après le roman de
Marcel Rouff, La vie et la passion de Dodin
Direction photo
Jonathan Rickebourg

Montage
Mario Battistel
Musique
[ Thaïs, acte 2, de Jules Massenet ]

Trăn Anh Hùng

Genre(s)
Drame sentimental
Origine(s)
France / Belgique
Année : 2022 – Durée : 2 h 15 min
Langue(s)

V.o. : français

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Last Suspect

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Une avocate est obligée de défendre un meurtrier condamné à mort après que sa fille a été prise en otage.

APERÇUS
< Nouvelle tendance du cinéma chinois à aborder des thèmes judiciaires;
< Pour les amateurs du cinéma de cette région du monde;
< Pour suivre les cinéastes femmes dans le cinéma chinois, de plus en
plus présentes;
< Pour son sens du rythme;
< Mélange habile de codes filmiques du cinéma chinois et nord-américain.

[ ÉC ]
Cote : ★★★

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Zhang Mo

Zhang Mo

Genre(s)
Drame criminel
Origine(s)
Chine
Année : 2023 – Durée : 1 h 59 min
Langue(s)

V.o. : mandarin; s.-.t.a. & chinois
Zheng jiu xian yi ren
Who is the Suspect

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Beijing Dino Films ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Les rayons gamma

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Le portrait générationnel d’un groupe de jeunes gens issus de différentes communautés ethniques vivant à Montréal.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½ 

montréal

La métropole épelée avec un petit « m », pour la situer dans une agglomération particulière, un îlot de sensations, fortes, atténuées, loin de la grande ville qui a ses propres codes de conduite; ici, dans un Montréal-Nord (quartiers Villeray et St-Michel) magnifiquement filmé par la caméra poétique et collaboratrice de Philémon Crête, Natan B. Foisy et Philippe St-Gelais, des anecdotes de vies prises sur le vif, des moments intenses ou sereins que le montage de Jules Saulnier réussit à rendre plus organiques, d’où émerge une sensation de vivre dans un ailleurs qui se veut aussi protecteur que propice à l’opportun.

Entre ces adolescents, des relations intenses, de moments de solitudes introspectives chez certains, une certaine maturité précoce, des paroles qui questionnent leur quotidien, des regards portés sur l’avenir; un microcosme peuplé de ceux et celles venus de l’étranger, ou du moins issu(es) de parents d’ailleurs. Particulièrement d’Afrique et plus encore, d’Afrique du Nord, Maroc, en tête, et Algérie.

De brèves incursions dans le centre-ville de Montréal apaisent les multiples réverbérations psychologiques auxquelles sont assujetti(es) ces personnages de l’ombre qui, tant bien que mal, semblent ajustés à un Québec de souche indirectement peu sensible à la différence, notamment les tenants d’autres générations.

Tenter d’être d’ici et d’ailleurs en même temps.

Un Québec qui, si la tendance se maintient, n’aura plus de choix (comme dans d’autres provinces du Canada qui se sont toujours ajustées) qu’à parier sur les multiples représentations sociales. Les trois scénaristes ont compris et leur proposition est d’autant plus enrichissante qu’elle défie la tendance actuelle du cinéma québécois de fiction, très souvent replié sur lui-même.

Après la remarquée coréalisation du documentaire À l’ouest de Pluton (2008), titre aussi « astrologique » que Les rayons gamma, son premier long métrage solo de fiction, le Québécois Henri Bernadet opte pour la différence, pour cette urgence de raconter l’autre, ces oubliés auxquels le cinéma québécois de fiction ne s’intéresse pas souvent, ou tout au plus, de façon rarissime. Les autres… connais pas.

L’approche esthétique est d’autant plus harmonieuse qu’elle crée, par volonté ou par défaut, une sorte de poésie à la fois sensuelle et organique. Surtout dans le cas de l’Afro-québécois (Toussaint, campé par l’excellent Chris Kanyembuga) du groupe qui rêve de cette fille inatteignable. Étrangement, dans ce mélange de cultures qui n’ont font qu’une, celle des autres, les garçons sont les moins agressifs (en fait, ils se cherchent constamment), les filles, plus combattantes (jalousies, insubordination, mal de vivre…).

En dépit de quelques légères réserves de parcours, en raison d’un groupe de comédiens totalement investis, Les rayons gamma est, sans contredit, une des plus belles expressions du cinéma québécois de l’année.

En tête de ligne, Fatima (exceptionnelle Chaïmaa Zineddine Elidrissi). Et pourtant, une volonté de se plier aux règles sociales, comme se trouver un travail, même temporaire. Elle cache en elle, assez astucieusement, ce désir d’être et de révolte face à une société prise dans la paralysie d’une rectitude politique environnante.

Mais avant tout, Henri Bernadet a réalisé un film sur l’amour inconditionnel qu’il porte à la métropole, dans son ensemble. S’il le fait en revendiquant le droit aux autres de s’exprimer, la proposition nous paraît d’autant plus authentique qu’elle situe le cinéma d’ici dans sa sphère la plus universelle.

En dépit de quelques légères réserves de parcours, en raison d’un groupe de comédiens totalement investis, Les rayons gamma est, sans contredit, une des plus belles expressions du cinéma québécois de l’année.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Henri Bernadet

Scénario
Henri Bernardet
Nicoals Krief
Isabelle Brouillette
Direction photo
Philémon Crête

Natan B. Foisy
Philippe St-Gelais
Montage
Jules Saulnier
Musique
Maxime Veilleux
Mathieu Charbonneau
Simon Trottier

Henri Bernadet

Genre(s)
Chronisque sociale
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2023 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)

V.o. : français; s.-t.a.
Gamma Rays

Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Coop Vidéo Montréal ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cinéma du Parc
 Cineplex

Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 178 179 180 181 182 791