Avec John Woo, Tsui Hark est un des cinéastes chinois les plus influents et importants des années 1980 et 1990. Il n’y aurait pas de Tarantino aujourd’hui sans le génie incontesté du cinéaste d’origine vietnamienne qui a grandi et fait ses études à Hong Kong et au Texas pour celles en cinéma. Fer de lance de la Nouvelle Vague hongkongaise à la fin des années 1970, on le connaît surtout pour avoir réinventer les codes du cinéma d’arts martiaux (Once Upon a Time In China, The Blade) et le wu xia pian (Zu:Warriors from the Magic Mountain) mais aussi comme producteur (A Chinese Ghost Story) et surtout avec son association avec John Woo (The Killer et la trilogie A Better Tomorrow dont Tsui assura lui-même la réalisation du dernier opus) au milieu des années 1980 à travers sa propre maison de production (Film Workshop). Bref, son nom est souvent synonyme de génie du cinéma de genre.Suite
RÉSUMÉ SUCCINCT. Un agent de sécurité rêvant de vivre une vie d’action et d’intrigues, un peu comme James Bond, se met constamment en danger pour tenter d’atteindre cet objectif.
RÉSUMÉ SUCCINCT. Deux jeunes enfants impressionnables dont les idées sur la foi sont constamment remises en question et modifiées à mesure que leur petit monde s’agrandit et prend dans son giron le paysage sociopolitique en rapide évolution de leur pays.
Leçons
d’éthique
CRITIQUE Élie Castiel
★★★★
Jeune producteur indien, Shiladitya Bora tourne un premier court (Aapta Aa Jane Se / en anglais, quelque chose comme Daddy’s Got Moves) en 2019, et trois ans plus tard impose sa signature avec son premier long, Bhagwan Bharose, une allégorie sur l’enfance, sur les doutes de la foi, et surtout sur ce que l’éducation des parents laisse comme traces aux enfants.
Bora, un nom peu connu en Inde, et encore moins en Occident, mais qu’il faut découvrir à tout prix. Tant sur le plan du scénario, où les dialogues tombent à point et les scènes inutiles sont totalement évacuées, au profit d’une direction d’acteurs impeccables.
Bhola (excellent Satendra Soni, jetant son dévolu sur l’espace tantôt clément, parfois injuste, d’un village en Inde; et une caméra nerveusement superbe de Surjodeep Ghosh, qui ne cesse de le harceler pour capter ses moindres gestes et comportements. Son copain, Shamby (Sparsh Suman, aussi versatile, mais à l’opposé, formant tous les deux une amitié sans failles). Nous sommes en 1980. Ils vont découvrir la télévision (en noir et blanc) pour la première fois, avec tous les habitants de la petite localité – grâce aux efforts de son père qui, salarié à Mumbai, s’est débrouillé pour offrir à ses concitoyens un grand petit cadeau, comme pour les inviter à entrer finalement dans un siècle qui leur échappe.
Jeter son regard tout droit devant soi pour ne pas tergiverser.
Ici, autant les rites religieux que ceux associés à la nouvelle mouvance sociale (et politique, bien que celle-ci ne soit pas aussi manifeste) se heurtent à un combat entre la tradition et la modernité, entre les offices mystiques ancestraux et les espaces laïcs de la contemporanéité (école du village où on apprend l’anglais, les mathématiques et les sciences, ces matières dangereuses).
Mais le jeune cinéaste n’aime pas les ébats violents, préfère s’en tenir à un dialogue qui favorise l’échange (bien que… ). Dans cette minuscule agglomération, les changements soudains ne sont pas bienvenus – ce qui explique, par exemple, l’animosité que la plupart sentent envers l’Athée du village, lui, par contre, parvenu depuis longtemps à une évaluation réaliste de la condition humaine.
C’est du cinéma indien indépendant dans sa plus exigeante respectabilité. Shiladitya Bora, assurément un nom à retenir. Comme nous retenons ceux, entre autres, en provenance de la Chine, de la Corée du Sud, de la Roumanie ou encore de l’Iran.
Le Bien et le Mal, le combat entre l’Ange et le Démon. Et si ce démon n’était après tout que celui que chacun de nous peut créer dans son for intérieur? Parabole racontée à hauteur d’enfant avec une grâce, une subtilité et un amour du cinéma sans pareil.
C’est du cinéma indien indépendant dans sa plus exigeante respectabilité. Shiladitya Bora, assurément un nom à retenir. Comme nous retenons ceux, entre autres, en provenance de la Chine, de la Corée du Sud, de la Roumanie ou encore de l’Iran.
Et comment ne pas souligner la musique prenante du groupe rock indien, Indian Ocean qui, à elle seule, symbolise en filigrane cette étrange odyssée humaine qui rassemble les gens de toutes origines, toutes confessions et toute idéologies humanistes.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation Shilditya Bora
Scénario Sudhakar Nilmani Eklavya Mohit Chauhan Direction photo Surjodeep Ghosh Montage Sooraj Gunjal Musique Indian Ocean