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Vers un avenir radieux

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 13 octobre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui.

 

Le FILM
de la semaine

 

Comme

si

rien

n’avait

plus

d’importance

CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★ 

Les boomers tout simplement, comme on les appelle aujourd’hui, critiquent les jeunes générations : pour des tas de raisons, parce qu’ils ont sans doute la nostalgie des jeunes années, parce que le présent et le peu d’avenir qui leur reste n’est pas aussi radieux qu’ils l’auraient voulu. Conflit de générations.

Du coup, on aurait également voulu nous laisser envahir par le récent opus de Nanni Moretti, comme dans le bon vieux temps, celui, parmi lesquels Journal intime (Caro diario) ou encore La chambre du fils (La stanza del figlio) nous ont laissé un souvenir impérissable, absolu.

La septième décennie, tant éreintée, entamée, Moretti ressuscite ses vieux thèmes (crise dans le couple, politique, douleur, désenchantement, le cinéma, encore le cinéma), rien de mal à cela; mais il déploie toujours la même approche, comme si le temps n’avait pas changé, plus encore, comme si le cinéma avait subi un traitement de paralysie.

Et pourtant, on adhère à son monde qui, le temps de la projection, semble évoluer dans un univers parallèle qui paraît « documentaire » plus que fictionnel. Et qui, dans le film en question, explique adéquatement le conflit qui existe entre le film qu’il tourne et son environnement (comédiens, vedettes, techniciens)

Écouter ou se laisser écouter?!

Si le film que tourne Moretti hésite dans ses intentions, notamment pour la fin qu’il veut lui accorder, au (presque) dam d’une des comédiennes du film, on voit là un conflit d’idées où le réalisateur n’est plus « roi et maître »; le tout est un travail d’équipe. Entre elle et lui, une sorte de « combat du temps », celui qui avance (elle) et l’autre qui tient à s’éloigner dans un passé lointain, révolu.

Et c’est, par conséquent, l’interprétation de Nanni Moretti, sans dénigrer les autres, qui impressionne le plus. Parce que prise dans un jeu physique, intérieur et gestuel qui montre qu’il a, néanmoins, avançait dans le temps un tant soit peu, ou essaie; et le prouve dans sa prestation : débit de la parole, dont on retient admirablement « chaque mot », chaque syllabe prononcée, le recours à la pédagogie des images en mouvement, en constat débat avec le présent. Un va-et-vient qui nous déconcerte autant qu’il nous oblige à nous questionner sur sa démarche.

Et surtout, âge sage oblige, se prenant pour le « donneur de leçons », Moretti assume ce déséquilibre quitte à décontenancer son entourage, y compris ceux ou celles proches de sa génération.

Puis, comme ça, une idée vient perturber notre perception du film : comme si après tout, dans la tête de Moretti, plus rien n’avait d’importance. Si c’est le cas, Vers un avenir radieux est un grand film, justement pour la radicalité de son titre et, bien entendu, son traitement.

Nanni Moretti, assis.

Tout cela contribue à expliquer que le cinéaste se souvient de son cinéma du passé, de la douleur qu’il pourrait ressentir à le voir à jamais perdu, un sentiment qui l’assaille sans crier gare, lui administrant des coups bas, comme produire le film d’un « jeune » réalisateur « à la mode », comme il a été, lui, auparavant. Sans compter que sa femme a décidé de le quitter pour des raisons évidentes.

Moretti, le personnage souffre sans souffrir, doute sans vraiment craindre ou se demander. Tout simplement, il a vieilli sans s’en rendre compte, ou encore sans « vouloir » s’en apercevoir.

Est-il possible de réaliser des films à la manière de notre époque même si les thèmes abordés nous reculent dans le temps? Des noms comme celui de Martin Scorsese ou Clint Eastwood, plus âgés que lui, nous l’ont constamment prouvé. Que répondre à cette constatation? Rien, absolument rien.
Quatre plumes pour l’écriture du scénario. Assez pour rendre la proposition un tant soit peu chaotique. Mais est-ce vraiment le cas?

Puis, comme ça, une idée vient perturber notre perception du film : comme si après tout, dans la tête de Moretti, plus rien n’avait d’importance. Si c’est le cas, Vers un avenir radieux (même dans son titre original – Il sol dell’avvenire, ou anglophone – A Brighter Tomorrow) est un grand film, justement pour la radicalité de son titre et, bien entendu, son traitement.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Nanni Moretti

Scénario
Francesca Marciano, Nanni Moretti
Federica Pontremoli, Valia Santella
Direction photo
Michele D’Attanasio

Montage
Clelio Benevento
Musique
Franco Piersanti

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Italie / France
Année : 2023 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)

V.o. : italien; s.-t.f. ou s.-t.a.
Il sol dell’avvenire / A Brighter Tomorrow

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Sacher Film ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Visa de classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Le doublage québécois : l’arnaque du siècle

Tribune
LIBRE

Sylvio Le Blanc 
https://voxophile.neocities.org/

Le doublage de Dune, le film de Denis Villeneuve sorti sur grand écran en 2021, a été réalisé au Québec[1]. Mais si vous le visionnez via la plateforme Netflix, c’est la version doublée en France que vous entendrez (supérieure bien entendu à la nôtre, avec, en prime, une Charlotte Rampling se doublant elle-même[2]).

Pareil pour Le Batman (2022)[3], La matrice : Résurrections (2021)[4], Mission : Impossible – Répercussions (2018)[5], Fabriqué en Amérique (2017)[6], Insaisissable 2 (2016)[7], Mission : Impossible – La nation Rogue (2015)[8], pour ne donner que quelques titres (ceux d’ici sont conservés)[9]. Netflix avait le choix entre deux doublages, elle a choisi celui d’outre-Atlantique. Qui s’en est plaint ici? Seules l’Union des artistes (UDA) et l’Association nationale des doubleurs professionnels y ont trouvé à redire[10].Suite

Eismayer

 

| H O R I Z O N S
i n t e m p o r e l s |

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

 

Liens

affectifs

fragmentés

À ce que l’on sache, le film sortira en salle parcimonieusement aux États-Unis, peut-être en Ontario (possiblement dans d’autres grandes agglomérations du Canada). Au Québec, oublier ça. Mais il sera en VsD et en DVD en octobre. Soulignons qu’en 2022, Eismayer était programmé à la Mostra de Venise.

Le récit d’un sergent de l’armée autrichienne qui exerce des méthodes draconiennes  et parfois cruelles sur les nouvelles recrues. Un des soldats assume totalement son homosexualité et c’est le début d’un étrange développement des évènements.Suite

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