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No Bears

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Dans un village iranien proche de la frontière, un metteur en scène est témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre. La tradition et la politique auront-elles raison des deux?

COUP de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★ ½

C’est à la frontière entre l’Iran et la Turquie, alors qu’il était en liberté conditionnelle, que Jafar Panahi a tourné, en toute discrétion, son dernier film. C’est ce qui explique également que le couple qui veut quitter le pays est installé à la frontière, territoire neutre, et la femme peut se permettre de ne pas porter le voile, en attendant les (faux) passeports tant convoités. Après le tournage, ça a valu à Panahi l’emprisonnement.

Dépasser

volontairement

les

limites

de

l’ingérence

texte
Élie Castiel

Et si les films romancés ressemblaient dorénavant à cette récente merveille du cinéaste persan? Dans un village iranien où les bouleversement politiques des grandes villes ou de la capitale semblent ne pas préoccuper les habitants, un récit aux amours impossibles, assujetti aux strictes préceptes de la tradition. L’autre, un couple qui désire quitter un pays régi par un Islamisme intolérant.

Jafar Panahi se donne un rôle, celui d’un documentariste venu dans ce petit patelin pour saisir quasi à l’improviste quelques moments du quotidien des habitants. Mais une photo pourrait changer le déroulement des évènements. D’ailleurs, Panahi ne sera jamais des plans tournés à la frontière (toujours en prison dans son pays), même si lors d’une envolée nocturne en voiture…

La photo en question : une image pourtant discrète, même innocente, entre un jeune homme et une jeune femme qui se sont promis un amour éternel, donc de s’épouser. Mais la jeune et jolie jeune fille est promise, par arrangement (et aussi convoitée) à quelqu’un d’autre.

Tout face à face peut paraître suspect.

Pas trop compliquées comme intrigues entre les mains de Jafar Panahi. Les comportements, les gestes, la direction d’acteurs (à qui le cinéaste donne ici beaucoup plus d’importance que dans ses films précédents), et d’autres facteurs de la fiction sont assez tempérés pour que No Bears établisse un sain équilibre entre le documentaire et la fiction, entre le drame et le quotidien, entre le pathos et la manipulation. Mais consciemment aussi, un regard sur les images en mouvement et ce qu’elles recèlent comme informations autant du privé que du public. Car la caméra n’est-elle pas une spoliatrice de vie, d’instants, d’images, d’histoires et de récits qu’on vole par intrusion, par intervention inventée.

Le cinéaste se donne un rôle ou plutôt, vu les circonstances, s’impose un personnage. Il est tout à fait conscient de cette nouvelle donne apportée au film et tentera par tous les moyens de l’assurer le mieux possible en se résolvant à un jeu nuancé, volontaire distant, apportant parfois son grain de sel avec un humour maladroit, mais circonstanciel.

Panahi, le cinéaste, Panahi le personnage reprend la route vers la grande ville. Le plan devient noir quelques secondes avant le générique de fin. Malgré sa simplicité et son côté fictif romancé, plutôt grâce à ces deux éléments, No Bears est un grand film.

Ce qui pourrait s’évérer un mélodrame se transforme par l’objectif de la caméra d’Amin Jafari – à qui l’on doit la très belle image de l’éthéré Hit The Road (Jaddeh khaki / En route) de Panah Panahi, fils de Jafar P. – en une sorte de balade anodine qui, du coup, prend les formes de la tragédie. Mais Panahi, toujours vigilent, sait comment éviter l’excès, l’ostentatoire.

Panahi, le cinéaste, Panahi le personnage reprend la route vers la grande ville. Le plan devient noir quelques secondes avant le générique de fin. Malgré sa simplicité et son côté fictif romancé, plutôt grâce à ces deux éléments, No Bears est un grand film.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jafar Panahi

Scénario
Jafar Panahi
Images
Amin Jafari
Montage
Amir Etminan
Musique
Ne Koolai Etminan

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Iran

Année : 2022 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : persan; s.-t.a. & s.-t.f.

Aucun ours
Khers nist

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ FilmsWeLike ]

 

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rojek

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Portraits de la vie de certains groupes dans le Kurdistan syrien.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

 

Dans une région

pour

le moment apaisée

 

Des femmes surtout remplissent des sacs de grains et les mettent dans des camions. La scène a un côté bucolique vite démentie par la suite.

Nous sommes dans le Rojava, région kurde de la Syrie. Daech, aussi appelé l’État islamique, a été vaincu en 2017 mais la région est peu sure encore car la Syrie a aussi été en proie avec une très meurtrière guerre civile.

Des plans pris de drones survolent des petites localités puis arrivent au-dessus d’un immeuble. C’est une prison et des hommes surtout y sont interviewés. La caméra est fixe et cadré d’assez près. Les individus s’expriment dans plusieurs langues selon leur bon vouloir, acceptées par leur interlocutrice, la réalisatrice qui pose les questions.

Répondre aux questions dans sa propre langue.

Un ou deux portraits-types de ces prisonniers se construit selon leur point de départ, leur embrigadement, leur activités durant la montée de Daech et sa défaite subséquente. Le montage ne permet pas de dire si d’autres questions plus précises sur leurs implications ont été posées et répondues. Plusieurs parlent de cellules dormantes, de dirigeants cachés et de tractations entre des gouvernements.

Une femme dont le voile recouvre presque tout le visage apparaît la plus déterminée. Elle a joui d’un statut privilégiée par ses fonctions et donne des opinions contredites par certains des témoignages précédents ou subséquents des autres détenus.

La cinéaste montréalaise Zaynê Akyol, à la suite de plusieurs séjours dans cette partie du Moyen-Orient, nous en offre, dans ce long métrage dont le titre signifie « un jour », un portrait vivement contrasté d’une région meurtrie.

La cinéaste retourne auprès d’une unité féminine de l’armée kurde comme elle l’avait fait dans Gulîstan, terre des roses. L’entraînement semble aussi précis, le discours sur l’appui extérieur laconique et les plans pris de drone ou au ras du sol agrandissent de belle manière l’image de ces combattantes. Certaines dirigent les contrôles routiers contre la contrebande d’armes, de pétrole ou l’infiltration pouvant aider les cellules dormantes. La caméra d’Arshia Shakiba et de Nicolas Canniccioni engrange des images parlantes tant de jour comme de nuit avec ces feux dont l’origine est inconnue et qui rougissent puis noircissent ces plaines.

La cinéaste montréalaise Zaynê Akyol, à la suite de plusieurs séjours dans cette partie du Moyen-Orient, nous en offre, dans ce long métrage dont le titre signifie « un jour », un portrait vivement contrasté d’une région meurtrie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Zaynê Akyol

Scénario
Zaynê Akyol
Images
Nicolas Cannicioni
Arshia Shakiba
Montage
Mathieu Bouchard-Malo
Musique
Roger Tellier-Craig

Zaynê Akyol.
Sur le vif du sujet.

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 2h 06 min
Langue(s)
V.o. : mixte; s.-t.f.

Rojek
[ Un jour ]

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3.

Diffusion @
Cinéma Beaubien

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Snow Angel

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023

 

SUCCINCTEMENT.
Tourmentée par un sentiment de culpabilité dans un accident mortel, une ex-championne de planche à neige traverse des expériences éprouvantes.

 

S A N S
COMMENTAIRES.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Gabriel Allard

Genre(s)
Suspense psychologique
Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : anglais, s.-t.f.

La descente

Dist. [ Contact ] @
TVA Films

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

1 330 331 332 333 334 789