Le Québec doit produire
les films auxquels il tient
TRIBUNE
Libre.
texte
Sylvio Le Blanc
Le wokisme s’insinue partout, même dans la production cinématographique. Il m’apparaît par exemple étonnant que la productrice Denise Robert ait obtenu le concours financier de Téléfilm Canada et de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son film Chien blanc[1], tiré du roman français de Romain Gary et réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette.
Le sujet clé de Chien blanc – le racisme antinoir aux États-Unis – est certes dans l’air du temps depuis la mort de George Floyd[2], mais en quoi peut-il intéresser particulièrement le Québec ? Les États-Unis ont promu l’esclavagisme à grande échelle, créant des fractures au sein de leur population qui perdurent encore aujourd’hui à des degrés divers, mais rien de tel au Québec.
Chien blanc a pu voir le jour, alors qu’un film de fiction d’envergure n’a pas encore été réalisé sur la plus célèbre affaire criminelle des dernières décennies au Québec, à savoir l’affaire Shafia[3], du nom de ce père de famille d’origine afghane installé au Québec, qui, aidé de son fils et de sa deuxième épouse, a orchestré en 2009 l’assassinat de ses trois filles et de sa première épouse, des crimes d’honneur.Suite