P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 25 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Kaika aide Saqib lorsqu’il refuse d’épouser sa cousine Shakeela, mais ce refus entraîne des complications et une multitude de mensonges.
S A N S COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Qasim Ali Mureed
Genre(s) Drame sentimental
Origine(s) Pakistan
Année : 2022 – Durée : 2 h 05 min
Langue(s) V.o. : urdu; s.-t.a. Touch Button
Dist. [ Contact ] @ Imtiaz Mastan
Classement Visa GÉNÉRAL
Diffusion @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 18 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Silverio, journaliste et documentariste mexicain réputé vivant à Los Angeles, doit recevoir un prix international prestigieux, celui-ci rentre dans son pays natal, sans savoir que ce simple voyage va le confronter à une terrible crise existentielle.
Filmer
son
for
intérieur
est
une
question
de
morale
CRITIQUE.
★★★★
texte Élie Castiel Dans la terrasse d’un hôtel gratte-ciel huppé
de Mexico, on fête le retour au pays d’un
journaliste devenu documentariste alors
que les autorités lui remettent un Prix
honorifique. Le dialogue, en privé, entre
lui et un ancien collègue et camarade
devenu animateur-télé pour des émissions
populaires de grande écoute, s’envenime
pour des raisons que les deux évoquent
sans ambages, droit au but. Pas vraiment
de joute entre les deux, mais se dire enfin
« les quatre vérités ».
Qui n’a jamais, dans le métier, rêvé de ces moments où les crachats qu’on garde en soi, les humiliations retenues, les injustices perçues comme des hasards de la vie alors qu’elles sont, en vérité, le produit de pure discrimination, et toutes ces velléités que nous nous jurons, un jour, de réaliser, finalement s’affranchissent plutôt que de rester au point mort ?
Jamais film d’Alejandro González Iñárrittu ne fut aussi intime, personnel, presque autodestructeur, s’en prenant à son égocentrisme, le narcissisme que de nombreux détracteurs lui accordent, ce retour vers une poésie imagée du Grand cinéma latino-américain. Il parle de lui et de tout, du cinéma et de son rapport à la finitude.
Alejandro G. Iñárritu convoque les Jodorowsky, les Buñuel d’une certaine époque et ces autres cinéastes de la latinité convertie, au cinéma, en un dialogue entre l’art et la vie, entre la métaphore et la réalité transcendée. Cette prise de conscience est présente dans BARDO, qu’on ne verra jamais, que le cinéaste présente comme endroit mythique, là où toutes les réalisations sont permises.
Aujourd’hui, le succès des autres, même si justifié par des réalisations solides et un travail assidu, blesse, déconcerte, se voit comme des atteintes à notre propre travail qui ne sera jamais reconnu. Vrai et faux, car dans un monde majoritairement populiste, comment séparer le bon grain de l’ivraie ?
Le film fonctionne grâce notamment à la resplendissante et magnifique direction photo du franco-iranien Darius Khondji. Ses envolées lyriques parcourent les paysages, les lieux, filmant la gestuelle des individus comme des bouts de chorégraphie rêvée, transcendée par une réalité que seules les images en mouvement s’inventent.
Daniel Giménez Cacho dans une interprétation bouleversante
Beaucoup de paroles. Des silences aussi, explosifs. Du temps pour la fiction traditionnelle. Soudainement reconduite dans la proposition originale par ce refus des conventions.
Disons-le sans ambages. Alejandro G. Iñárritu déconne, emmerde, s’en fiche éperdument de notre réaction. Sa liberté est totale, assumée, souveraine. L’instant est purement cinématographique. Le propos, qu’importe s’il est confus, mêlé comme tous ces instants de vie qui s’amoncellent le plus souvent sans donner du sens.
Car BARDO est une histoire de renaissance (ce corps de bambin qui ne désire que retourner dans le ventre de sa mère, là où il échappera aux sévices du monde), de prise de conscience, d’auto-analyse, et surtout d’observation.
Iñárritu n’a jamais était aussi mélancolique, se posant des questions sur son travail, sur ses réalisations – il en fait état subtilement dans des parties du dialogue – sur le temps qu’’il lui reste à vivre. Pourquoi pas ?
Observer l’état des lieux de la mouvance culturelle, alors que le populisme a atteint des objectifs où la vraie nature de l’art a perdu tout son sens.
Iñárritu n’a jamais était aussi mélancolique, se posant des questions sur son travail, sur ses réalisations – il en fait état subtilement dans des parties du dialogue – sur le temps qu’’il lui reste à vivre. Pourquoi pas ?
BARDO est un rêve sur sa vie, sur son travail, sur sa famille, sur ses amours, ses enfants, ses parents. En fait, tout ce qui réunit tout grand artiste aux communs des mortels.
Constamment dans BARDO, le plan est une question de morale. Quant à la signification du sous-titre, à chacun, à chacune des tirer ses propres conclusions.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 18 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Pascal Grenier
En
dansant
la javanaise
Présenté hors compétition au festival de Cannes en mai dernier, Chronique d’une liaison passagère est le onzième long métrage d’Emmanuel Mouret. Pour les habitués de l’univers du cinéaste, cette comédie romantique ludique possède la même finesse d’écriture que ces précédents films. Mais depuis trois films, Mouret ne se met plus en scène préférant donner la réplique à des comédiens plus chevronnés. Ici c’est Vincent Macaigne qui incarne avec justesse un homme marié depuis longtemps. Cet homme sensible et maladroit va vivre une liaison extraconjugale pour la première fois en tombant sous le charme d’une femme libre (Sandrine Kiberlain, excellente comme toujours).
On assiste donc à une forme de marivaudage farfelu, mais tout en délicatesse. Chez Mouret, le dialogue prend une place importante et c’était déjà évident lors de ses premiers films. Celui que l’on considérait à ses débuts comme un digne successeur de Guitry et Rohmer poursuit sur ses obsessions (et confusions) amoureuses. Il en découle une fable accessible où ce dernier poursuit ses élucubrations sur le désir et ses petits tracas.
Le temps que ça dure.
Tout cela pourrait sembler indigeste ou lourdingue dans les mains d’un autre, mais Mouret possède cette force d’écriture qui le distingue de ses comparses. Avec son angle dérivatif empreint de badinage un brin loufoque (l’irrésistible scène de ménage à trois en est un bel exemple) où l’autonomie des émotions se reflète dans cette possibilité concrète de faire ce qu’on veut de sa réalité… y compris celle de se tromper.
Et qu’on apprécie ou pas ses films cérébraux aux dialogues pointus, il n’en demeure pas moins que cette charmante Chronique d’une liaison passagère confirme que le cinéaste français n’a pas perdu son sens de la liberté et c’est tant mieux.
L’intrigue est construite au fil des rencontres sporadiques entre les amants. Tel un journal intime, la caméra flottante suit les deux tourtereaux sans que jamais on n’entrevoie une interaction avec leur entourage (à savoir la femme du mari ou les enfants des deux). Ce parti pris esthétique force le spectateur à s’imbiber de cette romance qui va prendre une tournure inattendue au fil des mois (et des mots) qui passe. Parfois grave, mais sans prétention, le cinéma de Mouret à défaut de se renouveler, poursuit sa réflexion sur l’amour et la « nature » humaine.
Et qu’on apprécie ou pas ses films cérébraux aux dialogues pointus, il n’en demeure pas moins que cette charmante Chronique d’une liaison passagère confirme que le cinéaste français n’a pas perdu son sens de la liberté et c’est tant mieux.