P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 04 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Apprenti comédien en galère, Cédric décroche enfin son premier rôle dans un film de super-héros. Mais un soir, il est victime d’un accident qui lui fait perdre la mémoire.
S A N S COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Philippe Lacheau
Genre(s) Comédie parodique
Origine(s) France Belgique
Année : 2021 – Durée : 1 h 19 min
Langue(s) V.o. : français Super-héros malgré lui
Dist. [ Contact ] @ TVA Films
Classement Visa GÉNÉRAL
Diffusion @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 04 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. En Belgique, deux mineurs étrangers tentent de survivre.
Pas l’un
sans
l’autre
CRITIQUE.
texte Luc Chaput
★★★ ½ Un enfant pose des questions à une plus vieille que lui et améliore ses réponses en cas d’erreur.
Dans la province de Liège, les frères cinéastes belges Jean-Pierre et Luc Dardenne auscultent depuis plus de trente ans la société occidentale et son rapport aux plus faibles.
Tori et Lokita vivent dans un centre pour Menas, mineurs étrangers non accompagnés. Pendant leur périlleux voyage vers l’Europe, ces deux Africains ont établi rapidement une affinité élective qui les fait se considérer comme frère et sœur.
Les deux acteurs non professionnels Pablo Schils et Joely Mbundu qui sont à leurs premières armes relèvent admirablement le défi. Ils attirent constamment par leur vibrante jeunesse le regard et l’empathie dans ce dense cri du cœur sur le sort catastrophique réservé à ces mineurs jetés sur les bas-côtés de l’Histoire.
En ouverture, la caméra cadre fixement Lokita qui répond difficilement aux questions des enquêteurs de l’immigration sur ses liens avec Tori. Lokita, adolescente et soutien de famille, trouve en Tori, ce garçon débrouillard, un allant pour continuer à y croire malgré les difficultés. Tori, considéré comme enfant sorcier dans son pays, a réussi à obtenir les papiers de régularisation de statut qui manquent à sa sœur de cœur.
Comme sœur et frère.
Le scénario des cinéastes amène les deux protagonistes loin du dit Centre à trouver par nécessité des petits boulots risqués qui les forcent à côtoyer la petite pègre locale et à revoir leurs anciens passeurs qui sont de même acabit. La mise en scène place directement les deux jeunes et leurs interlocuteurs dans des situations réalistes. Le montage de Marie-Hélène Dozo, leur constante collaboratrice depuis La promesse, propulse le récit dans un entonnoir de plus en plus périlleux dont la vérité est soutenue par la cinématographie, souvent à l’épaule, d’allure documentaire de Benoît Dervaux.
Les deux acteurs non professionnels Pablo Schils et Joely Mbundu qui sont à leurs premières armes relèvent admirablement le défi. Ils attirent constamment par leur vibrante jeunesse le regard et l’empathie dans ce dense cri du cœur sur le sort catastrophique réservé à ces mineurs jetés sur les bas-côtés de l’Histoire.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 04 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Londres, 1987. Philip est un écrivain américain célèbre exilé en Angleterre. Sa maîtresse vient régulièrement le retrouver dans son bureau, refuge des deux amants.
Pour
ainsi
dire
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Élie Castiel Le plan, ici, c’est la parole, le verbe. Le narratif et le formel s’entrelacent pour rendre l’infilmable concret, organique. Une stratégie que l’auteur de Frère et sœur rend palpable. D’un ennui barbant par moments puisqu’il est impossible d’entrer intellectuellement dans la tête de Philip (Roth), l’écrivain juif, dont l’ouvrage Deception renvoie à cette adaptation cinématographique inusitée.
Et que le puissant Denis Podalydès, en véritable maître de son art, prêt à toutes les situations, rend perméable, véritable, malgré le peu de possibilités qui s’offrent à lui.
Mise en abyme, façon de parler, que le directeur photo Yorick Le Saux – maître des lieux, des corps, des visages, des mouvements lorsque les étreintes s’organisent dans une sorte de chorégraphie des sens – rend possible en la transcendant, en recréant des ambiances et offrant des couleurs gaies (dans le vrai sens du terme), contrairement aux normes plus obscures dans Frère et sœur.
Entre le charnel et le discursif, entre ce qui nous touche et ce qui nous éloigne, entre en jeu la judaïcité du romancier (peut-il en faire autrement), un des thèmes aussi dans Frère et sœur; encore une fois, Arnaud Desplechin faisant état de la particularité du cinéma hexagonal dans un contexte de rapprochement à l’autre.
Une sorte d’effacement derrière la possibilité de croire à l’amour.
Mais aussi, dans ce cas-ci, une thématique farouchement hétérosexuelle, décomplexée puisque légale, standardisé, mais interdite par les gestes, parfois maladroits, improvisés, imaginés, de l’adultère. On aime et on possède, on croit à l’amour, mais on répond par le contraire. C’est dans les principes, on suppose de celles et ceux qui créent. Seule façon, apparemment, d’y parvenir à construire une proposition intellectuelle.
L’exploit complice semble être de connivence avec cette exploration d’une partie intime de l’individu que le cinéma ne peut vraiment filmer. Même si, par sa nature, moins abouti que Frère et sœur, il n’en demeure pas moins que Tromperie est également, dans la carrière de Desplechin, une divagation fort captivante.
En quelque sorte, c’est comme si Arnaud Desplechin se mettait subversivement dans la peau de l’auteur dont il brosse un détail du portrait insaisissable. Un seul détail qui parle de plusieurs enjeux existentiels. Léa Seydoux participe sensuellement et entièrement à ce badinage mi-espiègle mi-sérieux sur les jeux de l’amour et du hasard.
L’exploit complice semble être de connivence avec cette exploration d’une partie intime de l’individu que le cinéma ne peut vraiment filmer. Même si, par sa nature, moins abouti que Frère et sœur, il n’en demeure pas moins que Tromperie est également, dans la carrière de Desplechin, une divagation fort captivante. Agréablement déroutant.