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Robuste

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Lorsque son bras droit et seul compagnon doit s’absenter pendant plusieurs semaines, Georges, star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aïssa. Entre lacteur désabusé́ et la jeune agente de sécurité́, un lien unique va se nouer.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

En

toute

discrétion

Trois courts sujets entre 2012 et
2018,
puis Robuste en 2021, premier
long métrage d’une grâce particulière.
Non pas celle qui séduit dès le premier
coup d’œil, expressément, mais tacite,
qui tarde à venir, comme s’il fallait
que le spectateur s’infiltre dans la
peau des deux personnages principaux
au fil des situations.

Un Gérard Depardieu bizarrement habituel et dans le même temps empreint d’une force qu’il n’arrive pas à saisir, le poussant vers des sensations et des univers qui le dépassent. Et dans l’art d’interprétation, il excelle, il fait semblant de s’auto-caricaturer, se jette à corps perdu dans un brouillard dont il détient sans doute les armes pour s’en sortir.

Face à lui, Déborah Lukumuena, immense talent qu’il faudra suivre; nous espérons qu’elle tournera de nouveau bientôt. L’écran est une toile blanche qui la dépasse mais à l’intérieur de laquelle elle se sent à l’aise.  Ferme, stable malgré quelques contradictions, d’une honnêteté sans manières, naturelle jusqu’à en devenir une affinité. Elle ne sacrifie point l’amour charnel. Au nom d’être femme tout simplement. Entre elle et celui qui semble être son mec, aucune guerre des genres. Féminin ou masculin, deux entités égales, pour le meilleur ou pour le pire.

Mais Meyer opte surtout sur la relation entre l’acteur en phase de fin de carrière et la « garde de corps » en recherche d’un futur, pas nécessairement immédiat.

Un début d’entente un peu plus que sous-entendue.

Robuste, autant elle que lui. Lui, c’est Georges. Elle, c’est Aïssa. Lui, c’est la tempête. Elle, c’est le calme après la tempête. L’originalité du film de Constance Meyer est justement son « originalité » puisque la mise en scène est unique, délaissant les codes de la comédie dramatique pour s’engager dans quelque chose du domaine de la transcendance narrative.

Contre toute attente, nous sommes séduits devant une telle maestria sur le plan de la mise en scène. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le récit, simple, est ultimement une pièce à conviction qui ne sert qu’à appuyer ce discours esthétique aussi troublant que passionnant.

En catimini, il y a entre Georges et Aïssa un rapport au corps qu’impose la réalisatrice. D’une part leur physicalité imposante commune; de l’autre, l’attrait de l’autre, celui ou celle qu’on ne connaît pas, qui passerait inaperçue dans d’autres conditions. Si Meyer cède parfois à l’attrait de la séduction vis-à-vis du spectateur en lui sommant de bien faire attention à chaque scène, rien ne l’empêche néanmoins d’avoir recours à d’autres effets, comme la distanciation, l’ellipse quand bon lui semble, un certain cynisme aussi, entre l’agacement et la tendresse bienvenue.

Contre toute attente, nous sommes séduits devant une telle maestria sur le plan de la mise en scène. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le récit, simple, est ultimement une pièce à conviction qui ne sert qu’à appuyer ce discours esthétique aussi troublant que passionnant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Constance Meyer

Scénario
Constance Meyer
Avec la collaboration
de Marcia Romano

Direction photo
Simon Beaufils

Montage
Anita Roth

Musique
Babx

Constance Meyer, réalisatrice.
Un autre regard sur la mise en scène.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 43 min

Langue(s)
V.o. : français

Robuste

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rumba la vie

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Tony, la cinquantaine, chauffeur d’autobus scolaire renfermé sur lui-même, vit seul après avoir abandonné femme et enfant vingt ans plus tôt. Bousculé par un malaise cardiaque, il trouve le courage nécessaire pour affronter son passé.

CRITIQUE.

★★

texte
Pascal Grenier

D’un pas

hésitant

Depuis presque quinze ans, l’humoriste Franck
Dubosc a fait le saut de la scène au cinéma
avec un succès public étonnamment durable.
Spécialiste des rôles stéréotypés de beauf
ou ringard, les films auxquels il participe
sont souvent éraflés par la critique, mais
trouve toujours — pour la grande majorité
d’entre eux — à attirer malgré tout dans les
salles de cinéma un public qui lui est fidèle.

De telle sorte que ce dernier est même passé à la réalisation en 2018 avec un premier coup d’essai (Tout le monde debout), pas trop mal avec son mélange de drame et de romance bien servi par lui-même qui trouvait le moyen de s’effacer un peu derrière la touchante Alexandra Lamy.

Trois ans plus tard, l’envie à l’écriture et à la réalisation lui prend à nouveau avec Rumba la vie, qui cherche à reproduire la même formule avec son mélange de tendresse et de comédie. Sauf que cette fois-ci, la recette ne colle pas. Comme son titre l’indique, la danse est ici une métaphore sur le rachat pour ce chauffeur de bus scolaire dans la fine cinquantaine qui suite à un malaise cardiaque, cherche à renouer contact d’un pas hésitant et maladroit avec sa fille (Louna Espinosa) qu’il n’a jamais connue en s’inscrivant incognito dans son cours de danse. En alliant le mélodrame avec un humour assez bonasse, la danse n’est ici qu’un prétexte à une histoire convenue, pour qui la rumba n’est qu’un élément secondaire (et mal  exploité) à cette relation académique entre un père et sa fille.

… un film aux intentions louables certes, mais minées par une bonne (sur)dose de bons sentiments.

Une fille que ce loup solitaire apprendra à connaître tout en suivant les conseils d’un collègue (Jean-Pierre Darroussin, gaspillé), d’un médecin (Michel Houellebecq, en mode ça me tente guère) et d’une voisine (Marie-Philomène Nga, amusante mais effacée) pour trouver une nouvelle quête de sens à sa vie dans un film aux intentions louables certes, mais minées par une bonne (sur)dose de bons sentiments.

Pour finalement, avoir l’air sérieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Franck Dubosc

Scénario
Franck Dubocs

Direction photo
Ludovic Colbeau-Justin

Dominic Fausset

Montage
Samuel Danési

Musique
Sylvain Goldberg
Marc Vadé

Franck Dubocs, réalisateur.
Une sorte d’engagement personnel.

Genre(s)
Comédie

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 43 min

Langue(s)
V.o. : français

Rumba la vie

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

What Ever Happened to Baby Jane?

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc]

★★★★ ½

texte
Pascal Grenier

Drame

de la

jalousie

Continuant avec les films du siècle dernier
programmés dans le cadre des séances de minuit
au Cinéma du Parc, on propose ce week-end
le magnifique What Ever Happened to Baby Jane?
de Robert Aldrich mettant en vedette deux des
plus grandes actrices de l’histoire d’Hollywood
(Bette Davis et Joan Crawford) réunies
pour la première fois à l’écran en 1962.

Tiré d’un roman d’Henry Farrell, ce drame psychologique teinté de suspense et d’horreur vaut son pesant d’or quant à la qualité et la force de ses deux interprètes féminines principales. Deux grandes actrices au parcours exceptionnel avec Davis possédant une longueur d’avance au niveau de la consécration avec deux Oscars en main et neuf nominations au total contrairement à Crawford avec une seule statuette (pour le film Mildred Pierce), ainsi que deux autres nominations. Deux immenses pointures qui se détestaient à la ville et qui ont accepté d’incarner des sœurs jalouses et rivales dans ce film d’une cruauté sans fin.Suite

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