Cette maison

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 10 février 2023

SUCCINCTEMENT.
Une cinéaste évoque la vie de sa cousine morte jeune.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

 

Mémoires vivantes

Une auto sillonne les rues pluvieuses et grises d’une ville portuaire de la Nouvelle-Angleterre. La plupart des maisons se ressemblent et une voix déclare « je n’ai pas le courage d’y entrer. »

En janvier 2008, Tessa Wallace est assassinée à l’aube de sa quatorzième année. La cinéaste québécoise d’origine haïtienne Miryam Charles, auteure de courts métrages remarqués (dont Drei Atlas) rend compte d’une manière innovante de cette vie fauchée. Tessa apparaît adulte et revient sur certains épisodes de son existence. Elle participe aux rêves de sa mère qui continue de s’occuper de son jardin intérieur, la reliant ainsi à la luxuriance de la végétation des Antilles.

Une étrange sensation de renaître.

Le cinématographie en 16 mm d’Isabelle Stachtchenko et de la réalisatrice a un caractère plus lumineux dans les séquences intérieures dans lesquelles des pièces sont meublées telles des scènes de théâtre. La mère va ainsi s’allonger sur le lit de sa fille dans la chambre qui a maintenant un statut de relique.

La réalisatrice allie français et créole dans une polyphonie en accord avec les images qui se répètent de manière différente comme ces souvenirs qui se bousculent et nous interpellent.

Une île proche de la berge ensablée se mue en un corps recouvert d’un linceul. Un médecin légiste explique les cruelles circonstances de ce décès. Une carte géographique, des films tournés aux Antilles invoquent le retour au pays natal qui n’a pas eu lieu. On y remarque d’ailleurs de nombreuses ruines. La soirée du référendum de 1995 est mise en scène avec plus de vivacité et son ton contraste avec le reste de cette proposition filmique réussie.

Dans le rôle de Tessa, Shelby Jean-Baptiste apporte toute la grandeur de son être, redevenant par moments une adolescente face à sa génitrice interprétée avec une digne douceur par Florence Blain Mbaye. La réalisatrice allie français et créole dans une polyphonie en accord avec les images qui se répètent de manière différente comme ces souvenirs qui se bousculent et nous interpellent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Myriam Charles

Scénario
Myriam Charles
Direction photo
Myriam Charles

Isabelle Stachtchenko
Montage
Xi Feng
Musique
Romain Camiolo

Myriam Charles.
Une autre façon de concevoir le plan.
Crédit : Cinémathèque québécoise

Genre(s)
Essai

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 1 h 14 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

This House

Dist. [ Contact ] @
La Distributrice de films

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]