L’origine du mal
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 janvier 2023
Une ouvrière entre en contact avec son géniteur, ce qui crée des remous dans la famille.
CRITIQUE.
★★★
Un
nœud
de
vipèresSuite
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 janvier 2023
CRITIQUE.
★★★
Un
nœud
de
vipèresSuite
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 janvier 2023
CRITIQUE.
★★★
texte
Pascal Grenier
En
terrains
ennemis
Cinq ans après l’échec commercial de son dernier film, L’empereur de Paris, le parisien de naissance Jean-François Richet est de retour avec une coproduction internationale entre les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Un film d’aventures qui offre un creuset de divers genres et le résultat, à défaut d’être original ou d’offrir quelque chose de nouveau à se mettre sous la dent, est somme toute efficace. En mêlant de manière assez adroite le film de catastrophe, de survie et le thriller d’action violent, Richet offre une mise en scène musclée qui culmine dans une scène de fusillade sanglante et fort adroitement troussée. En pilote d’avion de ligne au passé violent, Gérard Butler s’investit beaucoup autant émotionnellement que physiquement et livre une performance convaincante et crédible qui allie force et vulnérabilité.
Comme deux forces de la nature.
Reste maintenant à voir si Jean-François Richet poursuivra son alternance entre le film de genre international et des films issus de son pays natal.
Le rôle du prisonnier, campé par Mike Colter, est moins développé, mais ça fait partie du mystère entourant son personnage; un prisonnier qui va devoir s’allier avec le pilote face à un ennemi commun et sauver les autres passagers retenus en otages dans une contrée sauvage et perdue.
Avec un budget confortable de 50 M de dollars, Plane donne parfois l’impression d’être un DTV de luxe. Un divertissement tendu et sans prétention qui livre la marchandise en tant que cinéma de genre. Et c’est parfait ainsi puisque Richet se montre à l’aise et livre un film beaucoup plus réussi que ses précédentes incursions en la matière – le décevant remake d’Assault on Precinct 13 / Assaut sur le central 13 ou encore le très ordinaire film de vengeance Blood Father avec Mel Gibson.
Reste maintenant à voir si Jean-François Richet poursuivra son alternance entre le film de genre international et des films issus de son pays natal.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jean-François Richet
Scénario
Charles Cumming
J.P. Davis
Images : Brendan Galvin
Montage : David Rosenblum
Musique
Marco Beltrami
Marcus Trumpp
Genre(s)
Action
Suspense
Origine(s)
États-Unis
Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Mayday
Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Lions Gate ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 13 janvier 2023
COUP de ❤️
de la semaine.
CRITIQUE.
★★★★ ½
Pour Alice Diop, comment résister à la tentation de construire un premier long métrage de fiction autour d’un thème que le grec Euripide a érigé en des mots parmi les plus intenses de la littérature antique. Sa Médée, là où la métaphore tient lieu de « l’état des lieux » de la condition féminine, où, également, les enjeux psychologiques tels que vécus par la trahie, la laissée-pour-compte, relèvent d’un contexte qui dépasse le quotidien.
Comme
Médée
texte
Élie Castiel
Mais qui, dans Saint Omer, sont compris par Me Vaudenay (excellente Aurélia Petit) lorsqu’elle livre avec une extraordinaire dimension humaine ses dernières remarques dans le procès de Laurence Coly, accusée d’avoir noyé sa fillette de quinze mois. Effectivement, il y a une ressemblance avec la Médée d’Euripide dans ce drame infanticide. Lorsqu’on lui pose la question du pourquoi de cet acte, elle répondra que peut-être le déroulement du procès l’aidera à comprendre.
Constat qui illumine la trajectoire de Rama (Kayije Kagama), femme de lettres, qui assiste à l’audience; comme actrice, une véritable révélation par sa présence à l’écran, plus encore par son rapport à la caméra, par son comportement au déroulement du procès, jusqu’à ce sourire complice que Laurence, l’inculpée (excellente Guslagie Malanda) lui envoie et qui répond par un léger écoulement de larmes senties. Comme si deux âmes en peine, l’accusée, pour les raisons que l’on sait, et l’écrivaine qui veut reprendre cette affaire pour en faire un discours social au profit de l’accusée.
Le regard tourné vers l’assistance et les jurés.
Jusqu’à un certain point, on pense à Cri de femmes (Kravyí Yinekón) de Jules Dassin, où Maya (puissante Melina Mercouri), voulant comprendre son rôle de Médée dans une adaptation théâtrale, visitait une étrangère incarcérée, coupable d’avoir tué ses enfants. Le mythe antique semble ne pas avoir pris une ride.
Dans le film de Diop, la mise en scène prend la place qu’elle mérite, c’est-à-dire, son espace, sa liberté de mouvement, ses possibles retournements, sa vulnérabilité, ses envies de désorienter le spectateur, comme c’est le cas de Laurence Coly, la mère infanticide, qui sans s’en rendre compte, mue par une énergie qui embrase sa double culture, l’occidentale et l’africaine, celle-ci prenant souvent le dessus, accouple les fondements du sortilège et l’esprit cartésien de la civilisation occidentale, selon ce qui lui convient. Non pas par manipulation, mais selon une attitude propre à sa culture.
À un moment donnée, on verra un extrait de Medea, de Pasolini, où Maria Callas exécute son intention avec un remarquable sens de la distanciation. Sur fond de musique stridente aux tonalités africaines, comme dans Saint Omer, ces voix perçantes représentant en quelque sorte le chœur Grec. Idem pour les propos tenus par Me Vaudenay, filmé en plan frontal, face aux spectateurs, révélant le vrai visage de l’accusée, victime d’une société apathique, autant la sienne d’origine que celle de la terre d’accueil.
En prenant comme pièce de conviction un drame social insoutenable vécu, Diop (alter ego qui s’immisce implicitement dans la peau de Rama), propose un effet miroir lucide, rebelle, baignant dans une atmosphère aussi exténuante que brillamment révélatrice de notre inéluctable fragilité.
Une œuvre intemporelle, un immense moment de pur cinéma. Les couleurs aux bruns aussi subtilement chatoyants qu’éteints, la lumière qui ne faiblit jamais, sauf dans des moments intimes, comme si la vérité, rien que la vérité, était le but de ce procès. Mais quelle vérité?
Diop la transforme en un discours intellectuel, philosophique, voire même politique. Les multiples colonisations de l’Afrique, incluant l’Afrique du Nord, et les vagues migratoires d’Africains en Occident ont-elles eu des répercussions? Cette question est intelligemment posée en filigrane par une Alice Diop lucide,
En prenant comme pièce de conviction un drame social insoutenable vécu, Diop (alter ego qui s’immisce implicitement dans la peau de Rama), propose un effet miroir lucide, rebelle, baignant dans une atmosphère aussi exténuante que brillamment révélatrice de notre inéluctable fragilité.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alice Diop
Scénario
Amrita David
Alice Diop
Marie Ndiaye
Images : Claire Mathon
Montage : Amrita David
Musique : Caroline Shaw
Alice Diop.
Une façon de se prendre en main.
Genre(s)
Drame judiciaire
Origine(s)
France
Année : 2022 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Saint Omer
Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ Films We Like ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
[ Cinémathèque québécoise ]
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]