P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 12 août 2022
SUCCINCTEMENT. Alors que Gérard Lanvin s’apprête à tourner l’un des films les plus importants de sa carrière dans le sud de la France, son chemin croise celui de Momo Zapareto. Pour son plus grand regret. Car Momo est fan, très fan, trop fan! Pour Gérard, le cauchemar ne fait que commencer.
S A N S COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Philippe Guillard
Genre(s) Comédie
Origine(s) France
Année : 2021 – Durée : 1 h 31 min
Langue(s) V.o. : français; s.-t.a. The Biggest Fun
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 12 août 2022
[ Sortie avancée : Jeudi 11 août 2022 ]
SUCCINCTEMENT. Laal Singh Chaddha, un homme simple dont le parcours extraordinaire change la vie de ceux et celles qui l’entourent.
CRITIQUE. ★★★
texte Élie Castiel
Une question
de
concepts culturels
Bien entendu, il y a des réalisateurs comme Sanjay Leela Bhansali ou encore mieux, Anurag Kashyap qui, eux, ont réussi à atteindre l’ADN analytique des critiques occidentaux.
Pour la très grande partie des films bollywoodiens, l’Occident a énormément de difficulté à saisir les paramètres et les niveaux culturels d’une civilisation millénaire qui se vit, encore aujourd’hui, à travers ses traditions ancestrales, des compromis avec la modernité, des façons de vivre impossible à s’en débarrasser, des rapports avec la vie et la mort particuliers; des particularités que l’industrie Bollywood tente de reproduire en la remettant chaque fois en question. Mais la plupart du temps avec le facteur « émotion », devenu dans notre concept de vie une notion « taboue ». Au cinéma, pire encore.
Le fameux Metascore (sorte de Bible pour certains accros) a attribué un faible 44 % à Laal Singh Chaddha, très libre adaptation du Forrest Gump tant élogié de Robert Zemeckis.
Un rappel quand même important : pour une grande partie de la critique indienne occidentalisée, Bollywood n’est pas une si belle vitrine aux yeux du monde. Ils suivent la même méthode que leurs coreligionnaires étrangers. On soulignera que, par ailleurs, Bollywood s’occidentalise de plus en plus. Dommage.
D’une part, IndieWire (80 %) mentionne que le film d’Avait Chandan est « A faithful adaptation that still finds the space to lean into specific cultural influences, deep history, and lovely visuals. », tandis que le Austin Chronicle (30 %( suggère que Laal Singh Chaddha demeure « Between the neutered and uninspired adaptation, the direction that seems satisfied relying on shots that already exist rather than building something new, and the gobsmaking, borderline offensive portrayal of the lead character by Khan… Laal Singh Chaddha is a big miss. »
Les deux mots clé dans cette phrase « offensive portrayal », ayant causé un tohu-bohu dans l’industrie bollywoodienne. Des recherches dans Google vous aideront à saisir l’ampleur de ce petit drame interne à l’industrie.
Et si finalement, ils « voulaient s’épouser… »
Au contraire, le jeu d’Amir Khan se renouvelle de scène en scène. Dès l’instant où dans train, il raconte son vécu à une foule intéressée par son histoire. Le concept de l’oralité est ainsi établi, sincère, parfois survolté, inventant des situations et des personnages selon comment travaille son cerveau. Et Khan participe à ce jeu entre le réel et le filmé, entre la condition mentale du personnage et le désir de normalité. Par ailleurs, ces flashbacks permettent une petit histoire des événements politiques survenus en Inde, comme l’assassinat d’Indira Ghandi. Cette partie est cependant maladroitement servie.
Certes que des personnages secondaires pourraient être mieux développés, mais l’ensemble, tout en reconnaissant qu’il s’agit de l’adaptation libre (et non pas une reproduction) d’un classique-culture américain, insiste (et c’est tant mieux) pour conserver les valeurs culturelles indiennes tout en les remettant en cause, notamment sur la question des femmes – Kareena Kapoor par toujours convaincante.
Et dans la finale, la boucle est bouclée de façon majestueuse, fidèle à une certaine tradition. Après le très beau Secret Superstar (2017), Advait Chandan réussit malgré tout un petit tour de force avec ce second long métrage.
Qu’importe, le film mise sur l’émotion et sur ce chapitre, ça fonctionne du moment où on se laisse emporter par ce sentiment si éloigné, aujourd’hui, de notre quotidien. C’est un atout propre à Bollywood, parfois manipulateur, tantôt fonctionnel. On peut également compter sur la direction photo de Satyajit Pande (du très beau Dangal / Wrestling Competition, de Nitesh Tiwari, toujours avec Aamir Khan) et sur l’inimitable contribution de Pritam à la direction musicale.
Comme plusieurs films bollywoodiens, Laal Singh Chaddha est un mélange d’éléments filmiques qui, par le biais d’un message social, contribue, ne serait-ce que subrepticement, à bousculer les valeurs conservatrices de la majorité des Indiens. Si les Occidentaux arrivent à saisir cette dynamique, ces films peuvent être perçus différemment.
Et dans la finale, la boucle est bouclée de façon majestueuse, fidèle à une certaine tradition. Après le très beau Secret Superstar (2017), Advait Chandan réussit malgré tout un petit tour de force avec ce second long métrage.
N’eût été de son adaptation d’un film important du cinéma américain et du fait que la Paramount est, en partie, notamment en Europe, associée à la distribution, les quelques critiques des États-Unis auraient ignoré le film.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 12 août 2022
SUCCINCTEMENT. Florence, Hubert et André se sont donné rendez-vous pour une ronde de golf par un bel après-midi d’été. Les deux premiers forment un couple, André est un ami proche et un partenaire d’affaires d’Hubert. Arrive alors Michel, un golfeur solitaire au charisme particulier.
Le FILM de la semaine.
CRITIQUE. ★★★★
texte Élie Castiel
En 2019, Mont Foster, son premier long métrage, nous avait séduit par son écriture ciselée, rappelant comme nous le mentionnons, le cinéma d’Alain Jessua. Cette fois-ci, une nouvelle plume dans la scénarisation du second opus, Les tricheurs. Une plume acerbe, pince-sans-rire, jouant avec la langue comme s’il s’agissait d’un combat entre la logique et le non-sens, entre ce qui étonne et qui laisse faussement indifférent, puisque le film joue souvent avec la notion du double : émotion-insensibilité, énigme-découverte, sexe-sexualité (qui ne veut pas nécessairement dire la même chose). Dans l’ensemble, ce qui paraît comme une absence de pathos, sauf celui du cinéma : tourner dans un lieu quasi-unique (excepté pour quelques retours en arrière ou plutôt brefs moments parallèles pour illustrer tels ou tels propos).
Règlement(s)
de
comptes
Un jeu à quatre par le biais d’un partie de golf, peu ordinaire, véritable prétexte à un règlement de comptes – on ne dira pas grand-chose, sauf qu’il est en partie question d’une maison pour personnes âgées – on arrête là. Trois hommes au mi-temps de l’âge et une femme, belle, sculpturale, qui a décidé d’avoir la même liberté de jeu (dans tous les sens du terme) qu’eux.
Dans un genre d’exercice qui rappelle le cinéma d’un Wes Anderson, pour son côté absurde ou encore d’un Roy Andersson, mais tout de même moins toxique, bien que… Godbout philosophe, à leur instar, avec un brin d’espièglerie entre les mots de la tendresse ordinaire et ceux du constat social.
Comment régler ses différents!?
Mais Godbout demeure intègre. Ses références à ces deux cinéastes ne sont pas des calques, mais des clins-d’œil, tant par la portée de la mise en scène, folle, ludique, teintée d’une étrange sensation d’absence en même temps que par ces fausses idées que rien ne se passe dans cette étrange « partie de compagne » inusitée où les personnages, bien que réels, bâtissent un jeu de correspondances et de champs/contrechamps qui les situent dans un non-lieu, un endroit neutre, pire encore un espace idyllique serein où tout peut arriver.
Le quatuor dont il est question : Hubert (très efficace Benoît Gouin), André (excellent Steve Laplante, jouant la carte des divers registres), Michel (Alexandre Goyette, entre l’air candide et la révolte intérieure) et Florence (Christine Beaulieu – découvrir son jeu est en soi une énigme insoluble tant la comédienne s’emploie de façon brillante à brouiller les pistes). Et soulignons la présence de Sébastien René (rôle de Sepp), dans une prestation inégalée.
Louis Godbout explore son côté homme-de-pensée sans trop de démonstration, sur la pointe des pieds malgré les apparences, laissant intentionnellement le soin aux spectateurs de s’interroger sur leur présent taciturne. Le cinéma québécois est ainsi à l’ère de l’universalité, jouissivement différent dans ses propres termes.
La fin nous laisse pantois et établit admirablement bien les rapports sociaux de notre civilisation occidentale contemporaine. Sans trop dévoiler, entre les vrais et les faux sentiments, entre l’attrait du sexe et le néant, entre la responsabilité sociale et l’inconscience sans doute non préméditée.
Ce récit contemporain, faisant allusion, notamment par ses dialogues, à l’incommunicabilité ambiante, est pourtant réhabilité par l’extraordinaire bande sonore de Jean Massicotte et Guy Bernier, notamment pour leurs sonorités hindoues (sitar, tablas).
Louis Godbout explore son côté homme-de-pensée sans trop de démonstration, sur la pointe des pieds malgré les apparences, laissant intentionnellement le soin aux spectateurs de s’interroger sur leur présent taciturne. Le cinéma québécois est ainsi à l’ère de l’universalité, jouissivement différent dans ses propres termes.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Louis Godbout
Scénario Louis Godbout
Direction photo Jean-François Lord
Montage Claude Palardy
Musique Jean Massicotte Guy Bernier
Réalisateur : Louis Godbout Essayer chaque fois une nouvelle méthode.
Genre(s) Comédie noire
Origine(s) Canada [Québec]
Année : 2022 – Durée : 1 h 33 min
Langue(s) V.o. : français Les tricheurs
Dist. [ Contact ] @ K-Films Amérique
Classement Visa GÉNÉRAL [ Déconseillé aux jeunes enfants ]