P R I M E U R [ En Salle ] Sortie Vendredi 17 juin 2022
SUCCINCTEMENT. Une histoire de rêves brisés, de vérités cachées, de drogue, de maux sociaux et bien plus encore. Quelque part, dans un village du Pendjab.
S A N S COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Rana Ranbir
Genre(s) Comédie dramatique
Origine(s) Inde
Année : 2021 – Durée : 2 h 06 min
Langue(s) V.o. : pendjabi; s.-t.a. Posti
Dist. [ Contact ] @ Imtiaz Mastan
Classement Visa GÉNÉRAL
Diffusion @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
P R I M E U R [ En Salle ] Sortie Vendredi 17 juin 2022
SUCCINCTEMENT. Le parcours étonnant d’un golfeur amateur britannique.
CRITIQUE.
★★★
texte Luc Chaput
Un golfeur mal chaussé
Un ouvrier emprunte avec ses collègues un passage pour sortir de l’usine. Il ouvre son manteau pour montrer son chandail à motifs écossais, signe de son lien avec un célèbre club de golf britannique.
Un grutier anglais découvre accidentellement le golf à la télé et est pris d’une passion pour ce jeu. Avec peu de moyens financiers, il pratique les divers aspects de ce sport en les étudiant au moyen de livres d’instruction. Maurice Flitcroft décide de s’inscrire à l’Omnium britannique. Le terme Open veut dire selon lui ouvert à tous alors qu’il n’était réservé qu’aux véritables professionnels. Il réussit à y participer en 1976 et à atteindre le pire score pour une journée de l’histoire plus que centenaire de ce tournoi. La presse le surnomme le pire golfeur au monde.
Se prendre malgré tout pour un professionnel.
Le scénario du comédien Simon Farnaby, tiré du livre qu’il a coécrit avec Scott Murray, retrace le parcours improbable de cet ouvrier spécialisé et de sa famille. Ses deux jumeaux étaient d’ailleurs des passionnés de danse disco. La mise en scène de Craig Roberts retrouve dans des séquences de rêve des similitudes avec d’autres longs métrages britanniques comme A Matter of Life and Death (Stairway to Heaven / Une question de vie ou de mort) de Michael Powell and Emeric Pressburger. La recréation minutieuse des années 70 permet à Mark Rylance et Sally Hawkins, dans le rôle de son épouse Jean, d’incarner des personnages dans leurs multiples facettes. Une veine satirique sur la différence de classe et d’éducation en Grande-Bretagne s’estompe à mesure que l’histoire avance. Des gags visuels et des dialogues amusants pimentent cet hommage à un excentrique, reflet actuel atténué de la grande époque des comédies de mœurs du studio Ealing (Kind Hearts and Coronets / Noblesse oblige, de Robert Hamer).
La recréation minutieuse des années 70 permet à Mark Rylance et Sally Hawkins, dans le rôle de son épouse Jean, d’incarner des personnages dans leurs multiples facettes.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Craig Roberts
Scénario Simon Farnaby D’après le livre de Scott Murray et de Simon Farnaby
Direction photo Kit Fraser
Montage John Amos
Musique Isobel Waller-Bridge
Craig Roberts. Arriver au but.
Genre(s) Biographie sportive
Origine(s) Grande-Bretagne
Année : 2021 – Durée : 1 h 46 min
Langue(s) V.o. : anglais The Phantom of the Open
Dist. [ Contact ] @ Métropole Films
Classement Visa GÉNÉRAL
Diffusion @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES ★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★Mauvais. 0 Nul. ½ [ Entre-deux-cotes ]
P R I M E U R [ En Salle ] Sortie Vendredi 17 juin 2022
SUCCINCTEMENT. Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée de Tunis dont il tombe amoureux.
Le FILM de la semaine.
CRITIQUE.
★★★★
texte Élie Castiel
Française bien ancrée dans sa nouvelle culture, d’origine tunisienne, parents bourgeois tenant mordicus aux règles de la majorité, d’une certaine bienséance hypocrite, à certains codes moraux d’un autre temps, faussement ouverts d’esprit. Leur fille, Farah, bonne étudiante à la Sorbonne, où un cours de littérature situe les anciens écrits arabes en matière de sexualité et de poésie érotique. Farah rêve de cette liberté d’esprit, de ce rapport du corps matériel au physique, non pas par pur dévergondage, mais intellectualisant sa propre physicalité, la placer en rapport avec une pensée intellectuelle précise et libérée de toutes contraintes faussement morales. Comme un rejet du sexe comme expression naturelle.
Et puis Ahmed, lui, d’origine algérienne. Il arbore une timidité qu’il croit être qualité, une gêne qui ne s’explique pas, presque que de l’incrédulité; et pourtant, une envie sans doute virile de refuser de s’avouer vaincu même si, ou parce que face à une jeune femme de sa propre culture; et si les « amoureuses » intentions de la belle ne seraient pas en fin de compte un jeu de provocation?
L’initiation
Faire semblant de lire, pour se distraire de ce qu’on a dans la tête.
L’originalité du film de Leyla Bouzid, regard donc féminin, réside essentiellement dans la rectitude morale de Farah, convaincue par ses lectures, sa propre physicalité, son environnement extérieur à la maison, à une idée de la sexualité selon une approche occidentale. Ses racines signifient quelque chose, mais n’ont rien à voir avec son corps social et celui qui est sien. D’ailleurs, Bouzid tourne à l’occidental, ne se permettant que quelques brèves séquences où le choc des cultures se fait sentir.
Entre ce jeune couple qui paraît magnifiquement assorti – elle est splendide, un corps (impar)fait dégageant une sensualité affirmée; il est beau gosse, attrayant par sa timidité invitante. Un couple qui se forme, qui se défait, qui essaie de se réinventer. En classe, encore une fois, on lit un recueil (Le jardin parfumé) sur la sexualité dans le monde arabe et ses multiples possibilité et le débat est fort constructif, pour les unes et pour la plupart des uns.
Provocation bienvenue de la part de Bouzid, signataire de plusieurs courts et d’un premier long, À peine j’ouvre les yeux / Bialkad ‘aftah eayni (2015), inédit ici en salle, mais présenté au TIFF (Toronto). Hasard ou coïncidence, la jeune fille s’appelle là aussi Farah et a les mêmes cheveux frissés que la Farah de cette Histoire d’amour et de désir, comme si cette ouverture, malgré les obstacles, se transmettait petit à petit de génération de jeunes femmes modernes arabes en génération.
Un scénario risqué, deux comédiens exceptionnellement éloquents et venant de Leyla Bouzid, une tendresse envers le mélodrame familial qui se transforme, comme par magie, en « libération des corps ».
Timide, Ahmed, et pourtant face à ce dilemme auquel font face la plupart des Hommes musulmans lorsque confrontés aux choses du sexe, ils ont affaire aux femmes de leur propre race et le parcours vers une certaine acceptation de la femme maghrébine libre n’est pas le même.
Bouzid est pourtant bonne joueuse, interrompt l’acte lorsqu’il le faut, assure tout de même une continuité érotique qui ne dément pas et, fidèle à une approche orientale de la démonstration, évite l’excès, invitant le spectateur au fantasme, à l’imagination, aux mille et une représentations qui peuvent germer dans son esprit. Honnêtement, c’est beaucoup plus fort de cette façon!
Un scénario risqué, deux comédiens exceptionnellement éloquents et venant de Leyla Bouzid, une tendresse envers le mélodrame familial qui se transforme, comme par magie, en « libération des corps ».
Comme le titre du film, un peu anachronique… et c’est ce qui fait sa radieuse beauté. Une tendresse sensuelle qui ose dire son nom.