P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 06 mai 2022
SUCCINCTEMENT. Ève Vernet a été la plus grande créatrice de roses. Aujourd’hui, elle est au bord de la faillite, sur le point d’être rachetée par un concurrent puissant.
CRITIQUE.
★★★
texte Élie Castiel
Idéal pour la fête des Mères. Notamment pour l’interprétation lumineuse de la toujours habile Catherine Frot, et un trio de comédiens, deux de métier dans plus d’une trentaine de rôles (Marie Petiot/Nadège et Fatsah Bouyahmed/Samir), mais surtout le nouveau venu Manel Foulgoc (première expérience dans le long métrage) sur qui il faudra d’ores et déjà compter.
La réalisation, label qualité-France, pour certains « comme au bon vieux temps », situe ses personnages dans une France profonde, celle des vergers de roses légués par les parents. Ici, le paternel de Ève Vernet qui a toujours su que sa vie serait, après son départ, dédiée au travail de rosière, sans compagnon, ni enfant. Mais elle ne s’en plaint pas, confirmant ainsi le rapport fusionnel qu’elle entretenait avec son père, le même amour des fleurs fines.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 06 mai 2022
SUCCINCTEMENT. Tareq et sa famille sont des réfugiés syriens qui s’installent au Canada, dans la petite ville d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Le choc est immense, et les barrières culturelles et de langue sont difficiles à surmonter. Que faire pour s’en sortir. D’après un fait vécu.
CRITIQUE.
★ ½
texte Élie Castiel
À coup de calories
Touchant mais jusqu’au délire populiste, bien intentionné malgré un sujet grave, le plus accessible possible dans le but d’atteindre un large public. Quel mal à ça? Aucun, sauf que ça ne laisse aucune place à l’imagination des spectateurs. Tout est prêt à consommer. Le film ne lésine pas devant les codes régis par un certain cinéma rassembleur et, mine de rien, n’hésite pas à dépasser ses limites pour atteindre le « cœur » des âmes les plus récalcitrantes en matière d’émotion.
Pour le Canadien Jonathan Keijser, dont c’est ici le premier long métrage de fiction après une série de courts, un fait divers suffit pour raconter une histoire sur le partage, le rapport à l’autre et montrer jusqu’à quel point ce pays peut être aussi accueillant. Bien entendu, le parti Libéral est encensé, les anglophones semblent bien plus ouverts que les francophones (même si ce n’est pas vraiment indiqué dans le film) et n’ont aucun problème avec la langue dominante. Mais parvenir à poursuivre ses études de médecine dans une université au Canada pour un étranger fraichement arrivé n’est pas chose simple pour le principal intéressé, Tareq (très bon et charismatique Ayham Abou Ammar), qui finira par…
Réussir coûte que coûte, le sourire aux lèvres.
Les hauts et plutôt les bas de cette famille syrienne musulmane forcée de quitter leur pays pour aller se réfugier au Canada – Ici, la ville d’Antigonish, en Nouvelle Écosse – sert de quartier général au efforts menés par ces personnes venus d’un ailleurs aux coutumes opposées.
C’est Canadien, autrement dit délibérément positif, excessivement poli, accueillant, même si à l’intérieur des chaumières, les propos peuvent être controversés. La débrouille est de mise et, de fil en aiguille, ou plutôt de lait, de sucre et de cacao, on arrive à donner le goût aux habitants d’une nouvelle forme de chocolat, ce qui ne plait guère à la principale chocolatière.
Quiproquos, arguments pour ou contre au sein des Hadhad qui, très sincèrement, se sont très bien débrouillés malgré les désagréments du quotidien.
Dans Peace by Chocolate, d’une façon ou d’une autre, « tout le monde il est travaillant, tout le monde il est gentil ». Et ce n’est pas un problème pour une femme musulmane de porter le voile. Personne ne voit aucun inconvénient à ce détail.
Les intentions sont louables, mais mal exprimées. Comptons néanmoins sur l’excellente interprétation du regretté Hatem Ali (le père), réalisateur-comédien, originaire des hauteurs du Golan. Dommage, le drame syrien méritait bien mieux que cela.
Un premier long métrage sous le signe de la bonne humeur, avec ses nombreux hauts et ses quelques bas. Plaira aux amateurs de bon sentiments, le film confirmant qu’en dépit des nombreux obstacles, on finit toujours par croire que « ça va bien aller ».
En attendant, laissez-vous tenter par ces chocolats, parait-il, succulents, même si c’est à coup de hautes valeurs énergétiques. Le reste, une petite industrie qui a fait sa marque et continue, en appuyant récemment le combat que mènent les Ukrainiens pour leur liberté.
Les intentions sont louables, mais mal exprimées. Comptons néanmoins sur l’excellente interprétation du regretté Hatem Ali (le père), réalisateur-comédien, originaire des hauteurs du Golan. Dommage, le drame syrien méritait bien mieux que cela.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Jonathan Keijser
Scénario Jonathan Keijser Abdul Malik
Direction photo Benoit Beaulieu
Montage Mathieu Bélanger Jonathan Keijser
Musique David Bertok
Genre(s) Comédie dramatique
Origine(s) Canada
Année : 2021 – Durée : 1 h 37 min
Langue(s) V.o. : anglais; s.-t.f. Du chocolat pour la paix