TRIBUNE
LIBRE.
texte
Sylvio Le Blanc
J’ai souvenance que des dirigeants de l’Union des artistes (UDA) et de l’Association nationale des doubleurs professionnels (ANDP) ont, par le passé, loué l’exemplarité de la major Disney quant au doublage. Le premier groupe de divertissement au monde1 fait toujours doubler ses productions audiovisuelles ici, mais une ombre se profile au tableau : par souci d’économie, les textes sont de plus en plus souvent adaptés en France.2
Or, la spécificité du français québécois a toujours été le principal argument avancé par l’UDA et l’ANDP pour convaincre les majors de faire doubler leurs productions ici. Ces dernières décennies, les deux associations leur ont en effet fait savoir à moult reprises que « les Québécois désirent avoir accès à des films et des séries télévisées doublés ici, qui leur ressemblent et qui tiennent compte des particularités linguistiques et culturelles d’ici ».3 Dans le même temps, elles ont convaincu la majorité des Québécois que « ce combat pour le doublage en retourne surtout d’une chose : l’identité québécoise. Une production traduite au Québec permet au doublage québécois de mettre de l’avant ses couleurs ».4
Pour le président de l’UDA en 2001, Pierre Curzi, il s’avérait « essentiel et légitime d’avoir accès aux cinématographies étrangères, particulièrement celle des Américains, dans une langue française respectueuse, dans sa musicalité comme dans sa structure et le choix de ses mots, de notre identité francophone à l’intérieur d’un contexte nord-américain ».5
En plein doublage.
Français ou québécois ?
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