P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 30 septembre 2022
SUCCINCTEMENT. Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme.
S A N S COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Krishna Buozyle Bruno Samper
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 30 septembre 2022
SUCCINCTEMENT. Une équipe de quidams québécois participe de loin à l’expédition sur Mars.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Luc Chaput
Concours
de
circonstances
Lors d’une réunion d’un groupe, la question de la consommation quotidienne des cubes de sucre se pose et crée des tensions.
Sur une ancienne base militaire, à l’équipement informatique vieillot, cinq volontaires se rencontrent pour la première fois. Ils seront les doubles terrestres d’une équipe de la NASA qui vient d’arriver sur Mars. Choisis pour leurs similitudes psychologiques avec les véritables astronautes, ils endossent ainsi leurs personnages comme des acteurs.
Toutefois le scénario de la mission est à construire sur une longue période contrairement à une pièce ou une minisérie dont les acteurs connaissent l’issue. Ces personnalités différentes doivent donc interagir dans ce milieu fermé et interpréter les signaux venus de l’espace.
Soutenu avec vivacité par Sara Mishara à la cinématographie et André-Line Beauparlant à la direction artistique, le périple conduit par le cinéaste prend un virage plus dramatique pour certains dont David, joué avec adresse par Steve Laplante, qui comprennent qu’il y a loin de la coupe aux lèvres pour les gagnants de ce concours.
L’écart d’un point de vue physique ente les volontaires terrestres et les Martionautes est un des filons par lequel Stéphane Lafleur et son coscénariste Éric K. Boulianne (Les barbares de La Malbaie) élabore certaines variations dans leur récit. Des réflexions sur les réunions de groupe, la constitution d’un programme d’activités et les conversations entre des individus diversifiés sont inscrits dans une mise en scène misant sur des reprises décalées, ironiques même, de moments choisis et des références à certains classiques de la science-fiction.
Soutenu avec vivacité par Sara Mishara à la cinématographie et André-Line Beauparlant à la direction artistique, le périple conduit par le cinéaste prend un virage plus dramatique pour certains dont David, joué avec adresse par Steve Laplante, qui comprennent qu’il y a loin de la coupe aux lèvres pour les gagnants de ce concours.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 30 septembre 2022
SUCCINCTEMENT. Face-à-face entre un policier coriace, Vikram, et un redoutable gangster, Vedha.
CRITIQUE. [ En salle ]
★ ★ ★ ½
Un
exemple
brillant
de
mise
en scène
texte Élie Castiel
Deux super-vedettes bollywoodiennes, Saif Ali Khan et Hritik Roshan, celui-ci, qu’on n’avait pas vu, injustement, depuis deux ou trois ans. Pushkar-Gayatri, un couple de cinéastes, probablement mari et femme dans la vraie vie. Un remake de leur film éponyme de 2017 (en langue tamoul), avec d’autres comédiens, apparemment un succès d’estime de la part de la critique, et public également. Nous n’avons pas visionné la première version.
L’édition 2022, en hindi, s’avère mémorable dans sa mise en scène, alerte, sans concessions, recherchant avidement des beautés formelles à la violence, elle, crue, organique, d’une exubérance troublante, substituant son aspect graphique abondamment illustré au plaisir, osant dire, pervers, du regard. L’œil voyeur est constamment séduit.
Le spectateur est ainsi convoqué, prêt à digérer ces images sensationnelles que seul Bollywood peut se permettre, sans censure lorsqu’il s’agit d’actes d’agression. Et comme toujours, ce message social pérenne que l’on retrouve dans la plupart des films indiens. Une question de culture. Le rachat, sans doute, mais à un prix? Le crime ne paie jamais.
Derrière ce maelström de séquences à la limite du récit surréaliste, des personnages équivoques, des faux coupables, des faux innocents; une galerie d’individus, particulièrement de la gent masculine qui osent représenter la corruption qui sévit dans la jungle urbaine, autant de la part des mafias locales que chez le corps policier. Trahison, pots-de-vin, combines, méthodes de travail douteuses. Et lorsqu’on a la mauvaise fortune d’être quelqu’un de droit… Pour Khan et Roshan, un projet en or. Idem pour le couple de réalisateurs. Deux vedettes dans un face-à-face extraordinairement filmé.
Saif Ali Khan (à gauche), Hritik Roshan (à droite). Un face-à-face cinématographique ou rivalité entre stars?
Est-ce les parties adverses qui se confrontent ou les deux comédiens, tous deux puissants, qui évaluent leur propre travail face à la caméra? Rivalité entre deux stars? Un duel d’acteurs, comme on dit souvent, mais qui entre les mains du couple, deviennent tout d’un coup conscients de leurs conditions et se donnent complètement à cet exercice de style vigoureux, presque sensuel; les corps se battent, luttent, se blessent, tue sans aucune arrière-pensée, mais au contraire, heureux qu’ils puissent débarrasser la société des pommes pourries.
Et soudain, dans quelques brèves, voire même très brèves séquences, plus dans le cas de Vikram/Khan que Vedha/Roshan, leur faiblesses, leur vulnérabilités sont étalées au grand jour.
Encore une fois, les cinéastes indiens, caressés par certains films occidentaux de genre, prouvent jusqu’à quel point ils peuvent, eux aussi, leur emboîter le pas avec, souvent, plus d’originalité.
Une seule séquence chorégraphique dans ce film. Totalement obsédante, avec un Hritik Roshan possédé par le diable en personne. Enlevante, comme toujours sexuellement motivée, sur une musique aussi brillante. À l’instar des scènes de luttes, plus proches de la chorégraphie que de ces codes conventionnels.
Car le film est un labeur d’amour porté au cinéma de genre. Autant les cinéastes que les protagonistes l’ont parfaitement compris et se jettent avec toute la dévotion voulue dans ce projet ludiquement fou et admirablement visuel.
Encore une fois, les cinéastes indiens, caressés par certains films occidentaux de genre, prouvent jusqu’à quel point ils peuvent, eux aussi, leur emboîter le pas avec, souvent, plus d’originalité.