P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 18 mars 2022
SUCCINCTEMENT. Amanda élève sa fille dans une ferme américaine. Bientôt, la famille d’Amanda, originaire de Corée, débarque chez elle. Petit à petit, l’angoisse de se transformer en sa propre mère inquiète Amanda.
SANS COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Iris K. Shim
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 18 mars 2022
SUCCINCTEMENT. Dans une ferme isolée du Texas, une équipe de tournage arrive pour réaliser un film pornographique. Leurs hôtes, un vieux couple reclus, s’intéressent particulièrement à leurs jeunes invités. Pour quelles raisons?
CRITIQUE.
★★★
texte Élie Castiel
Toute
tentative
de séduction
sera châtiée
Véritable insomniaque assumé des films d’épouvante, fortement influencé par l’esthétique de The Texas Chainsaw Massacre / Massacre à la scie / Massacre à la tronçonneuse (1974), le chef-d’œuvre de genre tobe-hooperien, Ti West, responsable de quelques slashers délirants, signe ici un film auréolé d’un soupçon de controverse.
Le résultat est surprenant. C’est le climat d’ensemble qui endosse l’adhésion des spectateurs. Un climat où l’horreur de la mort s’intègre à une conception de l’érotique; Éros et Thanatos libèrent leurs pulsions les plus primaires pour s’adonner à un exercice de style époustouflant.
La femme de l’hôte est sans doute le principal attrait du film. La séquences de la dernière étreinte charnelle avec son mari, qui souffre du cœur, est d’une sensualité et dans le même temps d’une émotion à fleur de peau. La caméra, en plongée excessive, comme sil elle sortait ses lentilles d’un trou du plafond, enregistre ces ébats de la dernière chance qui reproduisent en quelque sorte ceux des jeunes adultes venus pour tourner un film porno dans ce désert du Texas (bien que tourné en Nouvelle-Zélande).
L’eau, une façon de se purifier.
West filme le gore avec une frénésie qui rejoint parfois Mario Bava, notamment dans l’intérieur des hôtes maléfiques, mais lui administre une hémoglobine post-moderne, succès des divers événements Fantasia de l’Occident (et d’autres endroits du monde). Le sang n’est plus un liquide, mais sa couleur est celle de la mort, certes, mais aussi de l’Érotique, du plaisir, de la sexualité déchaînée.
Le vide quasi-total de l’environnement rural, inquiétant aussi bien qu’ouvert à toutes les possibilités procure à West cette envie, ce désir de filmer l’interdit, le tabou (d’où cet extrait en noir et blanc où les sermons d’un prédicateur parmi tant d’autres dans l’Amérique de droite soulèvent les aléas, les dangers du sexe et des velléités du plaisir sans procréation.
West filme le gore avec une frénésie qui rejoint parfois Mario Bava, notamment dans l’intérieur des hôtes maléfiques, mais lui administre une hémoglobine post-moderne, succès des divers événements Fantasia de l’Occident (et d’autres endroits du monde). Le sang n’est plus un liquide, mais sa couleur est celle de la mort, certes, mais aussi de l’Érotique, du plaisir, de la sexualité déchaînée.
La mise en scène se permet également quelques observations psychologiques, pas très élaborées, mais assez pour reconnaître en Ti West un cinéaste de genre qui se pose bien des questions.
Mia Goth (Maxine, la jeune actrice porn, et Pearl, la vieille dame) à l’aise dans deux rôles aux antipodes l’un de l’autre, produit un effet dévastateur. Elle illumine l’écran entre l’attrait du désir charnel et son absence, manifestée par la scène décrite précédemment, une sorte de vengeance face à l’inévitable vieillesse et à la décrépitude du corps. À ce qui n’est plus. Bouleversant. Exigeant.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Ti West
Scénario Ti West
Direction photo Eliot Rockett
Montage David Kashervaroff Ti West
Musique Tyler Bates Chelsea Wolfe
Ti West
Genre(s) Suspense d’épouvante
Origine(s) États-Unis Nouvelle-Zélande
Année : 2022 – Durée : 1 h 45 min
Langue(s) V.o. : anglais / Version française X
Dist. [ Contact ] @ V V S Films
Classement Interdit aux moins de 16 ans [ Violence / Érotisme ]
En salle(s) @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES ★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★Mauvais. 0 Nul. ½ [ Entre-deux-cotes ]
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 18 mars 2022
SUCCINCTEMENT.
Un 4×4 parcourt les rues de Port-au-Prince, transportant des Haïtiens.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte Luc Chaput
Un Toyota Land Cruiser suit dans une rue achalandée de la capitale haïtienne un tap-tap. Le contraste entre ce taxi communautaire et le lourd véhicule blanc est flagrant.
L’artiste multidisciplinaire montréalais Emanuel Licha s’intéresse depuis longtemps dans ses installations et ses vidéos à la représentation de certains lieux et l’effet que ceux-ci ont sur leurs occupants (Hotel Machine). À la suite du tremblement de terre de janvier 2010, de nombreuses organisations humanitaires gouvernementales et plus ou moins indépendantes ont pris pied dans ce pays des Antilles. Elles y ont assurément prospéré. Leur véhicule de prédilection est le Toyota Land Cruiser surnommé en créole zo reken soit os de requin à cause de la forme de sa calandre. Le cinéaste emploie donc un de ces gros v.u.s. pour promener sa caméra dans les rues de cette métropole. Ses qualités de manœuvre et sa hauteur sont utiles pour naviguer entre les bosses et autres anfractuosités de ces venelles, rues et boulevards.
Déplacement du regard
L’intérieur d’un taxi reken, un centre de socialisation.
Ce long métrage offre une vision différente et pénétrante sur ce pays en prises avec de dangereux soubresauts et où l’aide internationale semble être devenue une industrie majeure.
Conduit par Pascal Antoine, le reken devient un tap-tap différent accueillant pour de courts, moyens ou plus longs trajets des habitants de la ville. Les échanges verbaux entre la petite équipe et les passagers occasionnels permettent de donner une auscultation protéiforme à la situation du pays. Des barrages et manifestations ponctuent également ces parcours à différentes heures de la journée dans ce paysage urbain vallonné.
La distance entre le véhicule représentant habituel de forces étrangères et ses nouveaux occupants éphémères se construit au fur et à mesure de ce long métrage. Les bruits et les couleurs sonores de l’environnement sont intégrées avec adresse par Catherine Van Der Donck. Ce long métrage offre une vision différente et pénétrante sur ce pays en prises avec de dangereux soubresauts et où l’aide internationale semble être devenue une industrie majeure. Vue aux RIDM, l’œuvre de Licha reste dans les mémoires et mérite tous les prix qu’elle a déjà remportés.