SYNOPSIS SUCCINCT Des nazis aux commandes de chars d’assaut tirés directement de la Seconde Guerre mondiale, une police locale en ruine et un groupe de nudistes révolutionnaires : voilà le contexte dans lequel Pierre et Juliette se rencontrent. Un étrange récit amoureux.Suite
SYNOPSIS SUCCINCT Cuba, les années 1980. Le rebelle Carlos – affectueusement nommé par son père, Yuli – a toujours réussi à éviter les pupitres d’école. Espérant avoir une vie meilleure, Pedro envoie son fils talentueux à l’Académie nationale de ballet de Cuba. Contre la volonté du jeune garçon.
< FILM de la semaine > texte Élie Castiel
★★★★
Au scénario, Carlos Acosta, du Royal Ballet de Londres, et Paul Laverty, signataire des scénarios de Ken Loach. Parfait duo pour une biographie, éprise d’une approche populaire mais dans le même temps évitant le sensationnalisme gratuit et plus que tout le pathétique larmoyant. Car ici, l’écriture est guidée par un fort sentiment de vrai, de pudique, de réalisme pur, non celui exotique et dénué de raison.
Cuba danse
Avec Laverty comme éducateur et Acosta comme accompagnateur, on ne peut que se fier au talent d’une Icíar Bollaín totalement investie dans un film où l’apprentissage est plus un style de vie qu’une forme de contrainte rigide.
Yuli, c’est aussi un film sur une certaine forme de machisme cubain qui défie les règles de comportement masculin dans cette partie du monde. La politique, elle, est indicible, quasi muette, la réalisatrice tenant à illustrer une Havane où les cœurs vibrent, le temps passe et la vie continue.
La mise en scène, fidèle, et c’est tant mieux ainsi, aux meilleurs biographies, ne craint pas la continuité. Averty surtout en est conscient et livre un récit, grâce aussi au principal intéressé, d’une bouleversante vérité oscillant entre la nostalgie et le devenir prometteur.
Et dans cette île tropicale, on sent que le socialisme tant rêvé et célébré, tend à se diluer en raison d’une timide, mais voulue ouverture au monde. Sur ce point, l’univers de Carlos Acosta est un monde à part, un territoire où par la création artistique, la liberté rêvée dans tout inconscient se manifeste sans vraiment se montrer.
Et le père, celui par qui un destin envoûtant se crée, celui qui, par sa persévérance, moyen de contourner ses racines de déraciné, parce que noir, inculque à son fils ce sentiment d’être le propre responsable de son destin.
Icíar Bollaín… signe ici un film d’une grande délicatesse morale, soulignant dans le même temps un genre cinématographique dont le monde a aujourd’hui tant besoin.
Il y a surtout le personnage de Carlos Acosta, mû par un sentiment d’impuissance qui, au fil du temps, devient un rempart non pas contre un pays incapable de changer son avenir, mais au contraire, une force pour mieux l’aimer, le comprendre, essayer de participer aux changements qui s’imposent, qu’importe le temps que cela prendra.
Icíar Bollaín, dont nous avions fortement apprécié en 2010 Même la pluie (También la lluvia), signe ici un film d’une grande délicatesse morale, soulignant dans le même temps un genre cinématographique dont le monde a aujourd’hui tant besoin.
En 2010, Simon Lambert publie La chambre, prix Robert-Cliche du premier roman. Nous ne l’avons pas lu. Dommage pour nous. Son deuxième est notre première incursion dans un univers particulier, singulier, notamment en ce qui a trait au style d’écriture. Une plume qui se réinvente, déconstruit pêle-mêle les codes souvent intransigeants du roman post-moderne. Sans complexe, s’en fichant des puristes en matière de la langue française, s’appropriant une québécitude affranchie, libérée et, plus que tout, fière de ses racines, de son identité nationale.