RÉSUMÉ SUCCINCT Tous les jours, Jay parcourt Tokyo au volant de son taxi à la recherche de sa fille, Lily. Séparé depuis 9 ans, il n’a jamais pu obtenir sa garde. Alors qu’il a cessé d’espérer la revoir et qu’il s’apprête à rentrer en France…
Un semblant de réconciliation.
B R E F S APERÇUS
| Du nouveau en ce qui a trait aux thèmes explorés dans le cinéma occidental : la garde des enfants dans la société nippone. Quelque chose de surprenant, d’autant plus que Duris parle japonais durant une longue partie du film. Il l’aurait appris phonétiquement ;
| De la mise en scène de Guillaume Senez, une tentative de rendre ces atmosphères, surtout nocturnes, dans un éclairage feutrés qui incite autant à la mélancolie qu’à la sensation de ne pas trouver l’issue au bout du tunnel ;
| C’est un film sur la paternité volée, pourrait-on dire. Rares sont les films qui mettent en scène « le père » comme la victime, même si au fond, dans cette histoire un peu compliquée par bouts, il l’aura cherché – quand même presque dix ans d’absence ! La fille qu’il cherche n’avait que trois ans lorsqu’il est parti ;
| Si certains peuvent questionner la présence de Jessica (très adroite Judith Chemla) dans cette histoire, force est de souligner que certaines séquences privilégient d’un état de grâce qui disparaît soudainement, jusqu’à la prochaine tentative ;
| Un film qui parfois oscille volontairement dans sa réalisation entre une volonté de naturel et des intentions à l’imaginaire et, comme résultat, un effort imparfaitement soigné.
RÉSUMÉ SUCCINCT Durant la guerre d’Irak, en 2006, une peloton de la marine américaine s’engage dans une mission dangereuse.
Immersion
en
terrain miné
CRITIQUE Élie Castiel
★★★ ½
Le ratio d’image 1.85 : 1 permet de situer ce huis-clos anxiogène dans un lieu sans issues, là où coûte que coûte, il faudra s’en sortir, s’assurant de rescaper du même coup les victimes et les blessés d’une attaque des forces djihadistes.
Le scénario se base sur des souvenirs issus de ce que la mémoire a retenu, longtemps après les évènements. Un tour de force dans la scénarisation et la mise en scène, d’une singularité à toute épreuve.
Montrer tout ou presque, quel que soit ce que la pensée immédiate permet ; ça paraît comme si au cours de l’écriture, la mémoire faisait des tours aux deux scénaristes-réalisateurs complices. D’où ces séquences, ou plutôt moments qui nous paraissent imprécis, n’allant nulle part. C’est ainsi.
La mise en scène de Ray Mendoza et Alex Garland procède d’une approche entre le réel insoutenable et une tentative de fictionnaliser le tout comme un film traditionnel de guerre. Ce va-et-vient entre ces deux approches se fait sentir, notamment dans la deuxième partie où l’action se met de la partie. Entre le lieu des combats et les forces ennemis, une séparation qui divise l’espace de lutte entre les forces du bien et celles du mal. Mais rien de manichéen dans l’approche des deux réalisateurs.
S’assurer que tout va bien.
Et le résultat s’avère encore plus intéressant. Tant dans le déroulement de scènes de combat, la tenue des dialogues que l’on a parfois de la difficulté à suivre, tout ce qui s’applique dans ce genre de situation.
Aucune musique, même si un certain Bobby Cole invente des sonorités adéquates au déroulement du film. Il s’agit de bruits intenses qui captent notre attention et créent pour ainsi dire une expérience immersive d’où on ne sort pas indemne.
La mise en scène de Ray Mendoza et Alex Garland procède d’une approche entre le réel insoutenable et une tentative de fictionnaliser le tout comme un film traditionnel de guerre. Ce va-et-vient entre ces deux approches se fait sentir, notamment dans la deuxième partie où l’action se met de la partie.
Entre le lieu des combats et les forces ennemis, une séparation qui divise l’espace de lutte entre les forces du bien et celles du mal. Mais rien de manichéen dans l’approche des deux réalisateurs.
Par les temps qui courent, Warfare, qui a plusieurs sens, comme guerre, bataille, lutte, combat, c’est à chacun de nous de se faire une idée. Un film qui repose entièrement sur la sensation que procurent les images en mouvement, cette plongée en plein cœur de l’action. Un film de guerre non conventionnel, défiant les codes d’un genre très prisé par les producteurs. Mais qui, ici, se permet de donner comme pensée que la guerre n’est pas un jeu d’enfant. L’une des plus honnêtes propositions de l’année, du moins jusqu’à présent.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Alex Garland
Ray Mendoza
Scénario : Alex Garland, Ray Mendoza. Direction photo : David J. Thompson. Montage : Fin Oates. Musique : Bobby Cole.
Genre(s) Drame de guerre Origine(s) États-Unis / Grande-Bretagne Année : 2025 – Durée : 1 h 36min Langue(s) V.o. : anglais & Version française Histoire de guerre