Pathaan
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 janvier 2023
[ Sortie devancée au mercredi 25 janvier 2023 ]
Pathaan est un agent du RAW, le service secret indien. Capturé et torturé par un groupe terroriste, ce sera la dernière fois qu’on aura entendu parler de lui. Mais…
CRITIQUE.
★★★★
Les
héros
ne
sont
pas
fatigués
texte
Élie Castiel
Un des rois de Bollywood, Shah Rukh Khan possède la quintessence du savoir-faire dans l’art de l’interprétation, quel que soit son répertoire, multiple et varié – action, aventures, débonnaire, comique, romantique et le reste. Ici, dans la peau d’un héros sans peur et sans reproches, un homme plus fort que son ombre dans un film d’action, sans interruptions, donnant l’occasion au jeune Siddharth Anand l’occasion de prendre ses rêves pour des réalités. Tourner « son » film d’action.
Sans doute qu’abreuvé de séries à la James Bond ou autres du même genre, sans compter qu’il fait partie de la génération nourrie aux jeux vidéo, Anand n’a de comptes à rendre à personne. Dès les premières images, Il perçoit son Pathaan comme non seulement un hommage bien sentie aux films de la même catégorie, mais bien plus, remue de fond en comble son imaginaire pour créer des situations à double-sens, à plusieurs sens même.
Une histoire d’espionnage, de virus disparu depuis des lustres et qu’un magnat veut ramener sur terre, un nouvel ennemi à abattre en la personne d’un ancien collègue (fébrile John Abraham) du RAW qui a décidé, en accord avec le scénario intelligemment ficelé, de changer de camp. Et une femme agent, double, mais pas sûr (Deepika Padukone, brillante, super-sexy dans un item number, comme toujours, de rigueur; ça se passe en Espagne et a créé l’ire d’une partie de la population urbaine en Inde. Sur ce point, des sous-entendus, pas si « sous » que cela, sur la situation entre la religion hindoue et la musulmane en Inde sont soulignés à petits gros traits pour qui veut l’entendre.
Et parlant de Padukone, elle nous offre une séquence où la femme reprend ses droits. Lors d’un combat, qu’elle gère avec un sens de la gestuelle quasi chorégraphique, elle est armée d’un fusil de combat en forme métaphorique de phallus guerrier, symbole de puissance. Tout en restant « femme », attirante à plus d’un degré, elle « virilise » soudain son corps le temps de liquider l’ennemi. Cette parenthèse indique jusqu’à quel point les jeunes cinéastes indiens sont conscients des changements intimes qui s’opèrent dans leur société.
C’est ainsi que le « Jai Hind » qui veut dire « Vive l’Inde » ou « Longue vie à l’Inde » est souvent prononcé dans les films hindis. Ici, cette déclaration nationaliste prend une signification politique particulière (comme c’est le cas, intentionnel, de plusieurs productions Bollywood) qui, pour les intéressé.es prend des proportions pour le moins peu louables.
La morale est bien sauve. Du coup, les héros ne semblent plus fatigués, mais prêts à tout pour perpétuer un genre de cinéma selon une éternelle tradition.
Qu’importe pour nous, Occidentaux. Pathaan se déploie à une vitesse vertigineuse et le montage d’Aarif Sheikh est un des plus subversifs, rapide, sans concessions, surmené, presque sans morale, profitant des multiples scènes d’action pour déployer sa magie des images. On peut en dire autant du directeur photo Satchith Paulose qui film comme s’il s’agissait d’un jeu où la rapidité n’a d’égale que cet amoncellement intempestif de cascades époustouflantes.
La présence amicale et bien participative de Salman Khan n’est que bienvenue. Elle se distingue par sa longueur, plus animée que dans la plupart des films. Il disparaît soudain pour revenir au générique de fin.
Vers la fin des crédits, les deux Khan, héros d’une autre époque pas si lointaine se posent la vraie question : qui, maintenant, vont les remplacer? Ils citent tels ou tels sont donner de noms, eux-mêmes pas si convaincus. Leurs échanges est un des plus truculents et autodérisoire, mais en même temps, donne accès à une nouvelle ère qui s’annnonce pour Bollywood; dans un sens, la venue d’une génération d’acteurs (et d’actrices) qui ne songent qu’à perpétuer une certaine tradition.
La morale est bien sauve. Du coup, les héros ne semblent plus fatigués, mais prêts à tout pour perpétuer un genre de cinéma selon une éternelle tradition.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Siddharth Anand
Scénario
Siddharth Anand, Shridhar Raghavan
Images
Stchith Paulose
Montage
Aarif Sheikh
Musique
Ankit Balhara, Sanchit Balhara
Vishal Dadlani, Shekhar Rajvani
Genre(s)
Action
Origine(s)
Inde
Année : 2022 – Durée : 2 h 30 min
Langue(s)
V.o. : hindi; s.-t.a.
Pathan
Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]