Petite fille
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 24 septembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Né garçon, Sasha se comporte comme une petite fille dès l’âge de trois ans. Le film suit son quotidien auprès de sa famille et à l’école.
CRITIQUE.
[ Sphère LGBT ]
★★★ ½
texte
Élie Castiel
Des 14 films de Sébastien Lifshitz, tous métrages confondus, les quelques fictions du début, comme le beau Presque rien (2000), le subtilement sulfureux Wild Side (2004) ou encore l’abouti Plein sud (2009), laissent la place aux documentaires, comme si ce passage au réel représentait, pour le cinéaste, l’aboutissement d’une longue recherche personnelle à sa propre orientation. Certes, avec Les invisibles, il n’était que normal que Lifschitz s’adresse à des générations plus âgées de gais et de lesbiennes ayant survécu aux nombreux préjugés et diatribes d’une société intolérante. La boucle est bouclée et le cinéaste peut ainsi continuer à tourner comme bon lui semble.
Libre arbitre
Aujourd’hui, où dans la sphère LGBT, la revendication du genre est contextualisée, le cinéaste a son mot à dire. Homme, Femme et les autres, quels que soient les nombres. Non seulement une question d’identité, mais de présence dans le monde, de réaffirmation d’une entité jadis perdue, occultée, ne signifiant rien. Au péril de compromettre les lois des puristes, qui existent encore nombreux.
Sasha se sent fille depuis les quatre ans. Quand même, assez tôt pour que sa particularité rejoignent le commun des mortels. Combats, souffrances (surtout des parents qui, à voir dans le film, semblent étrangement assez ouverts d’esprit, surtout le père).
Lifschitz se retire du plan, laissant le cadre aux principaux intéressés, Sasha, évidemment, la mère, le père, le milieu scolaire, l’école de ballet, la psychologue… et de courtes séquences d’extérieurs qui laisse entrer le soleil et sont comme des bouffées d’air frais. Façon de parler puisque Petite fille est une revendication – le titre l’indique – une mise en perspective des différentes façons de s’adapter à la vie.
Après deux décennies, le 21e siècle, particulièrement en Occident, le libre, le démocratique, annonce un futur quasi immédiat irréversible sur la condition du genre.
Oui, dysphorie ou dans un langage moins scientifique, mécontentement, tristesse, chagrin, dans ce cas-ci, de ne pas être né se qu’on l’en aurait voulu être. Les nouveaux temps permettent une transformation.
Dans la mise en scène de Lifschitz, le droit à l’enfance d’affirmer sa présence, son point de vue, aussi inoffensif soit-il.
Pour le meilleur ou pour le pire. Car en ces temps incertains, le présent manifeste farouchement son droit de cité, le passé carrément oublié et le futur, relégué aux calendes grecques.
Dans la mise en scène de Lifschitz, le droit à l’enfance d’affirmer sa présence, son point de vue, aussi inoffensif soit-il. La mère souffre et comprend. Le père est résilient. La psychologue ne suit que les codes de sa profession. Sasha, elle, a totalement appris à se connaître.
Quitte à ce qu’une fois adulte, elle choisisse son sexe de naissance. La société, on s’en fout.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Sébastien Lifschitz
Scénario
Sébastien Lifschitz
Direction photo
Paul Guilhaume
Montage
Pauline Gaillard
Musique
Artistes variés
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
France
Danemark
Année : 2020 – Durée : 1 h 28 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Little Girl
Dist. [ Contact ]
[ Cinéma du Parc ] @
Musique Box / MK2
Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
En salle(s) @
Cinéma du Musée
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]