Ponniyin Selvan – Part One

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 30 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Vandiyathevan entreprend de traverser le Chola pour livrer un message du prince héritier Aditha Karikalan. Les choses se compliquent en cours de routes. Intrigues, trahison, pouvoir obsessionnel. Une saga indienne à grands déploiements.

CRITIQUE.

★ ★ ★ ★

texte
Élie Castiel

Quand

le

 spectaculaire

transcende

les

conventions

Parmi les grands cinéastes indiens de la dernière
décennie encore en activité, Mani Ratnam peut se
joindre aux Sanjay Leela Bhansali, Milan Luthria
ou, entre autres, Anurag Kashyap. Leur point
commun, ne pas dévier totalement des codes
bollywoodiens, mais au contraire, les transcender
en octroyant à ces mêmes artifices une temporalité
autre, comme la poésie, le message philosophique
et une mise en images sophistiquée.

C’est ce que caractérise le nouveau film de Ratnam, une saga de près de trois heures (comme le veut la tradition du cinéma hindi), là où action, chansons, danses, revers psychologiques comme la trahison, la cupidité, le goût obsessionnel du pouvoir dépassent de loin la foi en ces diverses figures divines, sources d’une culture qui se perd dans la nuit des temps.

Le nouveau Ratnam est précisément, avant d’être une aventure à grands déploiements, un hommage à une culture, à son sens de l’honneur et son contraire, la lâcheté humaine face à la concupiscence, au désir de posséder. Dans un sens, Mani Ratnam puise aux sources d’une tradition théâtrale orale où le verbe, bien sûr, et notamment le chant et la danse participent activement de ce rituel qui se perd dans la nuit des temps, qui gère la vie, le quotidien; les divinités, masculines ou féminines, se chargeant de gérer les comportements, les gestes, les individus, punissant ou au contraire, châtiant; un rituel où le rachat est possible, mais à des conditions.

Ponniyin Selvan – Part I est fait de ces attributs narratifs, de ces contradictions qui soient, apaisent la conscience ou déchaînent les passions. Pour mettre en évidence ces éléments normatifs, Ratnam a recours à une esthétique du majestueux, de l’opulence, de ces argumentaires de style pour réussir à parfaire sa proposition. Le vieux cinéma hindi à grands déploiements semble gérer ses ambitions. Il réussit de main de maître grâce aussi à la participation du grand compositeur A.R. Rahman, avec plus de 200 productions à son actif, dont celle de Slumdog Millionaire (2008), de Danny Boyle (avec la participation de Loveleen Tandan, pour le tournage en Inde). Rahman compose ici une musique proche de la symphonique, belle, somptueuse, illustre, pour participer à cet amoncellement d’images quasi impressionnistes.

La femme (au centre) peut aussi évoluer dans le politique.

Ponniyin Selvan – Part I est fait de ces attributs narratifs, de ces contradictions qui soient, apaisent la conscience ou déchaînent les passions. Pour mettre en évidence ces éléments normatifs, Ratnam a recours à une esthétique du majestueux, de l’opulence, de ces argumentaires de style pour réussir à parfaire sa proposition.

Les comédiens, tous excellents, participent à ce jeu ludique, aventurier, romantique où les visages de Vikram (rôle de Adhita), Karthi (celui Vallavaraiyan) ou encore Trisha Krishnan (Kundavani) et la toujours impeccable Aishwarya Rai Bachchan (Nandini/Madakani) offrent des présences remarquables. Et qui est celui qu’on appelle Ponniyin Selvan? Le comédien Jayam Ravi endosse les habits de Arunmozhi Varnan, son vrai nom dans le film; et les événements nous font découvrir le secret de ses origines dans une séquence où l’esthétique du plan s’avère majestueuse.

Les femmes, pour Ratnam, sont aussi des acteurs du politique pouvant aisément influencer les affaires du royaume. Le message est clair et on ne peut plus féministe.

Pour les Occidentaux, les revers et travers de cette aventure sont complexes et difficile à suivre, mais la maestria de Mani Ratnam demeure d’une précision lumineuse. Le réalisateur de Bombay (1995) ou encore de Raavan  (2010) confirme son profond désir, plus que jamais, de tourner, annonçant une deuxième partie pour 2023.

Un grand film épique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mani Ratnam

Scénario
Mani Ratnam
Jaymohan
Kumaraval

Direction photo
Rami Varman

Montage
A. Sreekar Prasad

Musique
A.R. Rahman

Mani Ratnam, cinéaste.
Une idée spectaculaire de la mise en scène.

Genre(s)
Action
Aventures

Origine(s)
Inde

Année : 2022 – Durée : 2 h 50 min

Langue(s)
V.o. : hindi; s.-t.a.

The Lord of Ponni

Dist. [ Contact ] @
Malayalam Cinema

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]