Stations
@ Usine C
| D A N S E
Louise Lecavalier |
Le corps
dans tous
ses états
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Il y quelque chose de géométrique dans le solo Stations ‘de’ Louise Lecavalier, ‘par’ Louise Lecavalier. Des mouvements plus sobres bien que de fortes significations métaphoriques. Et puis, a-t’elle vraiment besoin de se perdre dans des envolées extraordinaires pour épater la galerie? La simplicité devient forme, objet, rapports qui s’entrechoquent.
Une image aussi, celle d’elle-même. Effet miroir ou effet d’optique? Elle parcourt la scène à travers ces stations représentées par des lumières qui changent de couleurs selon les circonstances, qu’on devine mais qui ne sont pas clairement définies au regard des spectateurs.
Seule compte, et c’est bien ainsi, la présence souveraine de Lecavalier, entière, séduite par sa danse comme s’il était question d’une sorte de rituel entre le sacré et le profane, illustré par des tonalités musicales diverses.
Les bras bougent de tous les côtés, se perdent, se retrouvent. Le corps est svelte, totalement asservi à l’art qu’elle pratique. Elle est tout à fait consciente qu’elle a une grande influence dans le monde de la danse contemporaine. Ça se voit dans chaque étape de ce périple dans un univers qu’elle connaît à fond. L’intime et l’universel se gluent dans une espèce de trajet complice qui se nomme simplement « la scène »; pour la principale intéressée, sanctuaire, refuge, ce lieu de toutes les créations.
[ … ] la turbulence dans l’art intime et solitaire de la création se permet de séparer l’objet de toutes les attentions et le public, donnant la possibilité à ce dernier de voyager dans un autre monde. Troublant et magique à la fois.
Son spectacle d’un peu plus d’une heure est vertigineux, comme toujours subversif. Il interroge notre regard, le contraint silencieusement à saisir le sens autrement. Nous devenons ainsi complices d’une expérience chorégraphique et esthétiquement visuelle qui surpasse l’entendement.
Elle vit, elle respire, puis soudain a le souffle court, sans que ça se sache. C’est interne, sophistiqué, presque mu par une expérience phénoménologique inexplicable. C’est ainsi que la turbulence dans l’art intime et solitaire de la création se permet de séparer l’objet de toutes les attentions et le public, donnant la possibilité à ce dernier de voyager dans un autre monde. Troublant et magique à la fois.
FICHE ARTISTIQUE
Chorégraphie
Louise Lecavalier
Interprète
Louise Lecavalier
Lumières
Alain Lortie
Costumes
Yvo, Marilène Bastiel
Musique
Colin Stetson, Teho Teardo
Suruns and Jerusalem in My Heart
Blixa Bargeld
Durée
1 h 05 min
[ Sans entracte ]
Diffusion & Billets @
Usine C
[ Salle 1 ]
Jusqu’au 1er novembre 2023
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]