Summer with Hope

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 27 janvier 2023

SUCCINCTEMENT.
Un jeune nageur s’entraîne pour les championnats nationaux avec son nouveau coach. Des conflits génèrent avec sa famille, jusqu’à ce que…

CRITIQUE.

★★★★

Effet

miroir

texte
Élie Castiel

Déjà, en 2018, Ava nous avait impressionné par ses qualités narratives et formelles, jugeant la cinéaste irano-canadienne Sadaf Foroughi comme une descendante digne des grands maîtres du cinéma persan contemporain.

Avec Summer of Hope, au titre français beaucoup plus sinueux, Un été avec Omid, elle signe le film de la maturité, notamment due à son esthétique farouchement imposante, dessinant une variété de formes qui, du coup, se stabilisent en même temps qu’elles prennent des libertés avec la pensée de la réalisatrice à mesure du tournage.

En quelque sorte, il s’agit, à bien y penser, d’un film profondément amoureux, d’amour non-dit, suggéré, mis en évidence par des gestes, des expressions, quelques mots aussi, par un toucher de la peau commis faussement par inadvertance.

.

Ce qu’on ne dit pas.

Si Fouad, 17 ans, reçoit les conseils de son nouvel entraîneur en natation, un collègue, plus ou moins du même âge, existe entre eux un rapport que la réalisatrice ne nomme pas, mais qui dérange en quelque sorte la famille du jeune homme sans que, elle aussi, ne prononce jamais ces mots tabous.

Mais dans le même temps, la mise en scène (ou plutôt « mise en situations ») d’une sensibilité à fleur de peau, permet à Foroughi de résoudre certains thèmes sans vraiment les aborder frontalement. Cette distanciation, Foroughi l’assume au nom, non pas d’une censure auto-induite, mais en accord avec ce que sous-entend cette fameuse notion de la « morale du plan ».

La fin promet, même si avec une certaine forme d’hardiesse, de meilleurs lendemains. Le plan s’immortalise en effet miroir sans concessions.

Le plan, le cadre, son contenu sont ici implicites, l’explicite étant trop affaire de front ou de mauvais goût. L’œil du spectateur est ainsi sollicité à saisir les silences, capter certains gestes anodins qui ne le sont pas. Sadaf Foroughi assume, et elle n’a guère tort, l’intelligence, voir complicité du spectateur dans cette aventure que signifie « voir un film ».

Le torse nu du pré-adulte n’échappe pas à cette notion de l’homoérotisme. Elle transparaît à travers certains séquences et l’œil n’y échappe pas.

Foroughi, à l’instar des grands noms du cinéma iranien contemporain, justement « grâce » à la difficulté d’aborder certains thèmes aptes à la censure, invente une mise en scène en usant de stratégies presque militaires. Mais dans son cas, les armes de la bienveillance sont élégance, sensibilité, respect des visages filmés, le cadre et son contenu construits comme s’il s’agissait d’un tableau.

Et sans doute, le cinéma comme miroir de l’âme. La fin promet, même si avec une certaine forme d’hardiesse, de meilleurs lendemains. Le plan s’immortalise en effet miroir sans concessions.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Sadaf Foroughi

Scénario
Sadaf Foroughi
Direction photo
Amin Jafari
Montage
Kirash Anvari
Musique
Soheil Peyghambari

Sadaf Foroughi
Réconcilier la forme et le fond.

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada

Iran
Année : 2022 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : persan; s.-t.a.

Tabestan Ba Omid

Dist. [ Contact ] @
[ First Generation Films ]

Diffusion @
Cinémathèque québécoise 

Classement suggéré
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]