Divertimento

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 21 juillet 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
À 17 ans, Zahia Ziouani rêve de devenir cheffe d’orchestre. Alors comment peut-on accomplir ce rêve si ambitieux en 1995 quand on est une femme, d’origine algérienne et qu’on vient de Seine-Saint-Denis.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

La

musique

classique

élargit

l’esprit

S’il est un film de Marie-Castille Mention-Schaar qui nous a séduit par la prouesse de sa mise en scène, c’est bien A Good Man, d’une totale liberté de ton et de mouvement, sobre, sur un thème sorti des sentiers battus, l’altérité des genres.
N’eût été que Divertimento est tiré d’un fait vécu, on aurait trouvé le scénario de la réalisatrice et de Clara Bourreau inutilement chargé, excessivement truffé de bonnes intentions, alimentant avec de la surenchère le parcours de la jeune prodige vers une carrière quasi inaccessible.

Mais voilà que l’histoire proposée est vraie, celle de Zahia Ziouani (et de sa sœur Fettouma), l’intérêt de la jeune Zahia pour cette profession lors du plan avec ses parents, à la télé, du maestro ropumain, Sergiu Celibidache, décédé peu de temps après les évènements, en 1996. Dès lors, notre esprit critique change radicalement de cap; nous adhérons à ce récit incroyable sur la persistance, l’effort continu, le refus totale de résignation, quitte à se tromper en cours de route. Mais aussi à un discours social, car nous sommes dans les années 1990, alors que la diversité culturelle est, tout comme aujourd’hui, sujette à discrimination, notamment lorsque les ressortissants sont d’Afrique ou d’anciennes colonies.

Un rapport fraternel fusionnel adouci par la musique.

Autant dire que la musique classique et ses diverses disciplines sont encore vues comme des choix pour une élite bourgeoise et de classes aisées. Les Ziouani, d’origine algérienne, ont toujours utilisé la langue française comme idiome de la vie quotidienne; bien que Musulmans, ils n’hésitent pas à orner leur appartement d’un arbre de Noël lors des fêtes de fin d’année. Plus qu’intégrés aux principes de la République, ils sont assimilés.

Cette fois-ci, la mise en scène de Mention-Schaar privilégie le discours ambiant, aujourd’hui plus que jamais ancré dans la mémoire quotidienne; il s’organise d’évènements vécus par les vrais protagonistes alors que des procédés de mise en scène intentionnellement spontanés, comme la séquence finale, renvoit indubitablement à celle d’ouverture. L’émotion est pure, due certainement à la musique de Ravel, mais aussi à la réaction d’un voisinage ébloui par quelque chose de magique qui se produit  dans la cour d’accès à l’immeuble des Ziouani.

Et comme pièce de résistance, le discours sur la rareté des femmes dans la profession de maestro se trouve ici, discuté sans ambages, de façon pudiquement frontale. C’est un bel atout.

Belle prestation de Oulaya Amamra (Zahia), de plus en plus présente dans le cinéma hexagonal, décidemment tourné vers des propositions, davantage, inclusives. Même son de cloche pour Lina El Arabi (Fettouma) qui, malgré un rôle secondaire, s’en tire avec tous les honneurs.

Et Niels Arestrup (le maestro-prof), comme toujours, tirant son épingle du jeu de façon magistrale. C’est son truc depuis toujours.

Et comme pièce de résistance, le discours sur la rareté des femmes dans la profession de maestro se trouve ici, discuté sans ambages, de façon pudiquement frontale. C’est un bel atout.

Mais pas au même titre que l’exigeant, subtile et magnifique Tár, de l’également « pointilleux » Todd Field.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marie-Castille Mention-Schaar

Scénario
Clara Bourreau
Marie-Castille Mention-Schaar
Direction photo
Naomi Amarger

Montage
Benoît Quinon
Musique
Elise Laguern

Marie-Castille Mention-Schaar
Et si c’était dans la banlieue?

Genre
Drame biographique

Origine
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 45 min
Langue
V.o. : français

Divertimento

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ Le Pacte ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Oppenheimer

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 21 juillet 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
En 1942, convaincus que l’Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le Projet Manhattan destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé « le père de la bombe atomique ».

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Multiples

réactions

en chaîne

Dans une ville universitaire britannique, un étudiant désabusé regarde les ronds que les gouttes de pluie causent dans une flaque.

Julius Robert Oppenheimer est alors à Cambridge et un célèbre physicien danois Niels Bohr lui conseille d’aller étudier la théorie quantique en Allemagne. Le cinéaste Christopher Nolan accumule des courtes scènes biographiques dans lesquelles les interactions entre des personnes posent des bases futures. Il réussit à rendre ensuite visible et palpable les discussions sur des formulations scientifiques qui ont lieu à Berkeley. Cilian Murphy incarne avec aplomb cette fougue de quelqu’un déjà considéré comme brillant. La politique internationale et l’attrait du marxisme deviennent un autre terreau fertile dans lesquels opèrent Oppenheimer, son frère Frank et Jean Tatlock à laquelle Florence Pugh apporte un clair-obscur dérangeant.

Une notoriété instantanée.

Le scénario de Nolan basé sur la biographie American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer de Kai Bird et Martin J. Sherwin se complexifie par des passages en couleur (Fission) et en noir et blanc (Fusion) auxquels le directeur photo Hoyte van Hoytema insuffle une précise grandeur tant dans les scènes à grand déploiement que dans les moments plus intimes. La chronologie est quelquefois bousculée. Se retrouvent ainsi en parallèle le tribunal secret de 1954 où le scientifique doit se justifier pour garder sa position d’accès à des informations de sécurité nationale. Les présentations à un comité du Sénat sur la nomination de Lewis Strauss à un poste majeur au gouvernement se situent en 1959. Robert Downey Jr rend avec un art consommé les contradictions de cet administrateur qui eut à découdre plusieurs fois avec Oppie – surnom de Opje, donné par ses étudiants aux Pays-Bas, anglicisé par ceux aux États-Unis); plus tard, même ses amis le surnomment ainsi.

Œuvre encore plus enchevêtrée que Dunkirk dont elle constitue le pendant sombre de cette exploration de la Seconde Guerre mondiale et de ses suites, ce long métrage de Christopher Nolan incite le spectateur à se poser ultimement la question de la place du discours scientifique dans la sphère publique.

Au sommet de cette pyramide biographique, Nolan place bien entendu l’explosion de la première bombe atomique le 16 juillet 1945. De nombreuses forces humaines et techniques sont ainsi enrégimentées et le montage se fait plus varié passant du recrutement des personnes aux conflits avec les militaires et aux tentatives, essais et conceptions revisités. Emily Blunt construit habilement un portrait double de Kitty en épouse avinée et conseillère oubliée. Les images sombres et lumineuses orangées et jaunes de ces nuages qui se dédoublent puis du souffle qui suit annoncent avec emphase que le monde vient de changer.

La redescente sera pour Oppenheimer plus ardue et Nolan n’emploie que des images fugaces de cadavres en cendres, de peaux en déliquescence pour signaler le conflit moral du père de la Bombe A et de son désir de coopération internationale. Œuvre encore plus enchevêtrée que Dunkirk dont elle constitue le pendant sombre de cette exploration de la Seconde Guerre mondiale et de ses suites, ce long métrage de Christopher Nolan incite le spectateur à se poser ultimement la question de la place du discours scientifique dans la sphère publique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Christopher Nolan

Scénario
Christopher Nolan
D’après l’ouvrage de Kai Bird
et Martin Sherwin
American Prometheus: The Triumph
and Tragedy of J. Robert Oppenheimer

Direction photo
Hoyte Van Hoytema

Montage
Jennifer Lame
Musique
Ludwig Göransson

Christopher Nolan.
L’Histoire, pour parler aussi de cinéma.

Genre
Chronique biographique
Origine

États-Unis
Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 3 h 01 min
Langue
V.o. : anglais & Version française

Oppenheimer

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The White Storm 3:
Heaven or Hell

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 21 juillet 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Un flic infiltré envahit un cartel dirigé par un baron de la drogue thaïlandais notoire. Dans un bain de sang héroïque classique, les deux développent un lien de fraternité.

APERÇUS
1. Pour ceux qui veulent comparer avec les deux volets précédents
(même si c’est une suite de par son titre uniquement).
2. Pour ceux qui suivent de près la carrière du très prolifique
réalisateur Herman Yau 
3. Pour la fusillade au début, malheureusement le seul moment fort du film.

[ PG ]
Cote : ★★ ½

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Herman Yau

Herman Yau.

Genre
Action
Origine

Chine
Année : 2022 – Durée : 2 h 05 min
Langue
V.o. : cantonnais, s.-t.a. & chinois

So duk 3: Yun joi tin ngai

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ CMC Pictures ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½
[ Entre-deux-cotes ]

1 116 117 118 119 120 348