Sur les chemins noirs

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 30 juin 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Suite à un accident, Pierre se retrouve à l’hôpital dans un coma profond. Revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ 

La fuite à travers champs

 

Il est de ces affirmations qui donnent toute la signification à un moment de vie particulier. Comme dira Pierre (troublant Jean Dujardin), alter-ego de Sylvain Tesson, « … il suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J’étais tombé sur un tas d’os… J’avais pris 50 ans en huit mètres… et de reprendre la liberté… »

Prononcée en voix off, celle de Pierre, le narrateur et personnage principal dans Sur les chemins noirs, comme si du coup, il partageait une double mise en abyme, le personnage autobiographique du récit de Tesson et celle de l’acteur, devenu Pierre pour la circonstance. Une sorte de réappropriation physique de l’écrivain, malgré que sur ce point, rien ne les rassemble.

Un choix narratif discutable mais important pour Denis Imbert (Mystère, sorti sur Netflix) car pour ce qui est de relater, et suivant le parcours du roman, il y a, dans ce film éthéré, aérien, quelque chose où la philosophie entre dans le réel, paysages aidants, se l’accapare pour ainsi dire afin de jeter un regard existentiel sur le vécu.

Fuir… ici comme ailleurs.

Des rencontres hâtives, brusques, suspendues; des cheminements qui ressemblent à des chemins de croix, comme si le personnage se trouvait suspendu entre Ciel et Terre, entre la pensée intérieure et les difficultés concrètes du parcours. L’objectif de la directrice photo Magali Sylvestre de Sacy participe de ce jeu aussi métaphorique que discursif. Comme si, hâtivement, on entrevoyait le sort réservé aux ruralités dans la France d’aujourd’hui.

Belle image de fin sur la plage au Nez de Chobourg, après 1 302 kilomètres parcourus. Comme si l’eau de la mer tranquille allait nettoyer les plaies intérieures et manifestes d’une tranche de vie.

Narrativement, comme pour supplanter le récit traditionnel, on injecte des pensées de Thoreau, s’approchant sans doute le plus près de l’écrit de Tesson. On émettra des réserves quant aux retours en arrière, une façon de rendre le récit plus perméable, mais dans le même temps, lui attribuant une lourdeur qui pourrait être évitée et particulièrement battant en retraite devant la proposition principale.

Pour Pierre/Tesson, il est surtout question, suite à cet accident qui lui a presque réclamé la vie, de se lancer dans un exutoire en forme de voyage initiatique, quoi qu’il en coûte, pour que le principal intéressé puisse finalement vivre serein. Belle image de fin sur la plage au Nez de Chobourg, après 1 302 kilomètres parcourus. Comme si l’eau de la mer tranquille allait nettoyer les plaies intérieures et manifestes d’une tranche de vie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Denis Imbert

Scénario
Denis Imbert, Diastème; d’après le
récit éponyme de Sylvain Tesson
Direction photo
Magali Sylvestre de Sacy

Montage
Basile Bekhiri
Musique
Wouter Dewit

Denis Imbert.
Par monts et par vaux pour extraire une blessure intérieure.

Genre
Drame

Origine
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 33 min
Langue(s)
V.o. : français

Sur les chemins noirs

Dist. [ Contact ] @
TVA Films
[ Newen ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien 
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

So Much Tenderness

VOIX/OFF
[ Horizons ]

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

La

blessure

Le film sort le 30 juin à Montréal, plus précisément au Cinéma Public. Et il n’est présenté que cette journée, à raison de deux séances. Après cela, il disparaît de l’affiche. Les perdants : les cinéphiles qui n’ont pas le luxe de choisir entre divers horaires et journées. Pour les primeurs en exclusivité, ces salles devraient garantir une séance par jour, du moins la première semaine.Suite

Makeup

NUMÉRIQUE
Sortie
Mardi 27 juin 2023

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

Être soi-même…

pour le reste,

on verra

Une nouvelle voix/voie dans le cinéma LGBT, le plus souvent confiné aux sorties numériques, le cinéma traditionnel étant trop frileux pour lui donner du temps-écran.

Peu importe. Hugo André affiche sa différence avec une attitude démesurée, comme le personnage (Sacha) qu’il incarne dans le film. Il immisce son altérité  en termes de rapport à l’image, parfois soulignée de plans moyens, évitant le gros plan, proclamant que le cinéma queer se doit de suivre des codes précis de mise en scène, dans la mesure du possible, inventifs et, plus que tout, faire ressortir un quelque chose dans la réalisation qui dépasse les sentiers battus. Du moins, essayer. Peut-être, pour certains, quelque chose qui peut sembler hautain, comme la mise en relief d’une voie qui se précise et réclame son authenticité avant d’avoir fait ses preuves.

Et pourquoi pas?!Suite

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