L’immensità

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 mai 2023

SUCCINCTEMENT.
La vie de Clara, Adriana et des autres à Rome, il y a environ cinquante ans.

 

Le FILM
de la semaine.

CRITIQUE

★★★ ½

texte
Luc Chaput

 

Une adolescente entreprend d’explorer avec ses cousins les souterrains de la villa familiale dans laquelle ils passent leurs vacances. L’absence de bruit alerte les mères qui les retrouvent. Elles décident de les punir. Seule Clara réagit différemment.

 

Transgressions

Située au début des années 70 dans un nouveau quartier de Rome qui ressemble à l’E.U.R. de La dolce vita (en français, La douceur de vivre), de Fellini, cette évocation des émois de l’adolescence du réalisateur établit un portrait d’une famille de la haute bourgeoisie italienne dans laquelle deux membres sont différents. Clara, la mère, est une Espagnole fantasque qui permet à ses enfants de voir les bons côtés de l’existence et Adriana, la plus vieille, explore les limites de son état, ayant décidé qu’elle est un garçon nommé Andrea.

La transidentité d’Adriana est traitée sans drame dans le scénario du cinéaste et de de Francesca Manieri et Vittorio Moroni. Elle apparaît comme un moment dans la constitution de cette personnalité, interprétée avec justesse par Luana Giuliani. La mise en scène de Crialese rend visible la proximité du Vatican dans certains plans et les rapports compliqués qu’Andrea a avec la religion sous plusieurs formes.

Normaliser l’identité de genre face à un environnement, en grande partie, toxique.

L’exploration des abords du quartier amène les enfants à connaître d’autres types de situation sociale et de possibles amitiés dans des séquences dirigées avec tact. Les conflits entre les parents prennent de plus en plus de place et Clara en subit les contrecoups. Penelope Cruz, choyée par la caméra de Gergely Pohárnok, éclate de beauté dans plusieurs scènes, soulignant subtilement l’évolution de son personnage coincé dans ce carcan luxueux.

C’est dans la recréation fantasmée d’épisodes de music-hall vus à la télé que Crialese a mis une grande part de son talent. La transposition en noir et blanc sur grand écran bénéficie du très beau travail de la direction photo et d’effets spéciaux numériques réussis pour rendre visibles et palpables la brève magnificence de ces réinterprétations de succès d’idoles de l’époque. L’ancrage entre les parties rêvées et la vie quotidienne ne fonctionne pas complètement, ce qui mine donc cet hommage que le cinéaste (Respiro) rend à l’amour maternel, transformant une chanson de Love Story en italien en un immense remerciement.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Emanuele Crialese

Scénario
Emanuele Crialese
Francesca Manieri
Vittorio Maroni
Direction photo
Gergely Pohánok

Montage
Clelio Benevento
Musique
Rauelsson

Emanuele Crialese.
Et pourquoi pas parler de soi?

Genre
Drame

Origine
France
Italie
Année : 2022 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : italien; s.-t.a. ou s.-t.f.

L’immensité

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Little Mermaid

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 26 mai 2023

SUCCINCTEMENT.
Ariel, la petite sirène, découvre le monde des humains.

CRITIQUE

★★ ½

 

Un périple

trop long

et décevant

 

Une jeune femme, recueillie dans un château, l’explore et découvre la bibliothèque. Elle en remarque les richesses et les collections d’artefacts avant que le prince Éric ne survienne.

   texte
   Luc Chaput

Le conte d’Hans Christian Andersen, publié en 1837, démontrait la difficulté de passer d’un monde à un autre et la place du sacrifice de cette jeune sirène amoureuse. De nombreuses autres adaptations cinématographiques ont eu cours avant que le film d’animation de 1989, réalisé par John Musker et Ron Clements, avec les paroles et musiques d’Howard Ashman et d’Alan Menken, crée un engouement critique et populaire qui perdure encore aujourd’hui dans ses supports DVD et autres.

Disney, voyant le filon, a décidé d’en refaire en prises de vues réelles et avec acteurs à l’écran une nouvelle mouture. Le scénario de David Magee augmente la présence d’Éric en lui créant une biographie et un intérêt pour les mondes situés au loin de sa petite principauté située dans les Antilles selon certains indices. Toutefois, Jonah Hauer-King, l’acteur choisi pour ce rôle, le défend assez faiblement spécialement dans ses prestations chantantes. Les créations musicales de Lin-Manuel Miranda (Encanto, Hamilton) manquent de charme et n’avancent pas le récit.

« Un peu plus haut, un peu plus loin.
Je veux aller un peu plus loin.
Je veux voir comment c’est là-haut. »

La tempête du début et le ballet aquatique d’Under the Sea sont deux épisodes réussis par Rob Marshall et son équipe. Les autres séquences sous la mer sont souvent trop sombres pour en comprendre les enjeux. Sur terre, la photographie de Dion Beebe est de meilleure tenue spécialement dans la promenade en bateau et dans celle au marché public.

Halle Bailey est une Ariel de haute tenue et porte à de très grands niveaux les chansons célèbres du rôle. Son jeu sur terre est plus restreint par son absence de paroles et l’interaction avec Éric ne casse pas la baraque. Melissa McCarthy croque à belle dents et embrasse de toutes ses tentacules le rôle de la sorcière Ursula, constituant ainsi une rivale diabolique nécessaire dans tout conte de fées qui se respecte.

Appesanti par un problème de rythme et donc de montage, ce long film, avec plus de 40 minutes par rapport au dessin animé, constitue, pour Disney et donc les autres studios, un autre esquif qui démontre qu’une nouvelle version sans véritable changement et valeur ajoutée est quasi inutile.

Melissa McCarthy croque à belle dents et embrasse de toutes ses tentacules le rôle de la sorcière Ursula, constituant ainsi une rivale diabolique nécessaire dans tout conte de fées qui se respecte.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Rob Marshall

Scénario
David Magee.
D’après le conte de Hans Christian Andersen

et le long métrage d’animation (1989)
de Ron Clements et John Musker
Direction photo
Dion Beebe

Montage
Wyatt Smith
Musique
Alan Menken

Rob Marshall.
Une version moderne du conte,
ou du moins, essayer.

Genre
Aventures

Origine
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 2 h 15 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

La petite sirène

Dist. [ Contact ] @
Walt Disney Studios

Diffusion @
Cineplex

 

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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