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P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 18 novembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Un long festin dans un restaurant retiré inclut des situations de plus en plus épicées

CRITIQUE.

★★★ ½

 

Savourer

la

fin

d’un

monde

texte
Luc Chaput
Un client trentenaire d’un restaurant exclusif
continue de photographier les plats qu’il va
déguster alors que l’on l’a interdit au groupe
à plusieurs reprises.

La cuisine a pris dans les trente ou quarante dernières années une place plus importante dans le paysage médiatique avec cette pléthore d’émissions de chefs ou ces voyages gastronomiques filmés. Anthony Bourdain avait réussi à démystifier plusieurs pratiques culinaires en passant du boui-boui à l’endroit plus huppé dans le même épisode. Des individus plus ou moins riches se font un insigne honneur de manger aux tables ayant récolté les plus hautes cotes dans les guides.

Le réalisateur de la télésérie Succession prouve avec cette comédie noire satirique que la vengeance n’est pas un plat qui se mange toujours froid.

Le scénario des ironistes auteurs de télé Will Tracy et Seth Reiss reprend l’idée de l’endroit retiré dont il est difficile de s’échapper pour y établir un tel restaurant dirigé par un chef imbu de lui-même et maniant avec art la théâtralité de la présentation des plats. Les convives qui ont déboursé un montant conséquent pour déguster ce long repas sont des millionnaires clients habituels du lieu, un acteur assez connu et son assistante, une critique gastronomique et son éditeur, des employés importants d’une banque et le trentenaire évoqué plus haut avec sa compagne.

Plus les plats sont sophistiqués, plus les enjeux se compliquent.

La description par le sommelier parodie avec élégance le langage œnologique ampoulé qui établit des liens étonnants entre fleurs, fruits et animaux. Les portions sont le plus souvent petites et l’étrangeté de la proposition culinaire de la soirée instille un malaise de plus en plus grand chez les participants.

La mise en scène très stylée de Mark Mylod varie les angles de prises de vue, distille ses effets et donne à Ralph Fiennes et Anya Taylor-Joy spécialement l’espace pour créer des personnages complexes. Le réalisateur de la télésérie Succession prouve avec cette comédie noire satirique que la vengeance n’est pas un plat qui se mange toujours froid.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mark Mylod

Scénario
Seith Reiss
Will Tracy

Direction photo
Peter Deming

Montage
Christopher Tellefsen

Musique
Colin Stentson

Mark Mylod.
Parler sérieusement du sujet.

Genre(s)
Comédie noire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

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Dist. [ Contact ] @
Fox Searchlight

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Sexual Misconduct of the Middle Classes

Le

sexe

est

(toujours)

un

sport

de

combat

 CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★★

texte
Élie Castiel
Une plume acérée, plus que libre, visée par un postulat
puisque la proposition est encore à démontrer alors
que les mentalités, en principe, sont encore en voie de
remise en question. Notamment en ce qui a trait aux
Hommes. Marqué par sa mouvance post-#MeToo, le
texte de la Canadienne Hannah Moscovitch séduit,
désoriente (encore une fois, l’Homme hétéro) dans
ses intentions les plus intimes.

Que dit-elle, entre autres, la pièce en question? Est-ce possible de ne penser qu’à la rapidité de l’acte? Et pourquoi pas à cette attitude chasseresse masculine qui a toujours été la pierre de lance depuis les temps immémoriaux? Questions sur l’intimité, sur la sexualité bien entendu, sur le mécanisme biologique ou au contraire, psychologique? Deux dynamiques qui se confrontent, face à face, douloureusement, peut-être bien sans victimes, mais laissant les protagonistes de l’aventure quelque part blessés.

Elle a 19 ans, étudiante à la fac; il est prof, évidemment mûr, séparé de sa femme. Elle le séduit (le Nabokov de Lolita et le Philip Roth habituel ne sont pas si éloignés que cela).Suite

Le roman de Monsieur de Molière

Les

(in)aptitudes

de

la

vertu

 CRITIQUE.
[ Scène ]

 ★★★ ½

texte
Élie Castiel
Un désir, comme depuis quelque temps, de se dépasser, d’aller plus loin que d’habitude, de divertir à chaque mouvement, à chaque parole, à chaque intervention, comme si le public, sorti (même si ce n’est pas encore le cas) de la pandémie, demandait que les arts de la représentation (scène et encore plus cinéma) ne leur offre que le dépaysement exacerbé pour lui faire oublier coûte que coûte ses infortunes.

Le récit de Mikhaïl Boulgakov, sous la plume de Louis-Dominique Lavigne, subit non seulement une libre adaptation, certainement une nouvelle parure où l’auteur original ne serait que le simple observateur du monde de celui à qui il s’identifie, quitte à ce que son « temps d’antenne » soit réduit, au profit des scènes moliéresques où tous les caprices sont consentis, à la grande joie du public.

Une volonté de séduire coûte que coûte le Roi.
Crédit : Yves Renaud

Suite

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