Eternal Spring

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Histoire d’une action d’éclat de Falun Gong en Chine et de la répression qui s’en suivi

Le FILM
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Des

droits

humains

Un homme dessine à une table, la caméra définit le
cadre de cette œuvre et y entre. C’est une ville chinoise
dans laquelle se déroule une opération policière à grande
échelle. Le dessinateur devient un participant de ce qu’il
décrit à mesure que l’action se déroule.

Par cette entrée en matière dans laquelle les effets de l’animation 3D sont mis à profit, ce long métrage de Jason Loftus annonce ses couleurs. Il sera un documentaire alliant animation et prises de vue réelles pour raconter une histoire en mettant de l’avant le travail et la personnalité de Daxiong. Celui-ci met en scène, par des croquis et des dessins très précis, les témoignages de personnes qui ont pris part à l’opération de prise de contrôle momentanée à une heure de grande écoute sur les ondes de la télé chinoise à Changchun, dans la province de Jilin, le 5 mars 2002. Ces activistes réussirent donc cette transmission illégale d’un vidéo rétablissant des faits sur l’organisation religieuse Falun Gong bannie en 1999 par le gouvernement central.

Après le dessin, un parallèle avec la répression.

Daxiong est donc un intervieweur tout d’abord critique de l’action de ses collègues dont il illustre devant eux les souvenirs qui deviennent des flash-backs complexes dans une animation précise. La préparation de l’opération médiatique, les problèmes d’exécution, les rencontres formatrices et les moments cruciaux sont ainsi présentés avec une multiplicité de points de vue.

Ce film tourné en mandarin et en anglais est le premier documentaire canadien candidat à l’Oscar du long métrage en langue étrangère et il pourrait en être un candidat sérieux.

La répression policière, annoncée dans les premières images, se déploie, se complexifie et devient de plus en plus acerbe. Des témoins ont des émotions à fleur de peau en se souvenant des sévices commis par l’appareil policier chinois. La mise en images animées de ces divers moments, dirigée par David St-Amant, rapproche ainsi les spectateurs de ces protagonistes. Le montage de David Schmidt navigue avec doigté entre ces formes narratives diversifiées dans un appel soutenu au respect des droits humains, spécialement de la liberté religieuse. Ce film tourné en mandarin et en anglais est le premier documentaire canadien candidat à l’Oscar du long métrage en langue étrangère et il pourrait en être un candidat sérieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jason Loftus

Scénario
Jason Loftus

Direction photo
John M. Tran

Montage
David Schmidt

Musique
Thomas William Hill

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada

Année : 2022 – Durée : 1 h 26 min

Langue(s)
V.o. : anglais, chinois; s.-t.f.

Printemps éternel
Chanchun

Diffusion @
Lofty Sky Entertainment

[ LevelFilm ]

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma du Musée

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Robuste

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Lorsque son bras droit et seul compagnon doit s’absenter pendant plusieurs semaines, Georges, star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aïssa. Entre lacteur désabusé́ et la jeune agente de sécurité́, un lien unique va se nouer.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

En

toute

discrétion

Trois courts sujets entre 2012 et
2018,
puis Robuste en 2021, premier
long métrage d’une grâce particulière.
Non pas celle qui séduit dès le premier
coup d’œil, expressément, mais tacite,
qui tarde à venir, comme s’il fallait
que le spectateur s’infiltre dans la
peau des deux personnages principaux
au fil des situations.

Un Gérard Depardieu bizarrement habituel et dans le même temps empreint d’une force qu’il n’arrive pas à saisir, le poussant vers des sensations et des univers qui le dépassent. Et dans l’art d’interprétation, il excelle, il fait semblant de s’auto-caricaturer, se jette à corps perdu dans un brouillard dont il détient sans doute les armes pour s’en sortir.

Face à lui, Déborah Lukumuena, immense talent qu’il faudra suivre; nous espérons qu’elle tournera de nouveau bientôt. L’écran est une toile blanche qui la dépasse mais à l’intérieur de laquelle elle se sent à l’aise.  Ferme, stable malgré quelques contradictions, d’une honnêteté sans manières, naturelle jusqu’à en devenir une affinité. Elle ne sacrifie point l’amour charnel. Au nom d’être femme tout simplement. Entre elle et celui qui semble être son mec, aucune guerre des genres. Féminin ou masculin, deux entités égales, pour le meilleur ou pour le pire.

Mais Meyer opte surtout sur la relation entre l’acteur en phase de fin de carrière et la « garde de corps » en recherche d’un futur, pas nécessairement immédiat.

Un début d’entente un peu plus que sous-entendue.

Robuste, autant elle que lui. Lui, c’est Georges. Elle, c’est Aïssa. Lui, c’est la tempête. Elle, c’est le calme après la tempête. L’originalité du film de Constance Meyer est justement son « originalité » puisque la mise en scène est unique, délaissant les codes de la comédie dramatique pour s’engager dans quelque chose du domaine de la transcendance narrative.

Contre toute attente, nous sommes séduits devant une telle maestria sur le plan de la mise en scène. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le récit, simple, est ultimement une pièce à conviction qui ne sert qu’à appuyer ce discours esthétique aussi troublant que passionnant.

En catimini, il y a entre Georges et Aïssa un rapport au corps qu’impose la réalisatrice. D’une part leur physicalité imposante commune; de l’autre, l’attrait de l’autre, celui ou celle qu’on ne connaît pas, qui passerait inaperçue dans d’autres conditions. Si Meyer cède parfois à l’attrait de la séduction vis-à-vis du spectateur en lui sommant de bien faire attention à chaque scène, rien ne l’empêche néanmoins d’avoir recours à d’autres effets, comme la distanciation, l’ellipse quand bon lui semble, un certain cynisme aussi, entre l’agacement et la tendresse bienvenue.

Contre toute attente, nous sommes séduits devant une telle maestria sur le plan de la mise en scène. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le récit, simple, est ultimement une pièce à conviction qui ne sert qu’à appuyer ce discours esthétique aussi troublant que passionnant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Constance Meyer

Scénario
Constance Meyer
Avec la collaboration
de Marcia Romano

Direction photo
Simon Beaufils

Montage
Anita Roth

Musique
Babx

Constance Meyer, réalisatrice.
Un autre regard sur la mise en scène.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 43 min

Langue(s)
V.o. : français

Robuste

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rumba la vie

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Tony, la cinquantaine, chauffeur d’autobus scolaire renfermé sur lui-même, vit seul après avoir abandonné femme et enfant vingt ans plus tôt. Bousculé par un malaise cardiaque, il trouve le courage nécessaire pour affronter son passé.

CRITIQUE.

★★

texte
Pascal Grenier

D’un pas

hésitant

Depuis presque quinze ans, l’humoriste Franck
Dubosc a fait le saut de la scène au cinéma
avec un succès public étonnamment durable.
Spécialiste des rôles stéréotypés de beauf
ou ringard, les films auxquels il participe
sont souvent éraflés par la critique, mais
trouve toujours — pour la grande majorité
d’entre eux — à attirer malgré tout dans les
salles de cinéma un public qui lui est fidèle.

De telle sorte que ce dernier est même passé à la réalisation en 2018 avec un premier coup d’essai (Tout le monde debout), pas trop mal avec son mélange de drame et de romance bien servi par lui-même qui trouvait le moyen de s’effacer un peu derrière la touchante Alexandra Lamy.

Trois ans plus tard, l’envie à l’écriture et à la réalisation lui prend à nouveau avec Rumba la vie, qui cherche à reproduire la même formule avec son mélange de tendresse et de comédie. Sauf que cette fois-ci, la recette ne colle pas. Comme son titre l’indique, la danse est ici une métaphore sur le rachat pour ce chauffeur de bus scolaire dans la fine cinquantaine qui suite à un malaise cardiaque, cherche à renouer contact d’un pas hésitant et maladroit avec sa fille (Louna Espinosa) qu’il n’a jamais connue en s’inscrivant incognito dans son cours de danse. En alliant le mélodrame avec un humour assez bonasse, la danse n’est ici qu’un prétexte à une histoire convenue, pour qui la rumba n’est qu’un élément secondaire (et mal  exploité) à cette relation académique entre un père et sa fille.

… un film aux intentions louables certes, mais minées par une bonne (sur)dose de bons sentiments.

Une fille que ce loup solitaire apprendra à connaître tout en suivant les conseils d’un collègue (Jean-Pierre Darroussin, gaspillé), d’un médecin (Michel Houellebecq, en mode ça me tente guère) et d’une voisine (Marie-Philomène Nga, amusante mais effacée) pour trouver une nouvelle quête de sens à sa vie dans un film aux intentions louables certes, mais minées par une bonne (sur)dose de bons sentiments.

Pour finalement, avoir l’air sérieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Franck Dubosc

Scénario
Franck Dubocs

Direction photo
Ludovic Colbeau-Justin

Dominic Fausset

Montage
Samuel Danési

Musique
Sylvain Goldberg
Marc Vadé

Franck Dubocs, réalisateur.
Une sorte d’engagement personnel.

Genre(s)
Comédie

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 43 min

Langue(s)
V.o. : français

Rumba la vie

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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