P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 août 2022
SUCCINCTEMENT. En compagnie de ses deux filles, le docteur Nate Daniels retourne en Afrique du Sud, où il avait jadis rencontré sa femme, aujourd’hui décédée. Bientôt, il doit confronter un féroce lion, assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire de braconniers.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 août 2022
SUCCINCTEMENT. « À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. Tout de lui m’a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix. »
CRITIQUE. ★★★ ½
texte Élie Castiel
Plusieurs courts et moyens à son actif, cinq longs métrages, dont Passion simple, de nombreuses distinctions qui couronnent sa vie de cinéaste, mais plus que tout, encore au travail pour longtemps. Nationalité française, épousant les bienfaits de la République, mais à chaque tournage quelque chose d’indicible, un détail qui s’occulte de façon rusée exprimant ses racines libanaises, car c’est dans le pays du Cèdre qu’elle a vu le jour.
Les
antagonismes
affectifs
Plusieurs courts et moyens sujets à son actif, cinq longs métrages, dont Passion simple, de nombreuses distinctions qui couronnent sa vie de cinéaste, mais plus que tout, encore au travail pour longtemps. Nationalité française, épousant les bienfaits de la République, mais à chaque tournage quelque chose d’indicible, un détail qui s’occulte de façon rusée exprimant ses racines libanaises, car c’est dans le pays du Cèdre qu’elle a vu le jour.
La cinquantaine, le meilleur âge pour tourner, maturité expérience de vie et des événements, âge aussi de tous les possibles car cette deuxième partie d’une vie est certainement celle où notre bagage culturel, intellectuel, social et public (pour ne pas dire politique) s’inscrivent dans une perspective de partage et de réflexion. Elle, c’est bel et bien par les images en mouvement qu’elle exprime ses enjeux.
Et puis, l’adaptation d’un roman de Annie Ernaux dont l’action se passe dans les années 90. Mais Arbid va encore plus loin en transposant le récit d’une passion amoureuse non partagée aujourd’hui. Que faire alors de ces mouvements #MeeToo, #BalanceTonPorc et des avancées féminines depuis cette époque?
À en juger par Passion simple, titre on ne peut plus approprié, Arbid répond avec une prise de position : tourner en liberté sur des choses qui la concerne, elle et les femmes, ou mieux encore certaines femmes, sans prérequis, sans une quelconque censure, sans aprioris. Et les hommes dans tout cela?
Dépasser la barrière des sens.
Justement, leur absence brille, sauf, bien entendu, pour le principal intéressé, une présence à 100 % sexuelle, donnant le plaisir immédiat sans compromis. Il est marié, il est étranger, il vit à Moscou et a un bon boulot – Paris ou « la baise garantie ». Pour elle, Hélène, prénom mythologique de la Grèce antique et comme les épouses de ces temps anciens, souvent en attente.
Les séquences de l’union des corps sont importantes dans la mesure ou les deux amants réagissent différemment. Il attend impatiemment l’orgasme. Elle, au contraire, jouit de ce mélange de sexe instantané et plus encore, d’échange amoureux que lui, au contraire, ne partage sans doute pas malgré les quelques bons mots d’usage par-ci, par-là. Pascale Granel filme ces mouvements dans la clarté du jour, dans le désordre des draps du lit, des corps abandonnés, chacun à son rythme. Ces moments ne durent pas longtemps, mais s’inscrivent dans ce nouveau code narratif établi depuis deux ou trois décennies dans le cinéma occidental : filmer le corps ou mieux encore « l’image du corps », leur évolution dans le temps.
Ce qui est le plus frappant dans Passion simple, c’est de constater les différences fondamentales entre la sexualité féminine et la masculine. Sans donner des détails, de peur de m’y perdre, la première interne, tendre, privilégiant le partage; la seconde, bien entendu pas dans tous les cas, mais dans la plupart, expéditive et totalement consommée.
Et c’est dans ses différences que Passion simple parcourt un récit qui n’en est pas un. Il s’agit plutôt d’une obsession filmée, d’une sensation à la fois de possession, de jalousie et de peur face à la solitude.
Et si après tout, malgré toutes ces revendications sociales, tous ces mouvements d’accusations, rien, en fait, n’avait vraiment changé? C’est sans doute la question que se pose une Danielle Arbid totalement convaincue par sa proposition inusitée et qui fera sans doute couler beaucoup d’encre. Hélène est divorcée ou séparée, peu importe. Elle vit avec son jeune fils qui voit son père, quand vient son tour. Et elle se jette à corps (et âme) perdue dans une relation amoureuse avec un homme qui ne partage rien en commun avec elle. Certains le trouveront froid, distant, accueillant une beauté plutôt clinique. Elle, la tendresse, la chaleur, le souci des détails amoureux.
Et c’est dans ses différences que Passion simple parcourt un récit qui n’en est pas un. Il s’agit plutôt d’une obsession filmée, d’une sensation à la fois de possession, de jalousie et de peur face à la solitude.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 août 2022
SUCCINCTEMENT. Trois jeunes femmes participent à un séjour estival d’exploration de soi.
CRITIQUE. ★★★ ½
texte Luc Chaput
Parties
de
campagne
Une employé de maison montre une technique de cuisine à une pensionnaire d’une session d’été.
Les gros plans font la loi au début de ce 14e long métrage de Denis Côté. La responsable explique la durée et les attentes de ce séjour de vingt-six jours aux trois femmes que d’aucuns qualifieraient d’hypersexuelles. Des individualités se dévoilent un peu au cours de cette première rencontre. La mise en scène prend à bras le corps le riche domaine vallonné dans lequel se déroulera cette session différente et en décrit au fil des plans les beautés diverses.
Léonie, Geisha et Eugénie prennent leurs aises dans ces lieux tout en rencontrant les deux intervenants que sont Octavia et Sami. Les visions cauchemardesques et les souvenirs sont différenciés par leur tonalité plus sombre qui contraste avec les jeux et les sorties des trois invitées devenues au fil du temps des camarades.
Le cinéaste a retrouvé la saison de son Hygiène sociale dans une œuvre où les mots, les gestes et les silences se conjuguent avec une délicate rigueur.
Un air bucolique sous des dehors d’introspection.
Le scénario du réalisateur qui a bénéficié des conseils de l’auteure Rachel Graton (La nuit du 4 au 5) offre des dialogues dans un langage souvent cru dans des séquences filmées en plans rapprochés alors que les ébats sexuels sont embobinés avec retenue. Chacune des trois protagonistes a ainsi l’occasion d’exprimer un pan de son désir qui est traité par le cinéaste avec tout l’égard nécessaire. L’épisode de Shibari avec ses plans rapprochés sur des parties du corps de Léonie et les cordages de suspension atteint un niveau de puzzle qui illustre la beauté et la difficulté de cet art nippon du ligotage.
Larissa Corriveau, complice du réalisateur (Répertoire des villes disparues), la danseuse Aude Mathieu et l’autrice française Laure Giappiconi se sont investies totalement dans cette exploration d’une certaine sexualité féminine, épaulées avec bonheur par Anne Ratte-Polle et Samir Guesmi. Le cinéaste a retrouvé la saison de son Hygiène sociale dans une œuvre où les mots, les gestes et les silences se conjuguent avec une délicate rigueur.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Denis Côté
Scénario Denis Côté
Direction photo François Messier-Rheault
Montage Dounia Sichov
Conception sonore Sacha Ratcliffe
Genre(s) Drame de mœurs
Origine(s) Candaa [Québec]
Année : 2022 – Durée : 2 h 17 min
Langue(s) V.o. : français; s.-t.a. That Kind of Summer
Dist. [ Contact ] @ Maison 4 :3
Classement Interdit aux moins de 16 ans [ Érotisme ]