Marry Me

 

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 11 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Une chanteuse pop célèbre épouse sur un coup de tête un professeur inconnu.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Luc Chaput

La bande annonce résume rapidement le début plutôt invraisemblable de cette comédie romantique vaguement moderne. Une chanteuse célèbre découvre que son copain également chanteur l’a trompée alors que la cérémonie de mariage était le clou d’un imminent spectacle. Le hasard met bientôt devant ses yeux un quidam.

Le scénario de John Rogers, Tami Sagher et Harper Dill adapte un roman graphique de Bobby Crosby et déplace l’action initiale de l’Oklahoma à New York. La mise en scène de la réalisatrice de téléséries Kat Coiro en met plein la vue dans les paillettes de la vie de Kat. Cette superstar de la chanson a une existence virevoltante servie par un grand nombre d’assistants. Charles est un professeur de mathématiques dans une école secondaire qui a la garde partagée de Lou, une préadolescente timide qui est fan de ladite diva pop.

Équation amoureuse

Le dénouement est rapidement prévisible pour ce long métrage qui renverse la prémisse de Maid in Manhattan / Romance à Manhattan (2002) film mineur de Wayne Wang mettant naguère en vedette Jennifer.

Cette diva travaille beaucoup et Jennifer Lopez présente ainsi plusieurs chansons dans leurs diverses étapes de création qui serviront bien entendu à un album relié. La chimie entre Owen Wilson, malgré tout calme dans ce maëlstrom, et Jennifer Lopez fonctionne sur plusieurs accords. Lopez confirme les belles qualités de jeu d’Hustlers / Arnaque en talons (2019), entre autres. Certaines blagues et situations apparaissent controuvées.

Le dénouement est rapidement prévisible pour ce long métrage qui renverse la prémisse de Maid in Manhattan / Romance à Manhattan (2002) film mineur de Wayne Wang mettant naguère en vedette Jennifer.

Le clou d’un imminent spectacle.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Kat Coiro

Scénario
John Rogers

Tami Sagher
D’après la bande dessinée éponyme de Bobby Crosby

Direction photo
Florian Ballhaus

Montage
Michael Barenbaum

Peter Teschner

Musique
John Dobney

Genre(s)
Comédie sentimentale

Origine(s)
États-Unis

Année : 2020 – Durée : 1 h 52 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Marie-moi

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures Canada

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Mères parallèles

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 11 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Dans l’Espagne contemporaine, deux femmes accouchent le même jour dans le même hôpital.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

De l’émoi dans

la transmission

Dans un appartement central de Madrid, une femme montre à une jeune amie les rudiments de la cuisine et comment tenir maison. Elle permet ainsi une certaine autonomie de vie à cette personne rencontrée dans un hôpital.

   Janis et Ana ont accouché de leurs filles le même jour et sont devenues au fil du temps des amies. Ana devient donc la jeune fille au pair pour s’occuper de Cecilia chez Janis qui est une photographe reconnue. Pedro Almodóvar reconfigure une autre fois cette figure cruciale de la mère dans ce long métrage aux retournements plusieurs fois étonnants mais menés avec dextérité par le cinéaste-scénariste. La mise en scène privilégie souvent les appartements, studios et bureaux où la couleur rouge préférée par Janis constitue un point d’ancrage renouvelé.

Partager les circonstances troubles d’une naissance.

Plusieurs membres de la troupe almodovarienne apportent leurs contributions à cette œuvre qui prend naturellement sa place aux côtés de Volver, Julieta et Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre).

L’arrière-plan historique s’immisce dans le propos premièrement par la recherche de l’ADN des bébés et les circonstances troubles d’une naissance. Teresa, la mère d’Ana, actrice trop occupée pour s’occuper vraiment du sort de sa fille. interprète le rôle-titre dans Doña Rosita la soltera (Doña Rosita, la célibataire) de Federico Garcia Lorca sur une jeune femme dont le fiancé est parti faire fortune et qui égrène sa vie dans une petite communauté. Ce compte-rendu théâtral d’une vie détournée a été créée un an avant l’exécution de ce célèbre auteur pendant la Guerre civile d’Espagne. Ce pas de côté dans le récit retrouve plus tard une confluence avec la quête de Janis pour faire exhumer dans une possible fosse commune les corps des morts de cette période.

   Les histoires personnelles d’Ana et de Janis se reconfigurent dans une dernière partie, écho fictionnel au documentaire El silencio de otros (Le silence des autres) d’Almudena Carracedo et Robert Bahar. Le cinéaste fut un des producteurs de ce long métrage, rendant compte des combats de certains pour que l’Histoire officielle nationale se souvienne.

Penélope Cruz confirme encore une fois son statut de muse de Pedro, investissant des diverses facettes de son talent cette Janis, femme moderne héritière des mamas. Milena Smit montre de très belles qualités dans le rôle d’Ana. Plusieurs membres de la troupe almodovarienne apportent leurs contributions à cette œuvre qui prend naturellement sa place aux côtés de Volver, Julieta et Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre).

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pedro Almodóvar

Scénario
Pedro Almodóvar

Direction photo
José Luis Alcaine

Montage
Teresa Font

Musique
Alberto Iglesias

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Espagne

Année : 2021 – Durée : 2 h 03 min

Langue(s)
V.o. : espagnol; s.-t.a. ou s.-t.f. / Version française

Parallel Mothers
Madres paralelas

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Perdre Mario

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 11 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Le 22 mai 2015, Mario s’est logé une balle de calibre 22 dans la tête. Mario était également le meilleur et le plus vieil ami du réalisateur du film. Celui-ci décrit ce qui a précédé le geste ultime de Mario et démonte la mécanique du désarroi vécu par sa bande d’amis tissés serrés.

LE FILM
de la semaine

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

La maison au bord du lac

Documentariste notamment pour la télé, Carl Leblanc signe pour le cinéma, en 2010, un regard personnel sur l’Holocauste en prenant comme point de repère une simple image, une carte de vœux d’anniversaire clandestinement créées par des prisonnières pour la fête d’une de leurs collègues.

Aucun mouvement de pathos, aucun recours aux images d’archives maintes fois reléguées à l’Histoire et à la mémoire, mais un objet anodin, un souvenir qui repose sur l’individuel et pas le collectif. Une façon somme toute originale d’envisager la tragédie et de pérenniser la mémoire. Le cœur d’Auschwitz, une œuvre plénière, essentielle.

Même trajectoire temporelle dans Perdre Mario, mais dans un ton encore plus personnel, plus charnel, car tournant autour d’un être proche, voulant que le plan consiste à le rendre incarné, se substituant à lui presque dans une sorte de mise en abyme consistant à faire du disparu un intervenant ressuscité pour raconter son histoire, bien triste parce qu’occultée malgré son caractère aussi convivial que sincère.

L’authenticité dans Perdre Mario réside justement dans son refus de procéder à un quelconque album de photos – certains plans cèdent cependant, mais il sont comptés – qui mettraient l’auto-sacrifié dans un piédestal, comme s’il s’agissait d’une icône à vénérer.

L’emprise photographique comme objet immuable du temps et de l’authentique.

Cette maison près du lac demeure le point d’ancrage, le sanctuaire, infranchissable pour les autres, d’une bande de copains, hommes et femmes, aux idées sans doute divergentes, mais soutenus par un même désir d’amitié, de partage, de désir de se rencontrer. Image idyllique sans doute, mais dans le registre humaniste de Leblanc, une sorte de volonté à secouer le temps de ses intempéries.

Le cinéaste livre son côté stratège lorsque son regard sur la perte devient une sorte d’enquête menée comme un thriller psychologique. Mario devient ainsi le héros inventé d’une œuvre de fiction déconstruite par le biais du documentaire.

Et Perdre Mario se transforme en une extraordinaire et captivante mise en abyme sur le cinéma : comment fabriquer un film par le biais, ajoutons, sans cynisme, d’un fait divers. Par l’images aussi, ici celle d’un Alex Margineanu emporté par le sujet, même dans ces envolées d’animation ponctuées par François Fortin; et une photographie en noir et blanc somptueuse lorsqu’il est question d’exprimer l’inconscient, aussi sinueux.

… l’émotion, celle à laquelle tout le monde s’attend, ne vient-elle pas justement du détachement que procure Carl Leblanc, soit pour ne pas se sentir trop éprouvé et continuer à vivre ou encore utiliser le cinéma comme moyen spatio-temporel de conforter la mémoire et immortaliser le souvenir.

Les têtes parlantes sont présentes, et, contre toute attente, livrent des témoignages de psychologues aguerris, réunissant les conditions nécessaires pour comprendre le « personnage » en question, puisqu’il s’agit en quelque sorte du protagoniste « réel » d’un histoire intime partagée.

On découvre la solitude d’un être, tue, occultée, démoniaque, du fait peut-être de ne pas partager cette paternité tant souhaitée, d’aimer quelqu’un dans le sens amoureux du terme. Et l’émotion, celle à laquelle tout le monde s’attend, ne vient-elle pas justement du détachement que procure Carl Leblanc, soit pour ne pas se sentir trop éprouvé et continuer à vivre ou encore utiliser le cinéma comme moyen spatio-temporel de conforter la mémoire et immortaliser le souvenir. Somme toute, de se protéger soi-même des influences hostiles.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Carl Leblanc

Scénario
Carl Leblanc

Direction photo
Alex Margineanu

Montage
Carl Leblanc, Sylvain Caron

Marie Girault

Animations
François Fortin

Musique
Anthony Rozankovic

Carl Leblanc.
Une façon sobre de filmer l’interdit.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2021 – Durée : 1 h 25 min

Langue(s)
V.o. : français

Perdre Mario

Dist. [ Contact ] @
Les Films du 3 mars

Classement
Visa Général

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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