France

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Portrait d’une femme, journaliste à la télévision, d’un pays, la France, et d’un système, celui des médias.

Coup de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

   Présenté au dernier Festival de Cannes, France a déçu une partie de la critique, rejetant la faute sur le réalisateur d’avoir trop mis en cause les médias. Mais cette froideur n’est-elle pas également due à ce que France demeure son film le plus accessible, pouvant intéresser un large public? Mais c’est en quelque sorte ce qui fait son originalité ; ici, aucune nécessité de ces pérégrinations narratives ou joutes visuelles comme dans La vie de Jésus ou encore Flandres, deux magnifiques exemples d’ascèse cinématographique, proche du rituel mystique, tous les deux magnifiquement  structurés et conceptualisés ; au contraire, France est un film linéaire ; un dialogue directe, tranchant, assassin, et surtout, un tournage à Paris, loin des autres territoires français autrefois investis.Suite

Spencer

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Une jeune femme séjourne pour les Fêtes de Noël dans le manoir de sa belle-famille.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

   Un couple en processus de séparation échange de chaque côté d’une table de billard dans une salle aux murs remplis de bibliothèques. Le mari dit que nous avons deux images, l’une extérieure et l’une personnelle que nous devons préserver. À la fin de la discussion, une boule noire1 est touchée par Diana.

En prenant comme titre le nom de famille de l’aristocrate Diana devenue princesse de Galles par son mariage avec le prince Charles, le long métrage annonce la couleur qu’il confirme dans le texte préliminaire: une farce qui se base sur une tragédie réelle. Le scénario de Steven Wright (Eastern Promises) souligne les relations difficiles entre Diana et certains membres de la famille royale. Une phrase sur la froideur des lieux revient à quelques reprises émise entre autres par les deux fils William et Harry. Diana a d’ailleurs des problèmes avec l’horaire strict des journées et donc avec la ponctualité, politesse des rois selon la formule.

La règle du jeu

Retrouver un semblant de normalité.

Ces retards se reproduisent plusieurs fois et la princesse est arrivée après la monarque dans ce château entouré d’une importante protection policière et dont les repas ont été transportés avec une précision toute militaire.

La mise en scène de Larraín insère plusieurs séquences dans lesquelles la caméra avance dans les couloirs et les pièces de l’immeuble, précédant ou suivant Diana rendue encore plus nerveuse par la rigidité du cérémonial. Une parenté symbolique avec le destin d’Anne Boleyn, épouse décapitée d’Henri VIII, produit aussi ses effets sur la psyché de la jeune femme et la réalisation en augmente les réverbérations.

Dans ce milieu où les règles du jeu ancestrales structurent les journées, Diana trouve oreille attentive auprès du chef cuisinier et de son habilleuse avec qui elle a des échanges plus égalitaires. La relation avec ses fils est empreinte d’un amour réciproque et pleine de moments heureux. Les visites à l’ancienne maison familiale donnent un aperçu du chemin parcouru et des possibilités de ressourcement.

La cinématographie de Claire Mathon rend préhensible la rigidité des lieux et des coutumes, reproduisant dans d’autres séquences des images iconiques de cette jeune femme devenue si populaire. Kristen Stewart accomplit un beau travail d’effet-miroir même si son accent n’est pas toujours exact. Timothy Spall incarne avec une rigide bonhomie le rôle du chef de la sécurité et donc du maître de cérémonie. Sally Hawkins et Sean Harris apportent à l’interprétation de leurs rôles de serviteurs amis toute l’étendue de leurs talents

Après Jackie, autre portrait d’une femme célèbre au tournant d’une vie, le réalisateur chilien entrouvre avec panache les rideaux sur un épisode crucial d’une vie trop rapidement écourtée.

La cinématographie de Claire Mathon rend préhensible la rigidité des lieux et des coutumes, reproduisant dans d’autres séquences des images iconiques de cette jeune femme devenue si populaire… Kristen Stewart accomplit un beau travail d’effet-miroir même si son accent n’est pas toujours exact.

1 Lors des votes pour accueillir des nouveaux membres dans des clubs sélects britanniques, la boule noire avait un poids plus important et était signe de refus.


FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pablo Larraín

Scénario
Steven Knight

Direction photo
Claire Mathon

Montage
Sebastián Supúlveda

Musique
Jonny Greenwood

Pablo Larraín

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
Grande-Bretagne / États-Unis

Allemagne / Chili

Année : 2021 – Durée : 1 h 57 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f. / Version française

Spencer

Dist. [ Contact ]
Entract Films

Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Une révision

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Étienne enseigne la philosophie au Cégep. Nacira, une de ses étudiantes, met en pratique ce qu’il leur a enseigné : la remise en question. Mais peut-être que dans le cas de la jeune femme elles sont contradictoires aux principes de la philosophie.

CRITIQUE.

★★

texte
Élie Castiel

Signes évidents de discordance

En tant que prof de philo dans un cégep, Étienne croit ardemment aux idées des grands maîtres de cette science humaine. Il cite fréquemment Spinoza, excommunié par sa communauté, juive de surcroît ,dû, entre autres, à ses prises de position questionnant la foi. Beau cursus de cours, notamment lorsque le groupe d’étudiants est composé de personnes de souche et ceux et celles d’autres horizons.

Dont Nacira, jeune femme voilée qui, bizarrement, a décidé de suivre un cours de philosophie, branche qui prône la raison, en opposition à la religion régie par les lois divines. Comment opposer deux forces de la nature dans une proposition aussi ambitieuse? Catherine Therrien ose s’aventurer dans ce chemin tracé de pierres ponces en confrontant ces deux idées. Particulièrement pour un premier long métrage.

Nacira n’atteint pas la note de passage à cause de… Protestations de sa part, intransigeance du professeur qui, quand même, lui donne des raisons (bien fondées) pour ne pas réviser la note. L’administration s’en mêle.

Trouver un terrain d’entente malgré les contradictions.

Entre Étienne et Nacira, une tentative de trouver un terrain d’entente malgré les contradictions. Possible entre deux idéaux opposés? Litige impossible à surmonter. Jusqu’à la fin, où le règlement à l’amiable ne l’est pas vraiment. Les deux coscénaristes, eux-mêmes ex-professeurs de philosophie, optent justement pour un résultat privilégiant plutôt la non-réconciliation. Même si séparés à l’amiable, Nacira pourra continuer à dicter son point de vue, placer le raisonnement philosophique à l’intérieur des règles de la foi. Est-ce vraiment possible? Étienne, lui… on se demande.

On peut se poser la question de savoir si cette fin est due à un glissement social concernant les nouveaux arrivants ou pure excès de compréhension de l’autre. Question aussi de ne pas trop faire de bruit?

Mais en tout et pour tout, un film agréable à visionner, même si les partitions musicales de Cohen et de Watson m’ont paru inutiles.

En passant à autre chose, Patrice Robitaille demeure constamment brillant dans ses divers registres d’interprétation à l’intérieur d’un même film. Nour Belkhiria ajuste adroitement son rôle, elle est présente, confirmant le rôle d’une jeune femme qui tient bien à ses principes.

À noter qu’en matière d’intégration des minorités culturelles dans le cinéma québécois, celles issues des pays du Maghreb semble être favorisées. Probablement en raison de la très bonne connaissance de la langue française. Une pure constatation.

Quant à la mise en scène de Therrien, elle navigue entre les moments d’émerveillement, engagés (surtout en classe) et des séquences vacillantes qui manque parfois de logique (faire plaisir à la majorité, comme le règlement RH du cégep en question, qui manque de vraisemblance).

Mais en tout et pour tout, un film agréable à visionner, même si les partitions musicales de Cohen et de Watson m’ont paru inutiles.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Catherine Therrien

Scénario
Louis Godbout

Normand Corbeil

Direction photo
Mathieu Laverdière

Montage
Arthur Tarnowski

Musique
Philippe Brault

Catherine Therrien.
Crédit : Vivien Gaumond

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2021 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a.

A Revision

Dist. [ Contact ]
Les Films Séville

Classement
Visa Général

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 287 288 289 290 291 349