The Rescue

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 08 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Documentaire sur l’opération internationale de secours au cours de l’été 2018 en Thaïlande.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Solidarité et expertise internationales

   Deux spéléoplongeurs britanniques, suite à un long et ardu parcours de quatre kilomètres dans un vaste système de grottes, retrouvent, après neuf jours d’attente, le groupe des 12 jeunes membres et de leur assistant entraîneur des Moo Pa (Wild Boars – Sangliers sauvages) coincés et ne survivant que difficilement. Les problèmes de leur évacuation semblent insurmontables.

En juin 2018, le sort de ces douze enfants et adolescents et d’un responsable pris dans cette grotte de Tham Luang, dans la province de Chiang Rai au nord de la Thaïlande, devient rapidement l’un des sujets de l’heure sur les divers réseaux d’information internationaux. Ceux-ci y envoient des équipes de plus en plus importantes.

Les réalisateurs Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyie emploient des extraits de ces topos pour établir une chronologie extérieure de cette opération complexe. Forts du succès de leur Free Solo, gagnant de l’Oscar du documentaire, ils ont approché la branche cinéma de la fameuse revue américaine National Geographic, détentrice des droits sur des personnages majeurs de l’histoire pour en reconstituer la trame enchevêtrée.

Rapidement, les autorités thaïlandaises décident de faire appel à des explorateurs des cavités naturelles du sous-sol britanniques, spécialistes de ce type de sauvetage dans les tunnels étroits remplis d’eau et dans une noirceur complète.  Avec le soutien logistique des militaires Seals de l’arme aéronavale appelés en premier sur les lieux, Rick Stanton et John Volanthen progressent grâce aux plans détaillés du dédale de cavernes jusqu’à  la section Pattaya  où se sont réfugiés les jeunes amaigris. Des simulations en 3D amènent le spectateur dans ces venelles et certaines des opérations de plongée ont été recréées dans des réservoirs en studio par les protagonistes.

Sonder différentes approches pour arriver au but.
Crédit : Photo by Uncredited/AP/REX/Shutterstock (9744676a)

Le montage de Bob Eisenhardt insère de courtes entrevues avec certains de ces secouristes qui montrent le type de personnalité propice à la pratique de ce sport dangereux dans lequel autonomie et solidarité vont de pair.

Ayant aussi accès à 87 heures de vidéos tournées par les Seals et d’autres bandes venues d’ailleurs, les cinéastes peuvent ainsi montrer l’ampleur des ressources nationales et internationales mises dans cette opération de secours. Les questionnements de l’anesthésiologiste australien Richard Harris constituent le fondement de la dernière partie de ce documentaire prenant. Les gestes répétés par la pratique, le placement des diverses équipes à des endroits stratégiques sont l’objet de séquences venues de multiples sources qui mènent jusqu’à la conclusion heureuse finale déjà connue.

À l’opposé de leur Free Solo, accompagnement de la préparation et de l’ascension en solitaire et sans corde par l’alpiniste Alex Honnold, ce long métrage décrit souvent par le menu les difficultés et les tribulations d’une équipe internationale aux fermes discussions mais soudée pour que des jeunes téméraires retrouvent leurs proches. Le sujet est si porteur que Netflix et Ron Howard ont d’autres projets en chantier sur divers aspects de cette aventure épique.

À l’opposé de leur Free Solo, accompagnement de la préparation et de l’ascension en solitaire et sans corde par l’alpiniste Alex Honnold, ce long métrage décrit souvent par le menu les difficultés et les tribulations d’une équipe internationale aux fermes discussions mais soudée pour que des jeunes téméraires retrouvent leurs proches.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jimmy Chin
Elizabeth Chai Vasarhelyi

Direction photo
David Katznelson, Ian Seabrook

Picha Srisasanee

Montage
Bob Eisenhardt

Musique
Daniel Pemberton

Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin
Une complicité tactile.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 48 min

Langue(s)
V.o. : anglais

The Rescue

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

L’homme idéal

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 1er octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Une scientifique allemande doit vérifier les possibilités d’une relation avec un cyborg dont elle a la garde pour trois semaines.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

            Une femme voit dans une forêt du Brandebourg son compagnon interagir sans difficulté avec des cerfs. Ceux-ci se rapprochent très près de lui et ne le considèrent pas comme un ennemi.

La réalisatrice allemande Maria Schrader, également actrice, a gagné récemment un Emmy pour sa série sur Netflix Unorthodox. Ce titre irait comme un gant à cette comédie sentimentale qui apporte un regard féminin sur la relation entre les humains et les cyborgs.Suite

The Most Beautiful Boy in the World

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 1er octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Les cinéastes se penchent sur la carrière de Björn Andrésen, le héros “angelot blond” de Mort à Venise (Morte a Venezia), de Luchino Visconti.

CRITIQUE.

★★★★ 

texte
Élie Castiel

            Le lucide corollaire qu’établissent les cinéastes suédois Kristina Lindström et Kristian Petri est un des plus accomplis. Car dans The Most Beautiful Boy in the World, la vieillesse du jeune de jadis est irrévocable, juste. Elle est mise en parallèle à celle de Thaddeus/Tadzio dans le film de Luchino Visconti, un de ses plus beaux fleurons, Mort à Venise / Morte a Venezia / Death in Venice, superbe adaptation volontairement distanciée du roman de Thomas Mann.  Le présent de Björn Andrésen, le superbe éphèbe qui avait incarné l’éphèbe dans le Visconti apparaît dans toute sa complexité d’un soixantenaire, un homme parmi la foule.

Le Visconti, un film, à l’époque, en 1971, audacieux ; un moment en Occident où les mouvements de libération convoitent tous les forums sociaux et la communauté gaie et lesbienne (on ne disait pas encore LGBT) sentait les balbutiements d’une certaine reconnaissance et liberté de mouvement qui, avec le temps, devaient se concrétiser plus adroitement et notamment sur le plan politique.

Une mise en abyme dictée

par le souci de vraisemblance

Un regard consciemment atteint de fausse pudeur.

Mais ce qui demeure d’autant plus intéressant dans le film de Lindström et Petri, c’est sans aucun doute la présentation d’extraits de Mort à Venise montrant les échanges sourds, silencieux, inavouables du jeune protagoniste et du personnage de Gustave Von Aschenbach (magnifique Dirk Bogarde) qui, volontairement selon le regard de Visconti, ne délibère pas tant sur l’orientation sexuelle, mais sur la notion de beauté. Car dans cette adaptation du roman (ou nouvelle) de Mann, c’est de cela qu’il s’agit.

Ne pas succomber aux épreuves du temps, ne pas se laisser guider par les rides qui s’installent sans crier gare. Mais plutôt succomber au désir du beau, de l’esthétique, du corps presque parfait.

Quelque chose qui correspond à ces années 1970 où la Grèce antique et ses correspondances esthétiques dépassent de loin le simple regard, une formalité qui s’explique en des termes philosophiques.

Les temps ont changé et le jeune d’alors Andrésen a déjà 66 ans, mais paraît plus. Rien à voir avec l’éphèbe de ces années contemplatives plus que formatrices.

Et Visconti dans tout cela, puisqu’il est largement évoqué dans le projet documentaire en question ? Une chose est certaine, les deux complices, par le choix des archives, par les moments pris par-ci, par-là, déconstruisent le mythe viscontien et sans lui enlever ses lettres de noblesse, au sens propre comme au figuré, le situent au royaume des Humains. Celui des simples mortels, tout simplement.

The Most Beautiful Boy in the World est la fois une dédicace, mais dans le même temps une mise en abyme entre deux mondes, celui du cinéma et l’univers du réel. Comment exister entre les deux. Les cinéastes parcourent le trajet de l’acteur, actifs dans plus de 30 films, télé et cinéma confondus, dont l’inusité Midsommar (2019). Nous ne reviendrons pas sur les détails de sa vie, mais sur les intentions des deux collaborateurs du projet : permettre au temps de mettre en parallèle les rapports étroits qui peuvent exister entre une œuvre du passé, le présent réel et l’œuvre qui a donné naissance à cette histoire, au fond, sur le temps qui passe à une vitesse aussi éphémère que surprenante.

Et Visconti dans tout cela, puisqu’il est largement évoqué dans le projet documentaire en question ? Une chose est certaine, les deux complices, par le choix des archives, par les moments pris par-ci, par-là, déconstruisent le mythe viscontien et sans lui enlever ses lettres de noblesse, au sens propre comme au figuré, le situent au royaume des Humains. Celui des simples mortels, tout simplement.

En attendant, vous serez surpris par le parcours singulier du jeune Björn Andrésen après son expérience fascinante de Mort à Venise.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Kristina Lindström
Kristian Petri

Scénario
Kristina Lindström

Kristian Petri

Direction photo
Erik Valsten

Montage
Dino Jonsäter

Hanna Lejonqvist

Musique
Filip Leyman

Anna Von Hausswolf

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Suède

Année : 2020 – Durée : 1 h 33 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a.

Världens vackraste pojke

Dist. [ Contact ] @
[ Cinéma du Parc ]
@ Juno Films

Classement suggéré
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma du Musée

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 296 297 298 299 300 348