They Shot the Piano Player

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 15 mars 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Enquête sur la disparition du pianiste Francisco Tenório Jr.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Orphée dans les

oubliettes de l’histoire

En écoutant un cd, un journaliste américain remarque la qualité d’un morceau. Il entreprend bientôt des recherches sur la bio-discographie du compositeur et pianiste.

Le cinéaste espagnol Fernando Trueba, qui est également producteur de musique, a eu le coup de foudre artistique décrit en ouverture. Il a donc rencontré de nombreux artistes de la scène musicale sud-américaine dont Vinícius de Moraes et les a interviewés au sujet de ce Francisco Tenório Jr.

Détourner le regard, ne serait-ce que subrepticement.

Fort du succès de Chico y Rita, leur précédent film d’animation sur le jazz afro-cubain, Trueba et Javier Mariscal ont décidé de rendre hommage à l’époque effervescente de la Bossa nova par ce médium plus coloré. Le réalisateur invente donc le personnage du journaliste américain Jeff Harris qui lui sert d’alter ego dans cette réactualisation de l’investigation.

La rotoscopie est plus évidente dans certaines séquences et permet d’employer des actualités ou autres films contemporains comme bases des recréations. De nombreuses pépites visuelles et musicales s’inscrivent dans les images tissant des liens avec la Nouvelle Vague, la littérature et le cinéma latino-américain.

C’est dans ce contexte que Tenório a été jeté dans l’oubliette de l’histoire. Les cinéastes Trueba et Mariscal ont donc réussi une recréation orphique nécessaire pour ce virtuose enlevé aux siens et au monde.

Cette abondance de couleurs, de dessins et de sons, si elle montre bien l’importance de ce compositeur disparu très tôt, réduit la place des informations  sur l’Opération Condor montée par les dictatures d’extrême-droite  qui ont poursuivi et éliminé leurs opposants dans des pays limitrophes ou éloignés.

C’est dans ce contexte que Tenório a été jeté dans l’oubliette de l’histoire. Les cinéastes Trueba et Mariscal ont donc réussi une recréation orphique nécessaire pour ce virtuose enlevé aux siens et au monde.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Fernando Trueba
Javier Mariscal

Scénario : Fernando Trueba | Animation : Carlos Léon Sancha | Montage : Arnau Quiles.

Genre(s)
Docudrame d’animation
Origine(s)
Espagne / France
Pays-Bas, Pérou / Portugal
Année : 2022 – Durée : 1 h 44 min
Langue(s)
V.o. : multilingue ; s.-t.a. ou s.-t.f.

Ils ont tiré sur le pianiste
Dispararon al pianista

Fernando Trueba et Javier Mariscal

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cineplex
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Amour, acide et noix
@ Agora

| Daniel Léveillé |

CRITIQUE
[ Danse ]
Élie Castiel

★★★★

Le corps

ouvertement

désinhibé

Daniel Léveillé.
Crédit : Émilie Tournevache


2001. Première année du nouveau siècle, parce tout commence par « 1 » et non pas par « 0 ». Pour la culture québécoise en matière de danse contemporaine, il faut renouveler la  forme, le mouvement, le récit, ne plus les associer à des anciennes valeurs. Pour Daniel Léveillé, c’est la proposition audacieuse et courageuse d’une chorégraphie qui dépasse le regard déjà confortable du spectateur.Suite

Message in a Bottle
@ Place des Arts

 

| Zoonation The Kate Prince Company |
  Sadler’s Wells + Universal Music UK

CRITIQUE
[ Danse ]
Élie Castiel

★★★

Pour le simple plaisir

de se trémousser

Les inconditionnels de Danse Danse ne peuvent rater un spectacle de la Zoonation, dont les chorégraphies de Kate Prince allient, en quelque sorte, diverses disciplines de la danse.

Dans le cas de Message in a Bottle, alimenté en outre par certaines chansons du célèbre Sting, la rue s’invite avec des variations tenant du street dance, hip hop, break dancing, quelques évocations de la danse classique, du ballet jazz, à l’ancienne et au post-moderne et allez voir quoi d’autre.

Certes, une explosion de gestes et de mouvements qui ne cessent d’occuper la grande salle du complexe Place des Arts, nulle autre que la Wilfrid-Pelletier. Deux parties, entrecoupée par un entracte. Le décor du deuxième acte presque identique au premier avec des accessoires dans des endroits différents. Un lieu inventé pour donner corps à la proposition qui suggère les notions de peur, de perte, de rapprochement et d’autres variations sur la condition humaine.

Une énergie intense.
Crédit : Lynn Thelsen

Un crédit bien mérité à Anne Fleischle pour la conception des costumes où le pastel côtoie allègrement le gris diaphane. Des habillements également au profit d’un concept non genré (ou presque), surtout vers la fin.

Comme chaque spectacle, le programme nous éclaire sur la proposition dont il est question. Inutile de la prendre trop au sérieux si on n’est pas adepte à comprendre la signification de tel ou tel mouvement.

Les membres de la troupe, c’est évident, projettent un plaisir fou à entreprendre cette aventure chorégraphique où musique populaire et art du mouvement se dressent en complices accomplis et visiblement heureux.

Le pas de deux ne s’invente plus, mais implique deux hommes ou deux femmes, ou dans la plupart des cas, un couple mixte. Encore une fois, la danse participe de cette légitimité et officialisation des minorités sexuelles, mieux dit du mouvement LGBTQ+. Un retour en arrière est impensable. Et c’est tant mieux.

Les membres de la troupe, c’est évident, projettent un plaisir fou à entreprendre cette aventure chorégraphique où musique populaire et art du mouvement se dressent en complices accomplis et visiblement heureux.

Le programme indique que Message in a Bottle est « l’histoire fictive d’une famille ». Vraiment ? Tout porte à croire que le message est universel. On sort de ce spectacle comblé.

FICHE ARTISTIQUE PARTIELLE
Chorégraphie
Kate Prince

Interprètes
Corps de ballet de la compagnie
Décors
Ben Stones

Éclairages
Natasha Chivers

Costumes
Anna Fleischle
Musique
Sting

Durée
1 h 50

[ Incluant entracte ]
Public (suggéré)
Tout public

Diffusion & Billets @
Danse Danse

[ Salle Wilfrid-Pelletier ]
Jusqu’au 16 mars 2024

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

 

1 61 62 63 64 65 345