Freud’s Last Session

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 12  janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Rencontre entre Sigmund Freud et l’auteur C.S. Lewis.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

 

La mort de Dieu?

Dans un institut de psychologie, une chargée de cours reçoit un appel urgent. Elle quitte sa classe et part à la recherche de médicaments pour son père.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, à Londres dans sa maison, Freud gravement malade, aurait reçu selon une note dans son agenda, un professeur d’Oxford.  Ayant lu le livre d’Armand Nicholi, professeur de psychiatrie à Harvard The Question of God: C. S. Lewis and Sigmund Freud Debate God, Love, Sex, and the Meaning of Life, le dramaturge Mark St-Germain a imaginé un rencontre entre ces deux intellectuels dans ces circonstances.

Un dialogue fait de champs et de contrechamps idéologiques.

Le film, adapté par l’auteur et le réalisateur, garde un coté théâtral bienvenu lorsqu’il se déroule dans la dite maison dans laquelle le père de la psychanalyse vivait depuis environ un an. Les échanges entre le Juif athée et l’apologiste du christianisme sont de haut niveau après une mise en situation dans laquelle l’aîné intimide quelque peu son jeune interlocuteur. Certains retours en arrière tels la participation de Lewis à la guerre des tranchées une vingtaine d’années plus tôt sont trop longs et constituent des distractions dans le cours de cette confrontation. L’épisode du périple à l’hôpital de Sigmund gravement atteint avec son rappel de statues antiques et ses visions d’autres patients est mieux réussi, enchâssé dans la cinématographie de Ben Smithard.

La relation compliquée entre Anna et son analyste de père constitue le contrepoint de cette rencontre hypothétique entre deux grands esprits qui incitera peut-être certains à relire leurs essais sur l’existence ou non de Dieu.

Anthony Hopkins croque à belles dents dans cette personnalité fondatrice du XXe siècle amenant Matthew Goode à se surpasser dans le rôle de l’auteur futur des Chroniques de Narnia.  La relation compliquée entre Anna et son analyste de père constitue le contrepoint de cette rencontre hypothétique entre deux grands esprits qui incitera peut-être certains à relire leurs essais sur l’existence ou non de Dieu.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Matthew Brown

Scénario
Matthew Brown, Mark St. Germain,
d’après sa pièce éponyme
Direction photo
Ben Smithard
Montage
Paul Tothill
Musique
Coby Brown

Matt Brown

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Grande-Bretagne / Irlande
Année : 2023 – Durée : 1 h 48 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Freud’s Last Session

 

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

La petite

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 12  janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Joseph apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant via une mère porteuse en Belgique. Le sexagénaire part à la rencontre de la jeune flamande au caractère farouche et indomptable.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Ces liens

qui unissent

On dirait qu’en prenant de l’âge ou mieux encore « de maturité », Fabrice Luchini se débarrasse de ces tics qui l’avaient suivi depuis le début de sa carrière. Et cela nous procure un immense plaisir. Il est devenu touchant.

Un homme en deuil de son fils, mort tragiquement dans un accident d’avion, en compagnie de son conjoint. Et il apprend que le couple avait engagé une mère porteuse pour donner naissance à « leur » enfant. Eux aussi ont cru à la descendance.

Sujet délicat, mais pas nouveau, mais que Guillaume Nicloux traite avec une délicatesse des plus nuancées. Sans pathos, se concentrant sur la collaboration de comédiens chevronnés, dont la participation de Mara Taquin, aperçue, entre autres, dans La syndicaliste, une nouvelle venue qui confirme avec une rigueur de plus en plus évidente la présence d’une nouvelle génération de talents issue de l’Hexagone.

Sur ce point, un rapport au corps, à la caméra et au sujet, un tout qui ressemble à un rapport intime entre le cinéma et l’engagement, un échange de correspondances qui confirment que la réalisation et tous les éléments d’un film forment un tout.

Et si ailleurs, c’était mieux?

Sur la GPA, aucun débat si ce n’est que quelques mots vite passés, rien de vraiment consistant, et c’est sans doute mieux comme ça. Joseph (encore une fois, très solide Luchini) n’a aucun problème (même si au fond…) avec l’homosexualité de son fils; tout le contraire des parents de Joachim, le conjoint de son fils, trop proches des écrits bibliques, des gens d’un autre monde.

Retrouver la mère, reconnaître l’enfant à naître comme faisant partie de la famille, avoir recours aux directives judiciaires, un tas de trucs pour rendre la vie encore plus difficile. Cela est mené adroitement par Nicloux; il travaille sur les espoirs, les bouleversements, les ennuis, les signes d’ouverture, ces désagréments et petits bonheurs éphémères qui nous font croire que « tout ira bien ».

Après tout, les liens familiaux nous unissent quelle que soit l’orientation sexuelle de l’un ou de l’autre des membres d’un même lignage. Le reste, on s’en fout.

Jusqu’au dénouement final, un magnifique plan qui dirige les personnages-clé à travers un chemin au parcours un peu tortueux, mais vers un avenir sans doute apte à pouvoir tenir ses promesses. Après tout, les liens familiaux nous unissent quelle que soit l’orientation sexuelle de l’un ou de l’autre des membres d’un même lignage. Le reste, on s’en fout.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Guillaume Nicloux

Scénario
Guillaume Nicloux. Fanny Chesnel,
d’après son roman éponyme
Direction photo
Yves Cape

Montage
Guy Lecorne
Musique
Astrid Gomez-Montoya
Rebecca Delannet

Guillaume Nicloux

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France / Belgique
Année : 2023 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : français

La petite

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films
[ SND Films ]

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rien à perdre

 

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 12  janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Sauf que Sylvie…

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Mère

courage

Premier long de fiction pour Delphine Deloget, venu du documentaire, d’où la résonance sociale de cette belle proposition. Presque finies ces histoires d’affection à n’en plus finir d’un certain cinéma hexagonal d’une autre époque, où seuls dominaient les jeux de l’amour et du hasard et des dialogues du tendre interminables.

Aujourd’hui, grâce notamment aux Dardenne et à d’autres du même acabit, le cinéma français s’affranchit de ces propositions terre-à-terre, comme celles aussi fabriquées par des Loach ou Leigh, ceux venus de cette chère Albion.

Sylvie bosse la nuit, est mère célibataire de deux garçons. Le plus jeune a eu un accident. Seul, il a eu envie de frites, son mets préféré. La suite, on connaît. Sauf que le Service de protection de la jeunesse ou quelque chose comme ça se mêle. Sylvie ne serait plus apte à s’occuper de ses enfants, notamment du tout dernier.

Une filiation indestructible.

Deloget, toute consciente des codes de la fiction, mais surtout des enjeux autour du sujet abordé, évite de trop charger le récit, ayant recours à des ellipses, assez bien structurés pour qu’on puisse comprendre aisément ce qui se cache derrière chaque nouvel épisode.

D’autant plus que ce qui se passe dans la vie de Sylvie (excellente Virginie Efira) – mère courage monoparentale sans prétention, battante pour ses droits, un certain sang froid même si parfois des poussées de colère intempestive face à ce qu’elle croit être de l’ingérence dans sa vie de la part des institutions – pousseront certains spectatrices à se regarder dans un miroir tant cette vérité leur est si proche.

Plutôt que le réalisme documentaire, Deloget opte pour une réalité cinématographique, situant la « fiction » dans le lieu des possibles.

Rien à perdre, titre d’autant plus combatif, puisque cette anti-héroïne de l’exclusion sociale n’a plus rien à cirer devant le combat qu’elle doit entreprendre. C’est un film à thèse, et rien à dire à ce sujet. Une certaine critique vouée à un cinéma de l’expérimentation ne s’étonne guère de ce genre de proposition. Mais peu importe, Deloget assume, rompt avec un certain système du cinéma d’auteur, ou du mieux, le mute vers une autre direction, ou essaie.

Maltraitance ou défaillance face à l’enfance délaissée? Les systèmes mis en place sont-ils à la hauteur des attentes des principales personnes impliquées?

Et puis, la présence un peu éphémère d’un Arieh Worthalter (superlatif dans Le procès Goldman, de Cédric Kahn) et du rarissime Mathieu Demy (méconnaissable) dans une interprétation sentie.

Plutôt que le réalisme documentaire, Deloget opte pour une réalité cinématographique, situant la « fiction » dans le lieu des possibles.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Delphine Deloget

Scénario
Delphine Deloget. Avec la collaboration de
Camille Fontaine et Olivier Demangel
Direction photo
Guillaume Schiffman

Montage
Béatrice Herminie
Musique
Nicolas Giraud

Delphine Deloget

Genre(s)
Drame psychologique
Origine(s)

France / Belgique
Année : 2023 – Durée : 1 h 52 min
Langue(s)
V.o. : français

Rien à perdre

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ FilmsWeLike

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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