La petite

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 12  janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Joseph apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant via une mère porteuse en Belgique. Le sexagénaire part à la rencontre de la jeune flamande au caractère farouche et indomptable.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Ces liens

qui unissent

On dirait qu’en prenant de l’âge ou mieux encore « de maturité », Fabrice Luchini se débarrasse de ces tics qui l’avaient suivi depuis le début de sa carrière. Et cela nous procure un immense plaisir. Il est devenu touchant.

Un homme en deuil de son fils, mort tragiquement dans un accident d’avion, en compagnie de son conjoint. Et il apprend que le couple avait engagé une mère porteuse pour donner naissance à « leur » enfant. Eux aussi ont cru à la descendance.

Sujet délicat, mais pas nouveau, mais que Guillaume Nicloux traite avec une délicatesse des plus nuancées. Sans pathos, se concentrant sur la collaboration de comédiens chevronnés, dont la participation de Mara Taquin, aperçue, entre autres, dans La syndicaliste, une nouvelle venue qui confirme avec une rigueur de plus en plus évidente la présence d’une nouvelle génération de talents issue de l’Hexagone.

Sur ce point, un rapport au corps, à la caméra et au sujet, un tout qui ressemble à un rapport intime entre le cinéma et l’engagement, un échange de correspondances qui confirment que la réalisation et tous les éléments d’un film forment un tout.

Et si ailleurs, c’était mieux?

Sur la GPA, aucun débat si ce n’est que quelques mots vite passés, rien de vraiment consistant, et c’est sans doute mieux comme ça. Joseph (encore une fois, très solide Luchini) n’a aucun problème (même si au fond…) avec l’homosexualité de son fils; tout le contraire des parents de Joachim, le conjoint de son fils, trop proches des écrits bibliques, des gens d’un autre monde.

Retrouver la mère, reconnaître l’enfant à naître comme faisant partie de la famille, avoir recours aux directives judiciaires, un tas de trucs pour rendre la vie encore plus difficile. Cela est mené adroitement par Nicloux; il travaille sur les espoirs, les bouleversements, les ennuis, les signes d’ouverture, ces désagréments et petits bonheurs éphémères qui nous font croire que « tout ira bien ».

Après tout, les liens familiaux nous unissent quelle que soit l’orientation sexuelle de l’un ou de l’autre des membres d’un même lignage. Le reste, on s’en fout.

Jusqu’au dénouement final, un magnifique plan qui dirige les personnages-clé à travers un chemin au parcours un peu tortueux, mais vers un avenir sans doute apte à pouvoir tenir ses promesses. Après tout, les liens familiaux nous unissent quelle que soit l’orientation sexuelle de l’un ou de l’autre des membres d’un même lignage. Le reste, on s’en fout.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Guillaume Nicloux

Scénario
Guillaume Nicloux. Fanny Chesnel,
d’après son roman éponyme
Direction photo
Yves Cape

Montage
Guy Lecorne
Musique
Astrid Gomez-Montoya
Rebecca Delannet

Guillaume Nicloux

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France / Belgique
Année : 2023 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : français

La petite

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films
[ SND Films ]

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]