Saltburn

PRIMEUR
Sortie
(depuis) Mercredi 22 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
L’étudiant Oliver Quick, qui peine à trouver sa place à l’université d’Oxford, se retrouve entraîné dans le monde du charmant et aristocratique Felix Catton qui l’invite à Saltburn, le vaste domaine de sa famille excentrique, pour un été qu’il n’oubliera pas de sitôt.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

L’ange

exterminateur

Ou bien encore, « le charme désuet de l’aristocratie », où des membres de cette caste privilégiée qui, pour la circonstance, sont installés dans le domaine Saltburn, lieu des touts et des riens où la dolce farniente semble à l’ordre du jour et les malheurs qui arrivent à certains membres de cette étrange  famille ne semblent pas affecter quiconque.

Et lorsque Oliver, issue d’une classe sociale ouvrière, ou du moins passablement défavorisée, arrive dans les lieux, invité par un ami d’université (il a eu tout de même eu droit à une bourse d’étude), les choses se compliquent avec une légèreté aux multiples failles.

Oliver est amoureux, ou du moins on le pense, de Felix Catton, celui par qui le péché existe et à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Le beau jeune hommes est issu de ces familles qui ne semblent exister que dans certaines fictions littéraires ou cinématographiques. Sont convoqués, Patricia Highsmith, pour les romans, Pier Paolo Pasolini pour le cinéma, particulièrement celui de Teorema.

Une imprudence subtilement assumée.

Les privilèges et ceux et celles qui y ont droit; le désir qu’éprouvent ceux qui n’ont en pas; la sexualité qui s’offre et qui se retient, la perversité comme acte politique de revendication sociale, de lutte de classe,. Oliver (magistral Barry Keoghan) se reconnaît dans ce mélange de passions, d’émotions confuses et de totale désengagement social, même si tous les efforts sont faits pour montrer une personnalité ajustée.

La cinéaste de Promising Young Woman (Une jeune femme pleine de promesses) que, faute de temps, nous n’avions pas couvert, opte cette fois-ci, intentionnellement, pour une mise en scène de la provocation, pour un graphisme que d’aucuns trouveront désuet, mais non dénué de ces jouissives joutes érotiques – le film, ici, est interdit aux moins de 13 ans, alors qu’il aurait dû l’être « au moins de 16 ans ». Mais bon, on ne comprendra jamais les règles qui régissent notre très laxiste bureau québécois de classification des films.

Si la mise en scène, très voluptueuse et engagée, s’attarde à des détails parfois saugrenus, grivois et, pourquoi pas, invraisemblables (le cinéma, d’une certaine façon, n’est-il le médium de tous les possibles?), il n’en demeure pas moins qu’elle procure une sensation entre la mal-être et la douce euphorie des interdits.

Encore une fois, Barry Keoghan, captivant comédien Irlandais aux yeux de tous et de toutes, collabore de ce sournois jeu de correspondances où le physique et le psychique n’en font qu’un. Emerald Fennell en est consciente et profite de cette présence qui, sans doute, bouleverse nos jours et nos nuits.

Un nombre bien définis d’actes ou, si vous préférez, de chapitres. À chacun d’eux ses dévolus, ses paramètres exigeants, mais tous amalgamés autour d’un dénominateur commun : l’anatomie d’un ange du mal.

À tel point qu’on peut commencer à croire que dans tout acte sournois de perversité, de perfidie ou de dépravation, existe quelque chose de charismatique chez l’auteur (en anglais, le terme « perpetrator » me semble plus fort) de ces délits, à tel point où la fine ligne de démarcation entre le Bien et le Mal finit par se défaire sans qu’on s’en rende compte.

Encore une fois, Barry Keoghan, captivant comédien Irlandais aux yeux de tous et de toutes, collabore de ce sournois jeu de correspondances où le physique et le psychique n’en font qu’un. Emerald Fennell en est consciente et profite de cette présence qui, sans doute, bouleverse nos jours et nos nuits.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Emerald Fannell

Scénario
Emerald Fannell
Direction photo
Linus Sandgren

Montage
Victoria Boydell
Musique
Anthony Willis

Emerald Fennell

Genre
Drame psychologique

Origine
États-Unis
Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 2 h 11 min
Langue
V.o. : anglais; s.-t.f.

Brûlure de sel
Le domaine Saltburn

Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Amazon Studios ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Érotisme ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Bernadette

 

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Quand elle arrive à l’Élysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

 

Changer de trame

 

Une dame bien mise dirige une réunion d’un comité régional en France. Le caméraman télé filme la scène quand elle reçoit un appel de Paris. Son franc-parler crée des remous.

Bernadette Chodron de Courcel a épousé Jacques Chirac, comme elle, diplômé de Sciences Po Paris. Elle participe à son ascension vers l’Élysée en tant qu’épouse et conseillère quelquefois dénigrée par la garde rapprochée de son mari.

Une tentative de la surpasser.

Cette femme d’apparence guindée réussit pourtant à devenir une personne indispensable dans une région du centre de l’hexagone. Le scénario de Léa Domenach et de Clémence Dargent détaille, sur un mode ludique, les étapes par lesquelles la conjointe réussit à ressortir du décor ambiant et de changer la trame de son existence. Par le biais de séquences musicales chorales, la réalisatrice fait un clin d’œil au catholicisme assumé de cette femme de la noblesse provinciale.

Léa Domenach, fille d’un grand journaliste politique, a ainsi réussi, sous des habits légers, une auscultation  des arcanes du pouvoir qui égale presque Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier.

Catherine Deneuve endosse avec délectation les habits de cette femme qui a été à un moment presqu’aussi connue qu’elle. Cette alchimie entre personnage et interprète fait ressurgir tout au long du récit la force tranquille de caractère et l’intelligence de cette femme trop aisément cantonnée aux besognes anodines de représentation. Denis Podalydès, en chef de cabinet, apporte un contrepoint discret dans ce ballet élyséen dans lequel Michel Vuillermoz donne une version acidulée du chef de l’état. Léa Domenach, fille d’un grand journaliste politique, a ainsi réussi, sous des habits légers, une auscultation  des arcanes du pouvoir qui égale presque Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Léa Domenach

Scénario
Léa Domenach
Clémence Dargent
Direction photo
Elin Kirschfink

Montage
Christelle Dewynter
Musique
Anne-Sophie Versanacyen

Léa Domenach

Genre(s)
Comédie
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 34 min
Langue(s)

V.o. : français
Bernadette

Dist. [ Contact ] @
TVA Films
[ Karé Productions ]

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cinéma Beaubien

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 85 86 87 88 89 345