The Levys of Monticello

| F o r m a t
 Numérique |

Sortie
Vendredi 24 novembre 2023

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

 

Monticello hier.
Crédit : Menemsha Films

Une petite

Histoire

cachée

d’Amérique

Pendant presque neuf décennies, la famille Levy, parmi les premiers Juifs de l’Amérique coloniale, sont les propriétaires du célèbre domaine Monticello, ayant appartenu auparavant à Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis. Le capitaine Uriah Phillips Levy, officier de marine à la retraite et célèbre pour ses prises de position contre les pratiques punitives, l’achète en 1834 pour la modique somme de 2 000 $, y accomplissant par la suite de lourds travaux de restauration.

Monticello aujourd’hui.
Crédit : Menemsha Films

Une époque où les Noirs sont encore des esclaves en cette terre d’Amérique. D’ailleurs, le nouveau propriétaire aura lui aussi des esclaves, qu’il nommera plutôt « serviteurs »; lui, dont les ancêtres, des Juifs sépharades, ont quitté le Portugal lors de l’Inquisition en Espagne et dans quelques-uns de ses pays voisins.

Parmi les intervenants, Nya Bates – Attachée supérieure (Senior Fellow), du Département de l’Histoire afro-américaine de la Thomas Jefferson Foundation, soulève la question en soulignant la complexité de Levy en matière d’inclusion.

Pendant la Guerre civile américaine, le contrôle de la propriété est perdu de vue et après le conflit, le neveu de Levy, Jefferson Monroe Levy, membre du Congrès et riche homme d’affaires, achète la propriété pour la rendre habitable.

Statue de Jefferson.
Crédit : Menemsha Films

Si le film possède une facture télévisuelle, il n’en reste pas moins qu’il contribue à nous dévoiler des pans mal connus sur la culture, la politique et la dynamique des Américains en matière d’intégration.

Les têtes parlantes (talking heads), parmi lesquelles Susan Stein, Richard Lewis, ou encore Paul Harris et Melvin Urofsky constituent, de par leurs apports historiques, le principal attrait du long métrage de Steven Pressman (à qui l’on doit 50 Children: The Rescue Mission of Mr. And Mrs. Kraus et Holy Science, deux documentaires percutant sur la condition juive à des époques tragiques de l’Histoire contemporaine.

Le premier Levy.
Crédit : Menemsha Films

Le document en question traverse en quelque sorte une partie de l’histoire de l’antisémitisme chez nos voisins du Sud. Une histoire qu’il ne faut absolument par écarter ou oublier, comme on le constate, en 2017, lorsque des suprémacistes blancs manifestent à Charlottesville, en Virginie, vociférant leur slogan « Jews will not replace us / Les Juifs ne nous remplaceront pas ».

Le deuxième Levy.
Crédit : Menemsha Films

Une histoire de tension raciale qui se perd dans la nuit des temps et qui, en ces temps de conflit au Proche-Orient réitère le discours sur ce phénomène social, qu’on soit d’un côté ou de l’autre.

Dans le cas de Levy, l’homme en question a dû faire face à l’antisémitisme virulent d’une certaine Mrs. Maud Littleton, épouse d’un membre du Congrès qui s’est donnée pour mission de devenir la propriétaire du domaine en le rendant Public Memorial dédié à la mémoire de Jefferson.

Si le film possède une facture télévisuelle, il n’en reste pas moins qu’il contribue à nous dévoiler des pans mal connus sur la culture, la politique et la dynamique des Américains en matière d’intégration.

Mrs. Maud Littleton
Crédit : Menemsha Films

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Steven Pressman
Scénario

Steven Pressman
Direction photo
Dave Sperling

Montage
Richard Levien
Musique
Marco D’Ambrosio

 

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 12 min
Langue(s)
V.o. : anglais

The Levys of Monticello

Dist. [ Contact ] @
Menemsha Films
[ PerlePress Productions ]

 

Diffusion @
Divers supports numériques
& VsD sur différentes chaînes

Classement (suggéré)
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]