The Covenant

 

Par

le

bout

discret

de

la

lorgnette

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★

Des points de vue divergents.
Crédit @ Pavlo Tull

texte
Élie Castiel
Il s’agit d’une production de Theatre Ouest End, organisme consacré aux voix émergentes, autant locales que celles de la diversité socioéconomique; mais dans le même temps, tenant un discours où la parole intergénérationnelle se fraie un passage, chose inusitée par les temps qui courent, plus aptes à dresser des frontières entre les groupes d’âge.

Terezín (ex-Tchécoslovaquie, au cours de la Seconde Guerre mondiale – pour les Allemands, Theresienstadt. Pour Alice Abracen, l’auteure de The Convenant, titre on ne peut plus allégorique, biblique, annonciateur; dans le contexte du récit dont il est question, la tragédie qui s’immisce sournoisement dans le quotidien, à petits pas, parfois grands. Pour les personnages de Peter (très bon Jonathan Silver) et Hilde (Holly Gauthier-Frankel, possédant la scène avec une dextérité étonnante), deux visions du monde, de la vie et des vicissitudes dans cet endroit, pour les déportés, fait de fausses promesses, de mensonges. Et malgré ces différences ou justement, en raison de ces contrastes, une grande histoire d’amour. Les vœux qu’ils se partagent est plus fort que tout.

Une finale coup de poing qu’on ne révélera pas, mais qui laisse, des décennies plus tard, de nombreuses interrogations

Une façon de résister.
Crédit : @ Pavlo Tull

Pour Murdoch Schon, à la mise en scène, une création qui, adroitement, sillonne les voies de l’abstraction, d’où ce décor, entre autres, de sol mal ajusté, pétri de pierrailles, de morceaux imprécis de matières glissantes ou désordonnées. Très bon travail de scénographie de Diana Uribe.

Trois autres personnages – Eric (Brett Watson, subtilement pris entre la morale de l’Histoire et les directives des Autorités – mentir pour survivre), Karla (Laura Mitchell ou l’incarnation d’une réalité autre qu’il faut s’inventer prend, par son jeu, des proportions dramatiques bouleversantes. Et puis Judi, la plus jeune, dont le jeu naturel tenu par Romi Shraiter révèle des proportions inattendues.

Des mots qui blessent, d’autres qui unissent, des situations à vous donner froid dans le dos, justement dû à la distance que Schon prend avec les événements.

Et la Croix Rouge dans tout cela? Une finale coup de poing qu’on ne révélera pas, mais qui laisse, des décennies plus tard, de nombreuses interrogations

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Texte
Alice Abracen

Mise en scène
Murdoch Schon

Interprètes
Holly Gauthier-Frankel (Hilde), Laura Mitchell (Karla)

Romi Shraiter (Judi), Jonathan Silver (Peter),
Brett Watson (Eric)

Scénographie
Diana Uribe

Costumes / Éclairages
Zoe Roux

Musique
Folklore Yiddish

Durée
1 h 30 min

[ Sans entracte ]

Classement suggéré
Déconseillé aux jeunes enfants

Diffusion & Billets
@ Segal Center

(Studio)
Jusqu’au 03 décembre 2022

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]