The Inspection

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Après avoir obtenu l’approbation de sa mère, un jeune homosexuel s’engage dans les Marines.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

 

Le volontaire

 

LAfro-Américain Elegance Bratton signe un premier long métrage étonnant, alors que des éléments d’autobiographie font surface avec un sens aussi transparent que distancié. Le cinéaste, ayant recours à des références cinéphiliques (que nous vous laissons le soin d’identifier) qui ont marqué un certain cinéma queer dans la mouvance noire américaine de ces quelques dernières années, traverse son film avec une volonté de fer.

Longtemps (et encore) tabou dans cette communauté (quels que soient les origines), l’homosexualité est un sujet d’angoisse, de luttes perpétuelles, de faux bonds inattendus.

Ellis French, l’(anti)héros en question est présenté en continuel combat (personnel et dans l’armée), dualité qui le situe parmi les grands et qui, dans le regard du cinéaste, transcende le plan, faisant du personnage un « guerrier » ordinaire pris dans des situations extraordinaires. Et pourtant, la caméra n’est jamais intrusive, n’insiste jamais à placer les personnages, notamment Ellis, dans ses situations malséantes, même si…

La nuit porte conseil.

Une première partie – le côté marginal de Ellis et l’affliction de sa mère (excellente Gabrielle Union). L’armée, plus spécifiquement les Marines – entre la possibilité fantasmée des corps qu’il a toujours désirés et les sévices de l’entraînement militaire. Quoique sur cette question, il n’est pas surprenant que les actes homosexuels passagers, de convenance, sont monnaie courrante dans ce genre d’environnement.

Et puis, la fameuse Inspection où l’Inspecteur en chef approuve le tout. Retour au logis, alors que Inez, la mère, espère trouver…

Elegance Bratton, un prénom annonciateur comme si le cinéaste préssentait que son premier geste à l’écran serait d’un raffinement exemplaire. Soulignons également le jeu exceptionnel de Jeremy Pope, dans des interpréations habitées à multiple registre. Moment de pur cinéma.

Un récit bouleversant porté essentiellement par l’amour du cinéma, du plan qui cadre les « vraies affaires » comme on dit ici, qui sait reconnaître la différence entre la réalité de la vie et celle des images en mouvement. Car même si parfois elles se contredisent, il n’en demeure pas moins que celle de l’écran la transcende le plus souvent en lui administrant une dose d’espoir, même si incertain.

Elegance Bratton, un prénom annonciateur comme si le cinéaste préssentait que son premier geste à l’écran serait d’un raffinement exemplaire. Soulignons également le jeu exceptionnel de Jeremy Pope, dans des interpréations habitées à multiple registre. Moment de pur cinéma.



FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Elegance Bratton

Scénario
Elegance Bratton

Direction photo
Lachlan Milne

Montage
Oriana Saddu

Musique
Animal Collective

Elegance Bratton.
L’approche autobiographique
comme pouvoir de séduction.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 35 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

L’inspection

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]