The Year of Everlasting Storm

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 24 septembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Sept regards personnels sur l’année pandémique.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

            Dans Manhattan, une femme filme par sa fenêtre son voisinage. Elle est surtout happée par ses discussions sur Internet avec des membres de l’organisation citoyenne Forensic Architecture. Ceux-ci la mettent au courant de ce qu’ils ont découvert sur le logiciel Pegasus. Ce produit de la compagnie israélienne NSO permet de prendre le contrôle d’un appareil électronique. Des interactions par Zoom et des modélisations espace-temps en 3D permettent de comprendre l’étendue du labyrinthe qui devient métaphoriquement un virus pour la documentariste Laura Poitras (Citizenfour).

Naissance, mort et confinement

Night Colonies termine en beauté cette collection de courts moments dans lesquels la vie, la mort et les relations externes viennent s’immiscer dans ce long confinement pandémique.

Ce segment, Terror Contagion, constitue le point central et le plus long de ces sept courts produits en temps de pandémie par des cinéastes des quatre coins du monde. Aucun francophone ne s’y trouve, par exemple d’Afrique, ce qui diminue quelque peu l’impact attendu.

Jafar Panahi, également un des producteurs exécutifs, croque en Life un épisode de sa vie familiale dans lequel les animaux jouent un rôle important. Une naissance fait aussi partie de Sin título de la cinéaste chilienne Dominga Sotomayor où une mère, sortant deux fois de sa propriété, renoue des liens magnifiés également par la participation à un chœur. Dans Little Measures, le réalisateur américain Malik Vitthal décrit sur Facetime et par des séquences animées les tentatives d’un père noir de Los Angeles de se rapprocher de ses enfants dont il a perdu la garde.

Être selon les moyens forcés par la pandémie.

Le réalisateur singapourien Anthony Chen dirige par Zoom au loin la chronique au long cours d’un couple avec un jeune enfant obligé de vivre dans un espace réduit durant ce confinement.

Les tensions sont palpables mais aussi les joies dans la fiction The Break Away portée par des acteurs habités. David Lowery continue après Ghost Story son exploration des liens entre la vie et l’au-delà. Une femme dans la cinquantaine à la situation économique similaire à celle de Fern de Nomadland, est poussée à retrouver la sépulture d’un enfant mort dont la voix d’outre-tombe succède finalement à celle de l’auteur des missives découvertes. La mise en scène de Dig Up My Darling, au départ très circonscrite autour de Clyde, s’élargit quelque peu dans une séquence nocturne où les lumières sont rares.

Des néons éclairent fortement un lit aux draps blancs où se meuvent des insectes petits et grands. La nature s’invite également d’une manière sonore par ces bruits de pluie et d’orage. Des voix venues d’épisodes radio de manifestations participent à ce concert visuel et sonore créé par le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Night Colonies termine en beauté cette collection de courts moments dans lesquels la vie, la mort et les relations externes viennent s’immiscer dans ce long confinement pandémique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anthony Chen, David Lowery
Jafar Panahi, Laure Poitras
Dominga Sotomayor, Malik Vitthal
Apichatpong Weerasethakul

Scénario
Anthony Chen

David Lowery
Jafar Panahi

Montage
Rab Bradlea, Hoping Chen

Sabine Hoffmann, Catalina Marin
Jafar Panahi, Laure Poitras
Apichatpong Weerasethakul

Musique
Raman Dlamini, Brian Eno

Flying Lotus, . Darren N.J.

Quelques-uns parmi les cinéastes.

Genre(s)
Sketches

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 2 h 01 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a.

The Year of Everlasting Storm

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cinéma du Musée

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]