Tout s’est bien passé
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 1er avril 2022
SUCCINCTEMENT.
Une demande insistante d’un père ravive des souvenirs d’enfance de sa fille et change les rapports entre eux.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Luc Chaput
Aimer à la vie et la mort
Une femme arrive avec des fleurs dans la chambre d’hôpital où se trouve son père. Quelques minutes plus tard, elle sort offusquée.
L’écrivaine Emmanuèle Bernheim était aussi connue comme scénariste. Elle avait souvent travaillé avec François Ozon entre autres pour Swimming Pool. Ce dernier était donc tout désigné pour adapter ce récit intimiste sur la mort annoncée du père de cette dernière.
Les deux vies sont fortement changées quand un accident cérébro-vasculaire frappe André. Emmanuelle le voit diminué et aux soins intensifs. Sa vie ainsi que celle de sa sœur Pascale en est ainsi chamboulée. Le scénario d’Ozon présente de manière clinique les scènes dans le milieu hospitalier avec ses rencontres avec le personnel médical et les autres patients. Le travail, les rencontres professionnelles ou amicales et la vie de la famille élargie avec ses secrets révélés ou sous-entendus s’inscrivent maintenant dans un contexte différent.
Une demande de suicide assisté du père qui refuse de vivre diminué change la donne. Une longue séquence dans laquelle la protagoniste marche le soir dans des quartiers de Paris et réfléchit à cette demande recadre le propos en montrant les réverbérations émotionnelles et éthiques que cette exigence soulève.
La réalisation d’Ozon apporte de nombreux moments plus légers qui détonnent quelque peu dans le contexte mais souligne les différences de caractères entres les divers membres de cet épisode familial. Le titre de l’œuvre éponyme et du film apparaît donc plus ironique étant donné les détours que le hasard apporte.
Le cinéaste François Ozon donne ainsi un éclairage sensible et élégant à la question cruciale des choix de fins de vie. Alain Cavalier en avait apporté en 2019 un regard documentaire plus personnel dans Être vivant et le savoir, inspiré par le même roman autobiographique.
André Dussolier prouve encore une fois la grandeur de son jeu dans le rôle d’un homme diminué physiquement qui reprend goût à la vie dans sa route vers la mort. Sophie Marceau fait jeu égal avec lui portant sur ses pas si frêles épaules ce rôle d’une fille forte et aimante. Le reste de la distribution dans laquelle d’autres membres de la troupe d’Ozon interprètent délicatement sa partition pour petit orchestre avec deux ou trois solistes. Le cinéaste François Ozon donne ainsi un éclairage sensible et élégant à la question cruciale des choix de fins de vie. Alain Cavalier en avait apporté en 2019 un regard documentaire plus personnel dans Être vivant et le savoir, inspiré par le même roman autobiographique.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
François Ozon
Scénario
François Ozon, Philippe Piazzo
D’après le roman de Emmanuèle Bernheim
Direction photo
Hichame Alaouie
Montage
Laure Gardette
Musique
[ Pièces variées du répertoire classique ]
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Belgique
Année : 2021 – Durée : 1 h 51 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a.
Eveything Went Fine
Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End
Classement suggéré
[ En attendant que le Répertoire
des films classés soit fonctionnel ]
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]