Wrath of Man

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021

SUCCINCTEMENT
Patrick Hill, connu comme H, se fait engager comme agent de sécurité par la compagnie Fortico, qui assure le transport de valeurs. Trois mois plus tard, son fourgon blindé est attaqué.

CRITIQUE.

texte
Élie Castiel

★★★

Et vint le jour

de la vengeance

Il y a quelque chose de fascinant chez Jason Statham, cet acteur venu d’ailleurs depuis des années et qui ne semble pas prendre une ride. Bon comédien, par ailleurs, en dépit des réserves que lui manifestent certains. Le type même de ce qu’on appelle communément en anglais le he-man-actor, dans le sens de vaillant, qui ne craint rien, du moins dans les rôles qu’on lui réserve.

Et pourtant, sa virilité n’a rien de particulièrement excessif. C’est dans sa froideur touchante, son absente vulnérabilité, sa manière de composer avec le danger qu’il encadre les mêmes rôles d’un film à l’autre. Sans oublier sa carrure, quelque chose entre ce que plusieurs hommes auraient voulu être et sa présence physique particulière, servant parfois à désamorcer un certain aspect homoérotique troublant.

Quant à ses rapports amoureux cinématographiques (bien entendu, hétéronormatifs), quasi absents. En quelque sorte, une sorte de cowboy britannique contemporain.

Solitaire, à la défense d’un idéal de justice et d’équité. Et ici, irrité, en colère contre ce qui est arrivé à son fils. Esprit de vengeance, certes, à l’instar d’un Charles Bronson de l’époque, ces années 1970 où le cinéma entame une décennie violente et de vengeance personnelle.

Si Guy Ritchie intellectualise le propos, il n’en demeure pas moins que c’est là une tentative pour finalement donner au cinéma grand public ses lettres de noblesse. Devant une distribution d’ensemble convaincante, Scott Eastwood, le fils de l’autre que nous connaissons bien, à qui il ressemble de façon étonnante.

Tel un cowboy des temps modernes, solitaire et l’esprit de vengeance dans la peau.

Mais ce n’est qu’à Hollywood qu’on se permet de créer ces héros. En fait, il s’agit d’un remake britanno-américain du film de Nicolas Boukhrief, Le convoyeur (2004). Si l’intrigue se complique, elle laisse pénétrer d’intéressants effets de mise en scène que le montage palpitant et époustouflant de James Herbert (également de The Gentlemen) permet.

Les rebondissement abondent, les scènes d’action suivent un rythme hallucinant, en parfaite symétrie avec le genre, le film d’action grand public par excellence. Et dès le générique du début, les noms défilent à travers des images en arrière-plan de ce qui ressemble à des personnages diaboliques issus d’un certain Moyen Âge. Belle présentation pour annoncer que le film abordera le thème du mal, la présence d’une certaine humanité destinée à transgresser les règles du bien.

Si Guy Ritchie intellectualise le propos, il n’en demeure pas moins que c’est là une tentative pour finalement donner au cinéma grand public ses lettres de noblesse. Devant une distribution d’ensemble convaincante, Scott Eastwood, le fils de l’autre que nous connaissons bien, à qui il ressemble de façon étonnante; ici, il incarne avec fugue et détermination un personnage d’enfer… Au cinéma, la vengeance sert parfois d’exutoire à la colère.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Guy Ritchie

Scénario
Guy Ritchie
Marn Davies

Ivan Atkinson
Avec  la collaboration à l’écriture
de Nicolas Boukhrief
& Éric Besnard

Direction photo
Alan Stewart

Montage
James Herbert

Musique
Christopher Benstead

Genre(s)
Suspense d’action

Origine(s)
Grande-Bretagne
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 58 min

Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

La furie d’un homme

Dist. [ Contact ] @
V V S Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Langage vulgaire ]

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]