Rosie
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022
SUCCINCTEMENT.
Une jeune fille autochtone orpheline part vivre avec sa tante francophone dans le Montréal des années 80.
Combats
parallèles
CRITIQUE.
★★ ½
texte
Élie Castiel
Plus qu’un récit de fiction qui donne l’impression d’aller partout, là où bon lui semble, Rosie est une proposition à double-sens : d’une part, renforcer la présence autochtone au cinéma, chose déjà faite mais qui a un besoin de plus de visibilité; de l’autre, et cela se voit depuis peu (notamment dans le domaine de la scène), rendre transparente la réalité queer.
Ajoutons qu’au cinéma, cette deuxième revendication est plus problématique car, au contraire de la scène, le public-écran (particulièrement en salle) est peu porté à la thématique queer – par exemple, le très bon L’acrobate de Rodrigue Jean n’a pas eu le succès escompté. Il semble que la queeritude masculine choque plus que celle des femmes.
Demeure alors Rosie comme un projet qui semble tenir à cœur Gail Maurice, dont c’est ici le premier long métrage. La prémisse est d’autant plus salvatrice qu’elle présente quatre personnages normalement constitués, même dans leur marginalité (Frédérique, sa nièce et les deux Drag Queens) évoluant dans un contexte plutôt conservateur, en dehors de leur simple sanctuaire – Maurice aurait dû être plus dénonciatrice sur ce point, préférant les séquences où l’humour camp vole la vedette. Film d’ouverture à Image+Nation 2022, encore une fois, le film s’adresse à un public queer – pas uniquement, mais vu les circonstances?
Nous évoluons donc face à une sorte de travail hybride qui hésite entre la critique sociale et la comédie de mœurs. Si d’un côté, les interprètes s’en donnent à cœur joie – sauf dans une séquence d’enterrement dont on vous épargnera les détails – émouvante certes, mais dont le propos contestataire est poussé un peu trop loin.
Face à la caméra, les interprètes s’arrangent selon les circonstances, même si la petite Keris Hope Hill, dont c’est ici son premier film, demeure constamment adorable, s’ajustant au bon vouloir attendrissant de la réalisatrice.
Ça se passe en 1984 et le combat pour la reconnaissance des queer et des autochtones battait encore son plein (néanmoins, on ne parle pas vraiment du VIH, ou d’autres revendications, alors que…).
Rosie demeure donc un film incomplet, comme si trop pressée de le voir évoluer à l’écran, la réalisatrice n’avait pas eu le temps de fignoler l’écriture.
Face à la caméra, les interprètes s’arrangent selon les circonstances, même si la petite Keris Hope Hill, dont c’est ici son premier film, demeure constamment adorable, s’ajustant au bon vouloir attendrissant de la réalisatrice.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Gail Maurice
Scénario
Gail Maurice
Direction photo
Celiana Cárdenas
Montage
Shaun Rykiss
Musique
[ Pièces variées ]
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2022 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : anglais, français; s.-t.a. ou s.-t.f.
Rosie
Dist. [ Contact ] @
TVA Films
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]