Petite nature

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Johnny a dix ans. Mais à son âge, il ne s’intéresse qu’aux histoires des adultes. Cette année, il intègre la classe de Monsieur Adamski, un jeune titulaire qui croit en lui et avec lequel il pousse la porte d’un nouveau monde.

La banlieue

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Après la coréalisation du remarquable Party Girl avec Marie Amachoukeli Barsacq et Claire Burger, le comédien Samuel Theis souligne à gros traits un premier long métrage d’une simplicité étonnante.

Pas de récit, mais du ressenti, du vécu, des situations où la normalité ou la marginalité de la vie s’incruste dans le quotidien, faisant du plan un outil d’enregistrement, de prise en charge, de quelque chose qui a à voir avec l’instant même.

Allure androgyne. Est-ce un garçon ou une fille? À 10 ans, Johnny préfère la compagnie des adultes, même lorsqu’il est à table avec sa famille et même lorsque des invités se présentent. En classe, il fait transparaître sa différence, s’en fichant éperdument des réactions.

Johnny aime… ce qui le pousse à… ou est-ce suite aux conseils d’une jeune fille plus âgée que lui?

Dix ans et déjà en crise existentielle.

Qu’importe, puisque Petite nature est un film de mise en scène, là où les événements, les situations ne sont que des pièces à conviction pour que la caméra de Jacques Girault (de l’inédit ici Sous le béton, de Roy Arida) puisse se frayer un passager à travers non seulement les lieux, mais quasiment explorant le for intérieur des personnages, notamment celui de Johnny (excellent Aliocha Reinert dans son premier geste à l’écran). Il déploie autant de bonne volonté que de cynisme, autant d’innocence que de pugnacité (une séquence équivoque saura vous décontenancer).

Johnny cherche le père qui vient de foutre le camp, faute de quoi il s’invente une vie (car il est déjà assez adulte) où il ne peut compter que sur lui. Samuel Theis, sur ce point souligne les frontières fragiles entre les « jeunes âges » et la maturité, entre le temps qui passe et le présent, entre tout accepter et la débrouille.

Un premier long troublant, presque pédagogique, même si Theis se retient pour ne pas trop pousser, prouvant jusqu’à quel point le métier de réalisateur est définitivement fait pour lui.

Un milieu anxiogène traverse la vie de Johnny, notamment en raison de la vacuité intellectuelle du milieu où il évolue et où tous les coups sont permis.

La banlieue, les HLM, la mixité des origines, une autre France (c’est à Forbach, quelque part dans l’Est de la France que ça se passe). On parle souvent de Metz, comme si à Metz, tous les possibles pouvaient se réaliser.

Un premier long troublant, presque pédagogique, même si Theis se retient pour ne pas trop pousser, prouvant jusqu’à quel point le métier de réalisateur est définitivement fait pour lui.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Samuel Theis

Scénario
Samuel Theis
Gaëlle Macé (consultante)

Direction photo
Jacques Girault

Montage
Nicolas Desmaison
Esther Lowe

Musique
Ulysse Klotz

Samuel Theis.
L’approche des possibles.

Genre(s)

Drame

Origine(s)
France

Année : 2021 – Durée : 1 h 34 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Softie

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien

[ Cinéma Moderne ]
[ Cinémathèque québécoise ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]