Psychomagie, un art pour guérir

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 04 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Si chacun d’entre nous a un héritage génétique, il possède aussi un héritage psychologique qui se transmet de génération en génération. Alejandro Jodorowsky, convaincu que l’art n’a de sens profond que s’il guérit et libère les consciences, a créé la Psychomagie. Vivez cette unique expérience.

CRITIQUE.

texte
Élie Castiel

★★★ ½

Il est présent, omniprésent, malgré ses 90 ans. Cinéaste, sorcier, psychologue, psychanalyste, guérisseur, mortel comme tous les vivants. Relativement en forme, le pas plus lent, ça va de soi, mais toujours conscient que les élucubrations dont ils raffolent ont un certain sens, du moins pour lui et ses inconditionnels.

Et ça fonctionne, puisque Jodorowsky, c’est le cinéma en liberté, en vitesse illimitée, se cassant la gueule dans quelques passages, extrême, lubrique, témoin d’une humanité inventée, cinématographique, qu’on ne peut voir qu’à l’écran, celui d’une salle de cinéma. Pour que l’effet soit plus concluant.

Tours de prestidigitation

Guérir en agissant, sans remèdes, par la force des gestes, de notre intellect, de notre concentration. Au passage, dans cette étrange Psychomagie, un art pour guérir, les rétablissements nous paraissent rapides, surviennent comme par enchantement. On y croit sans vraiment croire.

Et si après tout, il ne s’agissait que d’une autothérapie pour le salut de l’âme! Des extraits de ses films culte (en fait, ils le sont tous)- Fando et Lys, La montagne sacrée, El topo (le préféré de tous), Santa sangre… un petit lexique personnel en forme de chant de cygne annoncé, ou plutôt prescrit qui nous rappelle le cinéma d’une autre époque, un temps où les cinéastes qui comptaient étaient vus en quelque sorte comme des nouveaux philosophes. Et pourquoi pas.

Et au fond, on éprouve une certaine tristesse malgré le sens de l’humour qui jalonne cet énième essai jodorowskien, amical salut à une œuvre éclatée, lumineuse, enjouée, circassienne, éprise de non-réalité et qui retourne dans les méandres d’une enfance compliquée, juive non-confessionnelle, ayant choisi le Chili de l’enfance où on survit malgré tout, on devient artiste et on finit par susciter l’attention de l’intelligentsia internationale.

Jodorowsky, c’est le cinéma en liberté, en vitesse illimitée, se cassant la gueule dans quelques passages, extrême, lubrique, témoin d’une humanité inventée, cinématographique, qu’on ne peut voir qu’à l’écran, celui d’une salle de cinéma. Pour que l’effet soit plus concluant.

Jodorowsky se situe parmi les rois de la BS (je m’abstiendrai d’épeler). Celle qu’on admire parce qu’elle possède des relents de vérité. La dernière partie, au diapason de la chanson mexicaine La llorona, nous rappelle jusqu’à quel point Psychomagie, un art pour guérir demeure un film déchirant, bouleversant. Car derrière ces mouvements qui peuvent nous paraître comme des pitreries, se cachent une humanité en constante souffrance affective collective.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alejandro Jodorowsky

Genre(s)
Essai documentaire

Origine(s)
France

Année : 2019 – Durée : 1 h 40 min

Langue(s)
V.o. : multilingue ; s.-t.a.

Psychomagic, a Healing Art

Dist. @
[ Cinéma du Parc ] @
Abkco

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s)
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]