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Le procès Goldman

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 3 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il plaide non coupable.

 

COUP de ❤️
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★ ½

Témoins

à charge

Avec tout ce qui se passe aujourd’hui en matière d’évènements géopolitiques, sommes-nous en mesure de faire le rapprochement entre l’actualité et les faits illustrés dans Le procès Goldman, parmi les films les plus intéressants de Cédric Kahn.
Parce qu’il parle ouvertement de ses racines, sans complexe, tel que décrites par la voix du présumé coupable de la mort de deux pharmaciennes. Parce qu’il situe la judaïcité dans un contexte totalement intellectuel, philosophique, très éloigné de ces recours aux velleités bibliques dont elle est souvent associée.

Un choix de mise en scène qui établit presque la totalité du film à la salle d’audience, au procès en question. Une réalisation dont la froideur clinique, les témoignages de différents protagonistes souvent non concluants, les arguments féroces entre les avocats de la défense et ceux de la partie civile.

Et quelque chose d’épatant que procure le cinéaste, comme absorbé par une affaire de justice qu’il considère comme dépassant les simples annales. Alors que le présumé coupable de crime participe de ce jeu d’auto-défense avec un brio intellectuel qui dépasse l’entendement, un vocabulaire convaincant, un humour pince-sans rire, un cynisme inné et un goût du jeu d’interprétation. Le procès, en quelque sorte, vu comme une pièce de théâtre devant public.

Un face-à-face aussi cynique que relevant du discours philosophique.

Et sur ce point Arieh Worthalter est superbe, fantasmant entre le désir d’être et de paraître, vouant son personnage à une sorte de rapports de force qui se forme comme par enchantement, consciemment ou pas.

Le procès se passe au milieu des années 70, pas si éloignées de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France, certes, a changé, mais les incertitudes, les peurs, les frustrations et ce sentiment de culpabilité hérités de cette époque continuent à laisser des traces.

D’autant plus que nous apprenons qu’en plus d’être un professionnel dans les agissements de braquages à mains armées, Pierre Goldman est un homme de gauche, qui a longtemps combattu avec les représentants de cette idéologie dans certaines parties du monde.

Plus que tout, Le procès Goldman est un extraordinaire film d’écriture scénaristique. Des paroles qui ne passent pas par quatre chemins pour établir les assisses d’un mensonge ou d’une vérité. Au dernier Festival de Cannes, il a été présenté dans la section « Quinzaine des cinéastes », échappant injustement à la Compétition officielle.

Dans cette affaire, est-il question d’antisémitisme? De racisme? De xénophobie? D’une France incapable de composer avec un passé proche qu’elle tient à oublier? Cédric Kahn se jette dans cette fourmilière, résolu à prendre tous les coups. Encore une fois, sans doute, c’est là sa meilleure réalisation. Authentique.

D’autant plus que le film de Kahn, tout comme la Palme d’or, Anatomie d’une chute / Anatomy of a Fall, de Justine Triet, possède ce discours sur la notion du regard. Ne pas montrer les détails de ce à quoi on accuse le présumé coupable. Laissant le soin aux spectateurs de rallier ses fantasmes aux évènements racontés.

L’avocat de la défense est justement incarné avec justesse par Arthur Harari (compagnon dans la vie, et coscénariste de Triet, dans Anatomie d’une chute). Ce rapprochement est-il une coïncidence?

Qu’importe, puisque le film de Kahn montre jusqu’à quel point le cinéma narratif est conscient de ses limites, des concessions qui lui sont infligées ou qu’on s’inflige soi-même. Et sur ce point, le ratio 1 :33 fonctionne à merveille. Un écran plus ample n’aurait pas eu le même impact.

Goldman est un insoumis, un rebelle, une oisif, un révolutionnaire, mais tous ces tracas d’impuretés, possèdent, même si c’est dans l’ordre du psychanalytique, une sorte d’héroïsme urbain – dans la salle d’audience, ces fidèles défenseurs, tous et toutes réunis à la dernière rangée applaudissent ses interventions. On soulignera aussi, présente, Simone Signoret (bien entendu, campée par une comédienne non créditée) au premier siège du troisième rang. Elle et Yves Montant, étaient toujours audibles dans les causes politiques.

Dans cette affaire, est-il question d’antisémitisme? De racisme? De xénophobie? D’une France incapable de composer avec un passé proche qu’elle tient à oublier? Cédric Kahn se jette dans cette fourmilière, résolu à prendre tous les coups. Encore une fois, sans doute, c’est là sa meilleure réalisation. Authentique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Cédric Kahn

Scénario
Nathalie Hertzberg
Cédric Kahn
Direction photo
Patrick Ghiringhelli

Montage
Yann Dedet
Musique
[ Sans bande sonore ]

Cédric Kahn

Genre(s)
Drame judiciaire
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 55 min
Langue(s)

V.o. : français
Le procès Goldman

Dist. [ Contact ] @
FunFilm Distribution
[ Moonshaker / Charades ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Skincare

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 16 août 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
L’esthéticienne Hope Goldman lance sa propre ligne de soins. Sa rivale, la visagiste Angel Vergara, ouvre également une boutique juste en face de son studio.

S  A  N S
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Austin Peters

Genre(s)
Suspense

Origine(s)
États-Unis / Italie
Année : 2024 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)

V.o. : anglais
Skincare

Austin Peters

Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ IFC Films ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

Making Of

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 2 août 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Un réalisateur connaît des difficultés entre autres financières à terminer son film.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Mise

en

boîte

Dans une petite salle, un vidéaste présente à une amie les images qu’il a captées sur le tournage. Celle-ci en critique la teneur.

Par son caractère réflexif, le cinéma depuis très longtemps a parlé de diverses manières de sa production, de la réalisation, des acteurs et autres artisans. Ainsi, au festival Fantasia se déroulant en ce moment, on pouvait voir le déroutant Tiki Tiki de Gerald Potterton . Le scénario de Khan et de ses habituels collaborateurs sur le tournage en région d’un film social se déploie en trois actes. Le premier jour nous propulse dans une longue séquence d’occupation d’usine qui se clôt par l’apparition de certains membres de l’équipe. Simon le réalisateur découvre que la fin de son scénario a été changé et qu’il a perdu une partie de son financement. Il embrigade un nouveau venu, Joseph, dans la réalisation du dit « Making Of ». On peut remarquer que le cinéaste Kahn dédouble son autoportrait puisqu’on peut le voir tout aussi bien jeune débutant que dans les traits d’un Denis Podalydès, plus âgé et plus fatigué.

Une sorte de mise en abyme anticipée.

Le cinéaste a fait appel à des collègues pour interpréter des rôles majeurs dans cette entreprise et Emmanuelle Bercot, en directrice de production très à ses affaires et volontaire, domine ce trio. Xavier Beauvois se délecte à incarner un producteur faux-fuyant qui connaît toute les ficelles du métier. Valérie Donzelli a peu de grain à moudre dans un emploi de conjointe excentrée hors du lieu de tournage. Le montage de Yann Dedet  raccorde avec précision les scènes de la fiction interne et celles de l’équipe qui connaît aussi son lot de conflits. Jonathan Cohen est très investi dans le rôle d’un acteur très imbu de lui-même et qui prend trop de place dans la concrétisation du film social.

Ressemblant par son propos sur le collectif au récent Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire) de Nanni Moretti, cette comédie dramatique quelque peu éparpillée n’atteint malheureusement pas la grandeur de son précédent Procès Goldman.

Un effet miroir se dévoile au cours des deux derniers actes entre la situation des ouvriers et de l’équipe cinématographique. Le réalisateur ne serait-il donc qu’un employé-cadre chargé de projet dans cette industrie médiatique aux effets de plus en plus tentaculaires. La moitié de la bande-son musicale est constituée d’extraits du Roméo et Juliette de Berlioz  qui servent de substrats à des rapprochements d’êtres qui peuvent se produire dans ces circonstances.

Ressemblant par son propos sur le collectif au récent Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire) de Nanni Moretti, cette comédie dramatique quelque peu éparpillée n’atteint malheureusement pas la grandeur de son précédent Procès Goldman.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Cédric Kahn

Scénario : Cédric Kahn, Fanny Burdino, Samuel Doux
Direction photo : Patrick Ghiringhelli
Montage : Yann Dedet
Musique : Astrid Gomez-Montoya, Rebecca Delannet

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 59 min
Langue(s)
V.o. : français
Making Of

Cédric Kahn

Dist. [ Contact ] @
FunFilm Distribution
[ Curiosa Films]

Diffusion @
Cinéma Beaubien

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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