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Passion simple

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 19 août 2022

SUCCINCTEMENT.
« À partir du mois de septembre l’année dernière, je n’ai plus rien fait d’autre qu’attendre un homme : qu’il me téléphone et qu’il vienne chez moi. Tout de lui m’a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix. »

CRITIQUE.
★★★ ½

texte
Élie Castiel

Plusieurs courts et moyens à son actif, cinq longs métrages, dont Passion simple, de nombreuses distinctions qui couronnent sa vie de cinéaste, mais plus que tout, encore au travail pour longtemps. Nationalité française, épousant les bienfaits de la République, mais à chaque tournage quelque chose d’indicible, un détail qui s’occulte de façon rusée exprimant ses racines libanaises, car c’est dans le pays du Cèdre qu’elle a vu le jour.

Les

antagonismes

affectifs

Plusieurs courts et moyens sujets à son actif, cinq longs métrages, dont Passion simple, de nombreuses distinctions qui couronnent sa vie de cinéaste, mais plus que tout, encore au travail pour longtemps. Nationalité française, épousant les bienfaits de la République, mais à chaque tournage quelque chose d’indicible, un détail qui s’occulte de façon rusée exprimant ses racines libanaises, car c’est dans le pays du Cèdre qu’elle a vu le jour.

La cinquantaine, le meilleur âge pour tourner, maturité expérience de vie et des événements, âge aussi de tous les possibles car cette deuxième partie d’une vie est certainement celle où notre bagage culturel, intellectuel, social et public (pour ne pas dire politique) s’inscrivent dans une perspective de partage et de réflexion. Elle, c’est bel et bien par les images en mouvement qu’elle exprime ses enjeux.

Et puis, l’adaptation d’un roman de Annie Ernaux dont l’action se passe dans les années 90. Mais Arbid va encore plus loin en transposant le récit d’une passion amoureuse non partagée aujourd’hui. Que faire alors de ces mouvements #MeeToo, #BalanceTonPorc et des avancées féminines depuis cette époque?

À en juger par Passion simple, titre on ne peut plus approprié, Arbid répond avec une prise de position : tourner en liberté sur des choses qui la concerne, elle et les femmes, ou mieux encore certaines femmes, sans prérequis, sans une quelconque censure, sans aprioris.  Et les hommes dans tout cela?

Dépasser la barrière des sens.

Justement, leur absence brille, sauf, bien entendu, pour le principal intéressé, une présence à 100 % sexuelle, donnant le plaisir immédiat sans compromis. Il est marié, il est étranger, il vit à Moscou et a un bon boulot – Paris ou « la baise garantie ». Pour elle, Hélène, prénom mythologique de la Grèce antique et comme les épouses de ces temps anciens, souvent en attente.

Les séquences de l’union des corps sont importantes dans la mesure ou les deux amants réagissent différemment. Il attend impatiemment l’orgasme. Elle, au contraire, jouit de ce mélange de sexe instantané et plus encore, d’échange amoureux que lui, au contraire, ne partage sans doute pas malgré les quelques bons mots d’usage par-ci, par-là.  Pascale Granel filme ces mouvements  dans la  clarté du jour, dans le désordre des draps du lit,  des corps abandonnés, chacun à son rythme. Ces moments ne durent pas longtemps, mais s’inscrivent dans ce nouveau code narratif établi depuis deux ou trois décennies dans le cinéma occidental : filmer le corps ou mieux encore « l’image du corps », leur évolution dans le temps.

Ce qui est le plus frappant dans Passion simple, c’est de constater les différences fondamentales entre la sexualité féminine et la masculine. Sans donner des détails, de peur de m’y perdre, la première interne, tendre, privilégiant le partage; la seconde, bien entendu pas dans tous les cas, mais dans la plupart, expéditive et totalement consommée.

Et c’est dans ses différences que Passion simple parcourt un récit qui n’en est pas un. Il s’agit plutôt d’une obsession filmée, d’une sensation à la fois de possession, de jalousie et de peur face à la solitude.

Et si après tout, malgré toutes ces revendications sociales, tous ces mouvements d’accusations, rien, en fait, n’avait vraiment changé? C’est sans doute la question que se pose une Danielle Arbid totalement convaincue par sa proposition inusitée et qui fera sans doute couler beaucoup d’encre. Hélène est divorcée ou séparée, peu importe. Elle vit avec son jeune fils qui voit son père, quand vient son tour. Et elle se jette à corps (et âme) perdue dans une relation amoureuse avec un homme qui ne partage rien en commun avec elle. Certains le trouveront froid, distant, accueillant une beauté plutôt clinique. Elle, la tendresse, la chaleur, le souci des détails amoureux.

Et c’est dans ses différences que Passion simple parcourt un récit qui n’en est pas un. Il s’agit plutôt d’une obsession filmée, d’une sensation à la fois de possession, de jalousie et de peur face à la solitude.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Danielle Arbid

Scénario
Danielle Arbid
D’après le roman de Annie Ernaux

Direction photo
Pascale Granel

Montage
Thomas Marchand

Musique
Artistes variés
[ Bécaud, Brel et autres ]

Danielle Arbid, réalisatrice.
Parler du désir féminin sans contraintes.

Genre(s)
Drame romantique

Origine(s)
France

Belgique

Année : 2021 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : français, russe; s.-t.f.

Passion simple

Dist. [ Contact ] @
FunFilm

Classement
Interdit aux moins de 16 ans
[ Érotisme ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

La passion de Dodin Bouffant

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l’admiration réciproque est née une relation amoureuse.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Le goût

du bonheur

Dans une cuisine d’un manoir lors de la préparation d’un repas, le maître de maison fait goûter une sauce à une jeune fille et lui demande d’en énumérer les ingrédients.

Nous sommes à la fin du XIXe siècle dans la province française. Dodin, magistrat encore jeune à la retraite, est un fin gastronome et occupe en partie sa journée à penser à des plats et donc à élaborer des recettes que sa cuisinière Eugénie Chatagne lui prépare pour leurs plaisirs partagés. Dans un lieu malgré tout réduit, la mise en scène de Trăn Anh Hùng chorégraphie ce travail, ces échanges de mots et d’ingrédients, ces gestes précis qui échafaudent un repas qui comporte plusieurs services même dans ses versions les plus simples.

Un certain protocole qu’il faut conserver.

La cinématographie de Jonathan Ricquebourg a un caractère pictural assumé dans plusieurs séquences comme celle d’une femme au bain ou d’hommes devisant dans un salon. Dodin est le leader d’un quatuor d’amis gourmets, de classes sociales différentes qui se réunissent pour partager un excellent repas. Leurs discussions sur d’autre sujets sont placées dans le hors-champ par le scénario du cinéaste inspiré du roman de l’écrivain gastronome suisse Marcel Rouff. La description d’un fameux pot au feu qui est le point central de ce récit devient pourtant un élément plus secondaire du long métrage centré sur la relation amoureuse entre un homme et sa cuisinière.

Le cinéaste franco-vietnamien a ainsi réussi, après L’odeur de la papaye verte (Mùi đu đủ xanh) et À la verticale de l’été (Mùa hè chiều thẳng đứng), une ode sensorielle aux éléments de bonheur qui nourrissent notre vie.

Benoît Magimel et Juliette Binoche, qui furent un couple dans la vie, instillent dans leurs jeux une complicité qui est délicieuse à voir. Ce ballet amoureux et culinaire est enchâssé dans une large palette de teintes qui nous fait participer aux saisons et aux changements de luminosité selon le temps qu’il fait et les heures de la journée.

Le cinéaste franco-vietnamien a ainsi réussi, après L’odeur de la papaye verte (Mùi đu đủ xanh) et À la verticale de l’été (Mùa hè chiều thẳng đứng), une ode sensorielle aux éléments de bonheur qui nourrissent notre vie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Trăn Anh Hùng

Scénario
Trăn Anh Hùng. D’après le roman de
Marcel Rouff, La vie et la passion de Dodin
Direction photo
Jonathan Rickebourg

Montage
Mario Battistel
Musique
[ Thaïs, acte 2, de Jules Massenet ]

Trăn Anh Hùng

Genre(s)
Drame sentimental
Origine(s)
France / Belgique
Année : 2022 – Durée : 2 h 15 min
Langue(s)

V.o. : français

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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