Le dernier film de Woody Allen, A Rainy Day in New York (Un jour de pluie à New York)1, est sorti en France2, mais pas au Québec3. Idem pour le dernier film de Roman Polanski, J’accuse4, un distributeur assez courageux pour affronter la meute étant impossible à trouver5. Pourtant, tous ceux qui ont vu ce film sur l’affaire Dreyfus6 en disent le plus grand bien.
Dernière pièce de Molière, Le malade imaginaire conclut une vie d’écritures où par le rire, l’incontournable auteur continue d’illustrer la société de son temps, ses mœurs, ses comportements, ses veuleries. Dans ce plan final, Argan assis dans son fauteuil de « souffrant » au milieu de la scène, face aux spectateurs, n’est-il pas, après tout l’alter ego du créateur lui-même. D’une certaine façon, annonçant sa mort prochaine.
Un texte abscons, impénétrable, bouleversant, sortant de l’ordinaire, férocement théâtral dans le sens le plus pur du terme. Des mots qui cadrent parfaitement bien la pensée intime, plus d’Elle que de Lui. Il la dévisage. Elle, parfois derrière Lui, tente souvent des rapprochements furtifs, hésités, stériles. Elle décrit les rapports des corps avec un naturel poétique teinté de paroles qui transcendent le plaisir instinctif. Il essaie de comprendre la situation et se perd dans des explications sans importance.
Elle va l’aider à établir une conversation sensée entre deux individus, quelle que soit leurs différences de genre. Il résiste à la prouesse émerveillée de se libérer. Elle est libre. Il est pris par des habitudes sociétales qui se perdent dans la nuit des temps. Le sexe, dans sa forme la plus naturelle, n’est plus possible. Il va se mettre en fuite. De qui? De quoi?Suite