Blue Bayou

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 septembre 2021

| SUCCINCTEMENT.
Antonio Leblanc, d’origine coréenne, a été accueilli par un couple américain alors qu’il avait 3 ans, et a grandi aux États-Unis. Il est maintenant le mari de Kathy, qui attend un enfant, et le beau-père de la petite Jessie. Mais les choses ne vont pas comme on aurait voulu.

| CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

         Justin Chon est un très bon comédien, un conteur original, talentueux, qui ne s’embarrasse guère de montrer une Amérique issue de son imagination. Bienveillante, accueillante, ensoleillée selon l’endroit où on se trouve ; mais dans le même temps humaine, trop humaine car sujette aux faiblesses, aux préjugés, au racisme, aux tempéraments de tout individu. Une Amérique cruelle qui, face aux enfants adoptés de longue date, venus d’ailleurs et maintenant adultes, sent le besoin de les expulser, pour cause de mauvaise conduite dans le passé.

Débat du jour envenimé davantage par l’administration Trump, prétexte dans Blue Bayou à une double proposition : aborder le thème sous un angle personnel et montrer la Louisiane, cet état d’Amérique dont on parle si souvent depuis quelque temps.

Rêver d’une autre Amérique

Trop épris des choses de l’amour, de ce sentiment qu’on éprouve
pour l’autre, pour les autres, pour les lieux où l’on se trouve.

Pour Chon, la mise en situation d’une relation presque invraisemblable. Mais avec un beau scénario entre ses mains, il se permet de rendre l’impossible possible grâce notamment à une prise en charge méticuleuse de la direction d’acteurs, dont lui, dans le rôle principal.

Un visage d’éternel «candide», de fausse naïveté qu’il manipule avec une grâce étonnante. Tatouer les autres pour survivre, montrant son assimilation à une terre qui ne considère pas toujours bien ses origines ethniques. Mais dans le même temps, trop épris des choses de l’amour, de ce sentiment qu’on éprouve pour l’autre, pour les autres, pour les lieux où l’on se trouve.

D’où une illustration picturale, par moments (surtout au début) onirique, cinglant avec une musique envoûtante qui semble sortir du songe édénique, avec un goût prononcé pour le rose et les tonalités écarlates.

L’eau est parfois de la partie. Le soleil. La nature en opposition à l’urbanité. Les intérieurs intimes et les nouveaux commerces (un peu illicites) spécialisés dans les tatouages. Dessins indélébiles qu’on greffe sur la peau, sur soi, sur les autres, pour marquer non pas un territoire, mais comme un signe identitaire, de refus de l’ordre, mais loin, dans la plupart des cas, de l’anarchie.

Entre rêve et réalité, Chon construit une mise en scène inégale, trop plongé dans ses rêvasseries d’une Amérique imaginée qui ne peut qu’influencer son travail de réalisateur. Émouvant.

Antonio, c’est son prénom donné par ses adoptifs, et comme nom, LeBlanc – nous sommes après tout en Louisiane. Et puis, il se permet aussi de rêver de sa mère biologique sud-coréenne, mère-fille qui, trop tôt… Entre rêve et réalité, Chon construit une mise en scène inégale, trop plongé dans ses rêvasseries d’une Amérique imaginée qui ne peut qu’influencer son travail de réalisateur. Émouvant. Et pour l’ensemble des comédiens, une proposition qui semble les séduire jusqu’au plus haut point. Leur présence absolue en est la preuve la plus indéfectible.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Justin Chon

Scénario
Justin Chon

Direction photo
Ante Cheng

Matthew Chuang

Montage
Reynaldo Barney

Musique
Roger Suen

 En avant plan, Justin Chon
Crédit : @ FOCUS Pictures

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis

Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 58 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.a.
Le bayou bleu

Dist. [ Contact ]
Universal Pictures Canada

Classement
Visa Général

En salle(s) @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]